ça va

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Elle était là, face à moi, les bras le long du corps et les yeux fermés. Ça semblait irréel. Il y a quelques jours à peine, elle était pleine de joie et de vie. Maintenant, elle était morte. Quelqu’un entrebâilla la porte de la chambre pour me jeter un rapide coup d’œil.

- Ça va ?
- Ça va.

Aussi rapidement qu’il était entré, il referma la porte et me laissa de nouveau seule avec elle et mes pensées. Je laissais échapper un nouveau « ça va », avant de me laisser tomber à genoux.

- Non, ça ne va pas. Ça ne va vraiment pas. Je ne tiendrais pas sans toi. C’est trop dur. On était promises à trop de belles choses. On était si bien toutes les deux. Pourquoi tu es partie, hein ? Tu m’avais dit qu’en septembre, on emménagerait ensemble. Tu m’avais même promis qu’on aurait un petit chat. Comment je vais faire alors, maintenant que je suis toute seule ? Ça n’a plus aucun sens. Tu n'avais pas le droit de me laisser. Je n’ai plus personne maintenant. Tu es tout ce que j’avais, tout ce qui me restait. Qu’est-ce que je suis censée faire si tu es plus là ? J’ai plus aucune raison de me battre. Je sais que tu voudrais que j’essaie, que je reste. Mais j’ai qu’une envie, c’est de me foutre en l’air. Ça fait que quelques jours que tu es morte, et je fais déjà n’importe quoi. Je ne mange plus, je ne dors plus, j’ai recommencé à boire. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. En même temps, tu étais la personne la plus lumineuse que je connaisse, normal que sans toi, je ne sois plus qu’un spectre. Tu me manques. Tu me manques horriblement. Je pense à toi tous les jours, constamment. Ta voix me manque. Ton rire me manque. Ta présence me manque. Absolument tout. Je vais faire tout mon possible, mais il ne faudra pas m’en vouloir si je finis inévitablement par te rejoindre. C’est sûrement notre destinée.

Je continuais à pleurer silencieusement, sa main froide dans la mienne. Je fins par me relever, après avoir essuyé mes larmes et mon nez. Je soufflais un coup, profondément, et sortit de la pièce froide. Des gens attendaient, assis sur des chaises inconfortables. Son père s’approcha de moi avant de poser sa main sur mon épaule.

- Ça va ?
- Ça va.

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