Je ne voudrais pas, par un matin annonciateur d’hiver

Surprendre dans ton regard

Les reflets d’un monde où je n’ai plus ma place

Je ne voudrais pas au crépuscule de mon existence

Déambuler dans le vide d’un cheminement sans repère

En ce lieu où les sables mouvants de l’oubli

Engloutiraient la pierre précieuse de nos petits bonheurs accumulés

Par une douce nuit d’été

Je m’allonge sur le sable d’une plage désertée

Émerveillé,

Je contemple l’immensité rassurante de notre univers

J’écoute le réel dans ses moindres bruissements

Le roulement des vagues sur le rivage

Le murmure du vent dans les feuillages

Le souffle léger d’un homme épris de liberté

Enfin éveillé

Je retourne à cette terre qui enfante la diversité du vivant

J'apprivoise le feu bienfaisant du soleil

Architecte du tout

Je deviens l’eau, sève nourricière où tout a commencé

Je me fonds , m'abandonne dans ce ciel

Qui m’élève et me porte au-delà de cette médiocrité triomphante.

Sur tes lèvres

Sur ton sourire

Sur nos silences complices

Je dépose mon unique bien :

L’ amour.

.