Dieu,Israël et des hommes

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Dieu... le huitième jour:
Dans la Génèse il est écrit « Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite».
Et les jours suivant ...Rien?
Peut-être que le huitième jour, Dieu satisfait de l’excellence son œuvre s’en retourna au sein de son royaume infini, l’univers. Sur la terre, lieu de paradis par lui créé, il laissa les fruits de son prodige libres d’écrire leur Histoire, l’histoire des hommes.

Dans une clairvoyance fataliste L’Ecclésiaste (le roi Salomon?) s’interrogea sur la destinée humaine. Il en donna une vision profondément désabusée, dépouillée de tout sens puisque dit-il aveuglée par la vanité et l’égoïsme. Face à cette inanité, reste l’humilité d’une vie simple, gravée dans la ritualisation des règles édictées par les prophètes.
Shakyamuni (le Bouddha) arriva à un constat similaire. Seulement contrairement à L’Ecclésiaste, il pressentit qu’en comprenant les raisons de ses tourments, l’homme pourrait se libérer de ce cycle déterministe et infernal. Après des années de méditation il eut l’illumination, la compréhension. L’existence se perd dans la permanence du désir qui n’entraîne que frustration et conflit. Pour parvenir à la sérénité, l’état initial du don divin, il faut par le renoncement se libérer de la pensée et de l’ émotion.
Krishnamurti va plus loin. Nous ayant fait don du libre-arbitre, Dieu ne nous impose rien. Cette liberté sacrée, l’humain s’en est volontairement dessaisi pour lui préférer l’aliénation de la cupidité, de la frustration et de la peur. Moulé dans la matrice de la soumission par l’entremise de l’éducation, fruit de la transmission intergénérationnelle et plus particulièrement par le fait religieux qu’il définit comme contraire à la nature spirituelle de l’être humain. Les croyances et les traditions, vecteur de mensonges et de manipulations, sont pure invention pour dissimuler aux hommes libres le chemin de pleine conscience.


Pourtant quel que soit son cheminement spiritel, tous les êtres humains en quête de sens, même s’ils ne prennent pas le même chemin,gravissent la même montagne .Parvenus au sommet, ils partagent, avec fraternité, cette vision globale qui s’offre à eux. La plénitude d’un esprit apaisé émanant du transcendant amour, la réappropriation du jardin d’éden qui nous était destiné et qu’aveuglés dans la permanence des conflits, par nous créés, nous ne pouvons plus ou ne voulons plus voir.


Israël: Terre Divine ou Nation humaine?
L’origine d’Israël est indissociable de cette relation entre Dieu et la Torah. Il est écrit que l’observance des lois de la bible mène l’homme de la haine à la tolérance, de l’iniquité à la justice, de la multiplicité à l’unité.
Hors d’après l’Histoire sainte, le peuple de l’alliance fut choisi pour devenir l’instrument de l’alliance des peuples. Conscient de cette mission dans son discours du 14 mai 1948 David Ben Gourion ( né David Grün) ( Président du comité du conseil national juif) ne disait-il pas «Israël dès sa naissance se réclame de l’esprit des prophètes et offre la paix et son amitié à tous les peuples de la terre».
Face à cette terre promise, justifiée et protégée par ses mythes fondateurs associés à cette légitimité intemporelle émanant de Dieu lui même, il devient extrêmement difficile d’émettre un avis dépassionné sur le positionnement historico-politique de l’état d’Israël en tant que nation. État membre de l’ONU depuis le 11 mai 1949 et se définissant comme état démocratique garantissant l’égalité des droits pour tous. De facto, elle s’engage à appliquer le mêmes normes de droit international et humain que les 194 autres pays de cette planète.


