Quand l'enfance s'efface

2 minutes de lecture

À quoi reconnaissons-nous un adulte ?

Bonne question !

Petite, je pensais être plus mature que les autres. Mature ne veut pas dire adulte, et ça, je ne l'ai compris que récemment. Oui, j'étais une petite fille à qui on a incombé de s'occuper de sa petite sœur. Oui, j'avais déjà plus de responsabilité à dix ans que d'autres enfants. Ce n'était toujours pas ça, être adulte.

Aujourd'hui pour moi, être adulte, c'est se rendre compte que les années les plus simples de sa vie sont derrière soi. C'est se réveiller un matin et regretter l'époque où le seul problème était de savoir ce qu'il y aurait à manger à la cantine.

Quand on regarde dans le miroir et qu'on n'aperçoit plus cette petite joie enfantine dans son regard, on sait que l'adulte en soi a pris le dessus.

Il y a quelque chose de particulièrement déroutant quand, le soir de son vingt-cinquième anniversaire, on revoit des photos et des vidéos de soi à quatorze ans. On se sent bizarre, inconnu face à cette personne. Qui est-elle ? Étais-ce vraiment moi ? Parce qu'on n'est plus cette personne insouciante et innocente. C'est un sentiment terrible, comme si l'on sentait son enfance nous échapper.
Et, quand on aperçoit le regard de sa mère plein de tendresse et de nostalgie face à ces mêmes photos et vidéos, on se rend compte que la vie passe en un éclair.

On grandit, les années passent, et on pense qu'on a tout le temps devant nous. Puis, un jour, on arrive à cette soirée-là. Cette soirée seule chez soi.
La journée a été fatigante, mais supportable. On a dîné. On est sur notre canapé. D'un coup, on se met à pleurer.
Et la seule chose qu'on aurait aimé à ce moment-là, c'est que notre mère nous serre contre elle et nous dise que tout ira bien. Car c'est durant cette soirée qu'on a analysé toutes les petites choses que l'on a fait dans notre adolescence et on s'est dit : "merde, qu'est-ce que j'aimerais tout recommencer".

On s'en veut pour certains choix que l'on a faits parce qu'à l'adolescence, on est parfois égoïste.

Finalement, on grandit, on devient adulte et on admet que nos parents ont fait ce qu’ils pouvaient, avec ce qu’ils avaient.

Alors, on pardonne nos parents, on se pardonne soi-même et on reprend la route en se disant que maintenant, c'est à nous de faire du mieux que l'on peut.

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