Chapitre 7 - Retour à la capitale

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L'espèce de troll aquacien grenouille la regarde d'un air sévère, il semble la disputer. Le regard de Chloé passe de l'un à l'autre. Elle s'affole de plus en plus. Je la vois sur le point de pleurer.

Je cours vers mes amis et arrache presque des mains un sachet à T'kril pour revenir aussitôt vers elle. Mon instinct me guide car je ne comprends rien à ce que je suis en train de faire. Je lui montre d'un geste qu'il faut le mettre dans la bouche. Elle hésite, regarde Bas-tient puis T'kril en train de discuter puis avale d'un coup tout le contenu.

— Chloé, ça va ?

— Qui es-tu ?

Je reste sans voix. J'ai d'un coup très mal dans ma poitrine.

— Arrête, c'est pas drôle ! dis-je avec plus d'agressivité que je ne l'aurais souhaité.

Elle reste sans rien dire, l'air toujours aussi perdu.

— Tu es passé par le portail aux dragons ? Depuis quand es-tu ici ?

— C'est quoi le "porte-ail" aux dragons ?

Là, je ne sais plus quoi penser. On dirait qu'elle est sérieuse. Aurait-elle perdu la mémoire ?

— Sais-tu qui tu es ?

Elle me répond du tac au tac :

— Chloé.

— D'où viens-tu ?

— De France, Orléans.

— Et tu te rappelles pas de moi ?

— Ben non, je devrais ?

Je n'ai pas le temps de répondre, j'entends la voix fluette de Peflor :

— Hugo, il faut rentrer !

J'enfouis donc ma tristesse loin à l'intérieur de mon esprit et je cours rattraper mes amis qui se dirigent vers les dragons avec Bas-tient. Un troll-grenouille et Chloé nous rejoignent rapidement.

Les Ïaryss et les humains restent près du rivage, seul T'krill, Nadil, Peflor et moi montons sur Magma tandis que Bas-tient, le troll-grenouille et mon amie s'envole sur Nova.

Arrivé au château, tout le monde rejoint la salle d'audience. Sire Guiezban est installé droit et fier sur son trône. Le chef étranger met un genou au sol.

— Merci de nous accueillir roi d'au-delà des mers. Je suis venu demander votre aide.

— Après avoir brûlé nos terres ? gronde le souverain.

— Nous avons fait une grave erreur, il nous semblait avoir perçu une menace. Nous accepterons le moyen que vous aurez estimé adéquat pour réparer les dégâts.

— On m'a informé des motifs de votre venue. J'ai besoin d'en savoir plus sur ce monstre et votre peuple. Et surtout comprendre comment vous avez pu traverser les Mers Agitées.

— Avec votre respect, j'aurai également une requête du Peuple des Mers : connaissez-vous cette enfant ?

Il pointe Chloé du doigt.

— Je suppose que le Peuple des Mers sont les trolls comme celui qui vous accompagne.

— C'est exact.

— Non, je ne la connais pas. Je ferai demander à mes conseillers si un avis de recherche a été édité la concernant.

J'ose, même si mes mains sont moites et que mon coeur bat la chamade :

— C'est mon amie. Elle vient de mon monde.

Je suis toujours aussi mal à l'aise devant le regard noir du roi.

— Tu as fait venir quelqu'un d'autre ici ? demande-t-il d'une voix où perce l'agacement.

— Non ! Je ne savais même pas qu'elle était là.

— Comment alors ?!

— Sire, je n'en sais rien.

Soudain, un voile d'inquiétude se pose sur son visage, je l'entends marmonner alors que ses doigts tapotent le bras du fauteuil royal :

— Un second Frelsar...

— Père, la prophétie est clair, il n'existe qu'un sauveur. Il doit y avoir une erreur, avance Ezio pas sûr de lui.

— Ou alors... commence T'bor qui est assis à la droite de Sire Guiezban.

— Ou alors quoi ? s'impatiente le roi devant le silence méditatif du Tsarin.

Les yeux de l'homme-oiseau s'illuminent.

— Sieur Bas-tient, vous avez bien parlé d'un monstre qui ravage vos terres et met votre peuple en péril.

— C'est exact...

— Je suis T'bor, chef des Ïaryss. Cette demoiselle est apparue sur vos côtes ?

— Sieur T'bor, en effet. Le Peuple de la Mer l'a recueillie et tenue captive afin de comprendre ses origines. Ses habits sont pour le moins déconcertants, tout comme les objets qu'elle portait sur elle. Nous cherchons encore à comprendre car elle ne parle pas notre langue.

— Je...

Chloé est plus rouge qu'une tomate. Tout le monde a les yeux braqué sur elle. Je suis gêné pour mon amie, même si elle m'a oublié ou fait semblant de ne pas me connaître, je ne peux pas la laisser seul face à tous ces regards.

— Je lui ai donné la poudre de compréhension, dis-je haut et fort.

Les yeux se détournent pour me dévisager, le roi sourit :

— Jeune fille ?

Comme moi lorsque je suis arrivé ici, elle tripote son T-shirt tout en répondant :

— Je... Je suis Chloé. Je viens de France. Je... J'étais à la foire aux Khâls lorsque j'ai atterri ici.

Ezio s'exclame :

— C'est bien de là que tu viens Hugo ?

— Oui mais...

— Quoi ?

Les mots n'arrivent pas à sortir. Je ne comprends plus rien. C'est quoi la "foire aux Khâls" ?

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