Qui osera prendre la place d’un dieu ? Qui osera pulvériser, après le calcaire, les dernières onces de raison des pauvres dévots ? La gardienne, lentement, posa sa main sur l’épaule de sa protégée. Alors, ses cheveux, comme une cape, se dérobèrent à la lourde prise.

    Elle se retourna, face aux autres. Les mêmes paladins déchus, les mêmes parangons prostrés, les mêmes dévot consternés. Devant elle, un seul visage ébahi se dessinait, celui d’un homme qui n’avait rien vu, rien ressenti, rien goûter. Pourquoi elle ?

    Fallait-il, une fois de plus, s’enfuir ? N’avait-elle pas assez couru ? Ne lui avait-on pas promis une vie libre ? Il y a-t-il une once de liberté à rester dans la roche jusqu’à ce que notre propre corps, enveloppe sans âme, décide d’elle même de se détacher alors que l’esprit respire encore ?

    Autant les hommes, autant les dieux. Personne ne l’aidera. Jamais. Pourquoi ? Même eux ne le savent pas. Alors, au lieu, une nouvelle fois, de subir les autres, elle déjouera les plans.

    “ Toi, inconnu dont les habits ne sont pas blancs, toi dont le visage n’est pas ravagé par cette vision, toi qui n’a pas de lame à ta ceinture. Va et entre de ton plein gré prendre ta place dans cette machine. Je ne peux, puisque je ne veux. Prends ma place dans ce pinacle.”