Javier

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Quelle journée, franchement !!! Mais surtout quelle chaleur ! Je n’en peux plus. Les collègues sont partis déjeuner au restau et j’aurais dû y aller mais Régis me soûle avec ses histoires à deux balles et ses réflexions racistes à peine dissimulées. Pauvre connard ! Enfin, au moins je suis peinard. Enfin, je l’étais. C’est quoi ces cris étouffés ? On dirait une nana dans une des maisons d’à côté. Je vais passer dans la rue, on verra. Je frappe à la porte de la maison la plus proche. « Bon-bonjour Madame. Euh excusez-moi mais j’ai entendu des cris et du coup…vous allez bien ? ». Je dois être rouge enfin tant pis. Heureusement que je suis mat de peau comme ça, ça ne se voit pas : Viva Colombia ! Ah oui, vous vous demandez sûrement pourquoi je rougis, ben parce que c’est elle. Elle c’est la maman que je vois passer tous les matins avec ses deux magnifiques princesses. Jamais un cheveu qui dépasse, pas une tâche sur ses vêtements, zéro fausse note. Elle a des courbes à faire pâlir les mannequins. Ses seins me font à chaque fois venir en tête la chanson « Boys boys boys » de Sabrina dans les années 80. J’aimerais bien la voir en maillot de bain blanc et transparent elle aussi. Vu sa couleur, je pense qu’elle est antillaise et ça tombe bien, je n’ai jamais testé une antillaise. « Ah euh, oui oui, je vais bien comme vous pouvez le voir. J’étais sous la douche et j’ai juste glissé en sortant sur un Playmobil de ma fille mais tout va bien. Navrée de vous avoir fait peur. Je vous aurais bien offert un café mais, comme vous pouvez le voir, je ne suis pas vraiment…disponible là. » Ben pour moi elle l’était dispo sous son peignoir, les cheveux dégoulinants et les jambes humides. J’aurais voulu qu’elle l’ouvre et m’invite à lui essuyer la peau. Rien que d’y penser, ma bite ne tient plus en place. « Oui, je comprends, pas de soucis. J’étais juste inquiet pour vous. Ce serait dommage qu’il arrive quelque chose à une si jolie femme et que personne ne l’aide » Non, mais non, je n’ai pas dit ça à haute voix ?! Mais quel crétin sérieusement. Je m’apprête à me corriger quand je la vois rougir en écarquillant les yeux puis éclater de rire. « Si vous parlez de moi, il y a le mot « jolie » en trop dans votre phrase. Mais merci du compliment. Sur ce, j’aimerais ne pas tomber malade si vous voyez ce que je veux dire. Belle journée à vous. » Et elle ferme la porte. Je me prends la tête dans la main en jurant intérieurement. Je suis vraiment trop stupide. Enfin, ça m’a permis de savoir où elle habite au moins et de l’observer de plus près cette fois. Je retourne m’assoir sur ma chaise de camping à l’ombre de ma pelleteuse et laisse mes pensées divaguer. Quelques minutes après, on me sort de ma rêverie. « Re bonjour. Je peux vous l’offrir maintenant ce café ou vous préférez peut-être plutôt un thé glacé avec ce cagnard ? » Elle est adossée à son portillon et me regarde en souriant. J’acquiesce de la tête car la surprise m’empêche de dire quoi que ce soit. J’entre alors sur sa terrasse et la suit dans son salon-salle à manger. C’est une pièce lumineuse et sobre mais assez chaleureuse : ça lui correspond bien. Elle m’invite à m’asseoir et me sert un thé avec des glaçons mais au lieu de me le servir sur la table à manger qui n'est pas loin, elle le pose sur la table basse à côté du canapé. C’est bizarre non ?! Non, c’est sûrement encore moi qui me fais des idées. Elle s’assied à côté et croise ses jambes. Cela fait s’ouvrir le paréo qu’elle a juste noué autour de sa taille le long de sa cuisse. Sa peau a l’air fine et douce. J’aimerais la toucher mais je ne veux pas tout gâcher. « Alors comment je dois vous appeler car « sauveur de jolies dames en détresse » c’est un peu longuet ? » dit-elle en souriant. Qu’est-ce qu’elle est belle ! Son visage est envoutant, oui, je ne vois pas d’autres mots que celui-là. Elle chanterait « I put a Spell on You » dans sa version de Nina Simone que ça collerait parfaitement.

- Javier mais tout le monde m’appelle Jav au boulot. Je suis d’origine colombienne et vous ?

- Ava mais tout le monde m’appelle… Ava ou ma belle ou ma chérie etc etc. Tout dépend de l’affinité ou du lien qui m’unit à la personne

- C’est très joli Ava comme prénom. Antillaise ?

- Ça se voit tant que ça ? Oui mes deux parents sont nés là-bas et moi en métropole.

- Ah oui je vois. Merci en tout cas pour le thé, c’est gentil. Vous n’étiez pas obligée.

- Et bien ce n’est pas tous les jours qu’on vient à mon secours, surtout au sortir de la douche. Donc c’est la moindre des choses et puis vu la chaleur, ce serait indécent de vous laisser transpirer seul dans votre coin. On pourrait d’ailleurs se tutoyer, ça ferait moins… formel je dirais.

Elle se mordille la lèvre en disant cela. Elle me fait des appels de phare là quand même ! Et pourquoi utiliser le mot « indécent » ? C’est forcément qu’elle sous-entend quelque chose. Je pose mon thé et la regarde de haut en bas. Ou plutôt je la déshabille du regard, faute de la déshabiller tout court, pour le moment. Son regard est intense, captivant. Je m’approche d’elle et répond presque en chuchotant à son oreille « La seule chose que je trouve indécente pour moi en ce moment c’est cette tenue qui ne me laisse qu’apercevoir ton corps. »

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