XXXIII
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J’ai couru après l’orage
Ses millions de papillons gris
Ses tambours des nüées
Jusque perdre les jambes.
J’ai rampé après l’orage
Ses éclairs ruisselant la tourbe
La nacre de ses ires
Jusque perdre les bras.
J’ai transi après l’orage
Son grave, faix d’un soleil d’encre
Ses silences morsures
Jusque perdre l’hybris.
Puis l’orage m’a rattrapé.
Embrassé, ceint des chaos.
C’était tout. Les instants
Des éternités, tout ;
Les tempêtes, caresses d’ange
Tout. J’ai tramé barques-vœux
Cessant dans mon cocon
De songes et toiles.
Nul jamais n’aura
Le kairos sans saisir.
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