XLII
J’ai souhaité, sous l’orage, partir
Devenir brin d’un bout d’éclair
Et confondre avec les silences
Qui là-haut sont les desseins, les ires
Amuï jusque dans ma chair
Moi qui quêtais unité, sens
Dont les résidus font les soupirs
N’ai pu trouver en le tonnerre
Qu’un grondement ; creux, sans essence
Timoré de n’être qu’un empire
D’en haut. J’ai mu mes bras, ouvert
Mes paupières, mes lèvres lances
Et tu mes appels ; éteints désirs.
Je ne songeais y croire :
Au plus près de mes doigts
Sous les musiques de ma peau
Elle est tombée, la foudre.
C’était une morsure.
Un déchirement d’agonie.
Un long cri de pitié.
Ça m’a transi, d’abord
Piétiné, sidéré, creusé
Scellé feu aux pupilles.
J’ai touché son passage
Ses restes, filaments de cendres
Du ciel. Du sombre. Du
Trou dedans mon être.
Pourquoi, enceint là du terrible
N’ai-je gardé aux paumes
Qu’une autre exaltation ?
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