Mauvais rêve.

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Partie 1

Mauvais rêve



La journée tirant à sa fin sur un coucher de soleil à faire pâlir la lune, illuminait d’une lumière rasante les toits de Brest, alanguissait en vaguelettes un océan présomptueux. Moulin Blanc paraissait déserte. La foule bigarrée peuplant la plage quelques heures auparavant et essayant de tremper les pieds dans l’eau fraîche, avait déserté. Seule une personne subsistait. Protégée par un parasol et une bouée représentant un dauphin, elle passait sans relâche une lame sur un fusil d’affûtage. Affilée, longue comme un jour sans pain, son tranchant renvoyait le regard acéré couleur bleu pâle de l’homme. Un doigt passa sur le fil, laissa une perle de sang. Satisfait, l’homme commença à raser sa barbe de huit jours. Plus d’une semaine sans prendre soin de son visage et de ses dents. Le déménagement en catastrophe qu’il venait d’effectuer, avait perdu tout le nécessaire à toilettes, et bien plus encore.

La lame, sur un mouvement hasardeux du poignet entailla la joue droite, et provoqua une colère noire. De rage, l’homme égorgea la bouée, qui dans un pfffffft, agonisa sur l’instant. Il devait se ressaisir, ne pas succomber à son agressivité, reprendre son souffle, se calmer. Après tout, lui qu’on appelait le boucher ardéchois, le scarificateur de Vallon-Pont-d’Arc, ne pouvait pas céder à la panique, son entraînement l’en empêchait. Forgé dans l’acier, formé par les meilleurs, son corps et son esprit étaient taillés pour résister, pour vaincre, pour être le leader… Seulement, la guilde des Bigoudines l’avait retrouvé. Malgré sa planque nichée au cœur de la grotte Chauvet, les Bretonnes pleines de malices et de sens déductif, avaient reniflé sa trace, et l’avait contraint à la fuite.

Mais le boucher, malin comme pas deux, les avait prises à leur jeu, en venant se planquer à Brest. Qui viendrait le chercher en territoire ennemi ?

Là, ses affaires allaient pouvoir reprendre, et malheur à ceux et celles qui barreraient son chemin. La caillette, la mique, la cousina, allaient se répandre comme une traînée de poudre au pays de la crêpe et du kouign amann. Rien n’arrêterait la progression de l’excellence ardéchoise, rien.

Rien ?

C’était sans compter sur les capacités de la guilde, leurs espions et leur fourberie.

Suite à un défi, le scarificateur avait été repéré, sa capture ne relevait que de quelques minutes, et la vengeance des Bretonnes pourrait avoir lieu. Un siège de dentiste, caché dans un dolmen attendait l’infortuné, et les sangles ajoutées maintiendraient l’outrecuidant. Lui serait injecté en intraveineuse du cidre local, alors que galette au sarrasin, crêpes au nutella et autres mets délicieux lui seraient insérés à la façon gavage d’oie du Sud-ouest.

Elles l’encerclèrent sur la plage de Moulin Blanc.

Il montra le couteau, provoqua un recul.

Il saisit sa chance, et partit en courant vers l’océan.

À la nage, il rejoignit le Yellow Submarine qui l’attendait dans la rade de Brest, monta à bord, et disparut…

-Fred !… Hey Fred, réveille-toi, tu vas prendre froid à dormir en maillot de bain sur la plage. T’es plus dans le Sud, là !

-Ooooh, quelle sieste… J’ai fait un drôle de rêve. Tu veux que je te le raconte ?

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