Concernant la permanence du conflit Israélo-Palestinien, savamment complexifié et noyé dans une multitude de fragmentions événementielles et de propagandes institutionnelles en tous genres, elles nous font oublier les étapes clés qui conduisirent à l’émergence de cet affrontement. L’un des événements majeurs étant en 1948 l’exil de près de huit cent milles Palestiniens de confession musulmane (La Nakba, la catastrophe) qui furent contraint d’ abandonner maisons et terres sans, pour une grande majorité d’entre-eux, espoir de retour.
Cet exode, fut l’aboutissement du mouvement sioniste initié en 1895 par Théodore Herzl et qu’il définissait lui même « Le sionisme a pour but de créer pour le peuple juif en Palestine un asile garanti par le droit public» (1) . Cette formulation extrêmement explicite trouve sa justification dans une initiative purement politique, excluant toute interprétation d’un mandat de nature divine. Elle s’inscrit et se comprend aisément lorsqu’on la replace dans le grand courant idéologique colonialiste du 19 ème siècle où se brandissaient tous les étendards, y compris ceux arborant des exaltations à caractère humaniste .


Non sans un certain cynisme parfaitement assumé, les anglais qui occupaient la Palestine suite à l’effondrement de l’empire ottoman, conscients de ce fait, notifièrent dans leur déclaration favorable à l’édification d’un foyer national du peuple juif du 2 Novembre 1917, la mise en garde suivante: «étant bien entendu que rien ne viendra porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine.. (2).»

La fabrication du consentement par la conscience coupable:


En imprégnant l’esprit occidental d’une conscience coupable à l’égard des juifs, Israël, par l’entremise de ce cadenas moral, culpabilise notre liberté d’expression et notre droit d’exprimer publiquement une quelconque désapprobation face à sa politique . L’infamie étant bien évidemment d’être taxé d’anti sémitisme avec la structuration symbolique que notre conditionnement mental nous renvoie.
Si le devoir de mémoire sur les horreurs de la Shoah est indispensable et incontestable, les enseignements de cette catastrophe de l’histoire ne devraient avoir qu’un but: Quelles que soient les pressions diplomatiques, obliger les Nations Unies et ses états membres à une extrême vigilance pour empêcher que pareilles abominations se reproduisent. Pendant qu’au collège dans les années 1970 j’étudiais le Journal D’Anne Frank et visionnais «Nuit et Brouillard» d’Alain Resnais, les Khmers Rouges commettaient leurs crimes de masse dans une indifférence quasi générale.

Pour rappel: Le terme anti-sémite apparaît vers 1880 en Allemagne sous la plume de Wilhelm Marr pour définir un mouvement d’opinion contre les juifs. Ce terme évoluera vers sa définition actuelle qui définit une doctrine d’hostilité systématique contre les juifs. Paradoxalement l’adjectif sémite s’applique à une langue et non à un peuple et l’arabe est aussi une langue sémitique (August Schlözer 1781). Sémantiquement ce terme devrait donc désigner une hostilité envers juifs et arabes.

De plus l’Histoire nous enseigne que durant près d’un millénaire, l’islam imposa l’impôt aux autres membres des religions du livre, menant progressivement une partie des peuples de ces régions, y compris en Palestine, à se convertir.
Autre paradoxe bousculant le dogme de la source originelle et exclusive Hébraïque de la communauté c’est bien évidement cette hypothèse (3) violemment controversée et rejetée, qui analyse la conversion, du chamanisme au Judaïsme, du royaume Khazar, par le roi Boulan vers 740 et dont la branche Ashkénazes serait la descendance. Le royaume Khazar était situé entre la mer noire et la mer Caspienne sur les routes de soie.

Des hommes en luttes.


Dès les origines l’action Palestinienne a souffert d’une perception erronée. Cette perception étant induite par la différence entre leur mode de lutte qui est de type spontané entretenue par un sentiment d’injustice viscérale face à la réaction Israélienne que l’on peut définir comme de type consciente, structurée voir planifiée.
Le but pour Israël étant de maintenir le peuple Palestinien dans un état de misère préméditée et donc dans un non-avenir aliénant, sorte de désenchantement du quotidien qui caractérise les exclus. C’est en partie cette situation qui génère la résurgence de ces cultes prophétiques de libération prenant la forme de refuge dans un passé emprunté aux religions traditionnelles.
Le paradoxe de cette confrontation est que tout acte de brutalité de la part des Palestiniens est perçu comme illégitime et donc comme une violence aveugle. La riposte Israélienne devient, de fait, légale puisque se définissant comme un acte de légitime défense. Mais dans ce conflit, qui peut encore définir où se situe la frontière entre la violence pour la violence et la nécessité de défense face aux actes de répression et de provocation?
Quelle que soit la forme de cette agression elle est inacceptable dès lors qu’elle se justifie par l’argument juridique de la contrainte organisée et plus encore, d’une vengeance meurtrière et aveugle à la motivation revendiquée.


