I – Le Liban : Ombres et blessures

Une minute de lecture

Je suis né au Liban, et mes premières années furent celles d’un voyou, indiscipliné, attiré par l’interdit. Je détroussais les troncs des saints et des saintes au bord des routes et jusque dans les églises. Je consommais du haschisch, fuyant une réalité étouffante. Mais rien n’échappe à la loi morale : je crus être puni par un mauvais œil, une malédiction invisible qui me suivait partout.

Puis vint la guerre civile. Ses explosions me hantaient jusque dans la montagne, à Bel Knisseh – « à l’église ». Une balle vint se loger dans mon épaule droite, marquant ma chair du sceau de la violence. Les prisons, les coups de farrouge, les nuits d’angoisse… tout semblait confirmer cette culpabilité intime : et si j’étais responsable du malheur du pays ?

Alors je partis. Je fuyais les ruines et la paranoïa des bombardements. En France, je devins apatride, protégé par l’OFPRA, accueilli comme un être sans nation mais encore porteur d’un souffle de vie.

Et là, une première lumière apparut : un travail d’analyste-programmeur en langage BASIC chez RMO, filiale de Renault Machines-Outils, à Villejuif. Ce fut mon premier pas vers une reconstruction.

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