Quiétude
Le maître aurait fui. Il était sage, parfois cynique, mais pas fou. Il aurait fui avec empressent. Il ne tenait pas à sa vie mais à la vie. Alors pour une fois, l’ancien apprenti ne se posa pas de question et appliqua à la lettre les conseils de son défunt maître. Pour une fois…. Il pris ses jambes à son cou. Lâche ? peut-être. Sans honneur ? certainement. Mais vivant ! Du moins pour le moment rectifia-t-il.
La désormais déicide, elle, décida de poursuivre sa danse macabre. Du fil de sa lame, elle écrit nombre d’épitaphes. Courtes, sévères. La plume trempée dans le pourpre.
Sans mal, elle rattrape le fuyard, ralenti par ses vêtements. Il n’avait pas peur, son esprit était encore encombré. Une main saisit son avant-bras. Elle était mouchetée de vermeil et de cinabre. Seuls ses yeux verts, sémaphores d’émeraude, résistent à cette tempête...
Il n’y aura plus d’hommes, plus de femmes, plus d’enfants. Ni de dieux. Si n’y les uns, ni les autres ne sont dignes, alors ils devront mourir. Ni le cœur de la terre, ni l’âme des nuages ne pouvait être invoqué. Alors il deviendra le froid, les lacérations et la mort.
Mais avant tout cela, avant ce dogme de mort totale, il ramassa une toute dernière fois les anneaux de ses frères, une dernière fois.
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