Les activistes Palestiniens.
Avant les événements tragiques du 7 octobre 2023, je dirais qu’ insidieusement l’action de certaines micro-factions avait basculé de la lutte de revendication territoriale en une exaltation révolutionnaire où se mêlaient et s’entre-déchiraient une multitude de groupuscules de type guérilla. Ceux-ci gangrenés par un manichéisme naïf, souvent manipulés par des puissances extérieures qui y ont intérêt, se nourrissaient dans leur propre univers mental et se plaçaient en totale déconnexion avec les aspirations de respect fondamental, inconditionnel et identique dû à tout être humain.


L’autre faction révolutionnaire majoritaire et politiquement structurée, communément définie comme un groupe de partisans dirigés par des leaders auto-proclamés, avait depuis longtemps abandonné la lutte initiale pour un projet de réforme globale commençant par les palestiniens eux même. Ce type de projet révolutionnaire se nourrissant de son propre combat ne trouve aucun intérêt à un quelconque processus de paix immédiat même si, pour survivre, ils n’hésitaient pas, avec l’adversaire désigné, à s’engager dans des compromissions occultes et contre nature.

Si bien que le groupe modéré, en voix d’institutionnalisation, et qui recherchait une issue diplomatique passait, à leurs yeux ,pour des pantins trahissant la cause et contre lesquels il fallait, en priorité, mener la lutte. Ce groupe modéré endossait, de fait, le rôle de faction contre-révolutionnaire.


L’état d’Israël.
Dans un pays aussi riche par sa diversité culturelle et ethnique, y compris arabisante, cette multitude de courants de pensées humanistes, si éloignée par principe de l’intolérance, aurait dû engendrer une nation fière de sa mixité, inspiratrice de fraternité spirituelle et d’émancipation de l’humaine liberté. Autrement dit, pour les partisans d’un état théocratique, un dessein inenvisageable.
De plus, l’ avantage d’entretenir ce conflit larvé implique une politique d’état d’urgence avec tout ce que cela implique dans la justification de surveillance et de restriction des droits publics et privés.

A l’heure d’aujourd’hui, plus d’une année après les attentats du 7 octobre et plus de 50,000 morts et 113,704 blessés (4) du coté Palestinien, 1200 morts et 5431 blessés du coté Israélien, j’ignore ce qui motive encore réellement le gouvernement de cette nation ayant pourtant un haut niveau de civilisation dans cette action dévastatrice que l’Histoire jugera.


Prépare-t-il la réédification du grand Israël pour le venue du Mashiah?
Force-t-il à l’exode le peuple Gazaoui afin d’ériger sur ce champ de ruine une vaste zone portuaire, porte indispensable pour viabiliser leur colossal projet du grand canal Ben Gourion afin de garantir le trafic maritime international en constante augmentation dans cette zone?


Singulièrement je laisserai à notre Mendiant de l’amour national le soin de conclure en reprenant le refrain d’une de ses chansons
« Qu’il soit un démon, qu’il soit noir ou blanc
Il a le cœur pur, il est toute innocence
Qu’il soit né d’amour ou par accident
Malheur à celui qui blesse un enfant » (5)


Notes :
1) Théodore Herzel : L’état Juif 1895
2) Extrait d’une lettre de J.Balfour, secrétaire d’état aux affaires étrangères, à Lionel De Rothschild
3) Thèse historique développée, en autre, par A Koestler dans son livre «La 13ème tribu»
4) Source Statista rechearch department du 28 mars 2025
5) Enrico Macias Malheur à celui qui blesse un enfant 1975

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