Le rendez-vous

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La rencontre devait avoir lieu dans deux heures. Rose avait commencé par prendre sa douche, se raser les aisselles, le pubis puis le sexe. Elle avait nettoyé son visage à l’aide d’une lotion anti-rougeurs, d’une crème de gommage, et hydraté sa peau avec une autre qu’elle avait pris soin d’acheter en pharmacie. Un peu de mascara et un rouge à lèvres de la couleur d’une framboise écrasée suffiraient à attirer le regard. Sans enfants, elle vivait dans un deux pièces où elle passait son temps à tuer le temps depuis que son ex l’avait quittée. Elle hésitait à enfiler sa petite jupe noire, parce qu’elle estimait qu’une jupe sans talons n’avait rien de sexy. Or, là où elle se rendait, avec le gravier et le sable, il n’était pas question de porter des talons. Quelle idée avait-elle eue de lui donner rendez-vous à la plage ? Quelle lubie de vouloir se donner à un inconnu... Elle rêvait sa vie comme un volcan bavant de désirs, comme une irruption de plaisirs charnels qui assouviraient sa libido et la consacreraient femme jusqu'au bout des doigts. Évidemment, il s’agissait pour elle de se protéger au cas où il ne ressemblerait pas à l’homme qu’elle avait vu en photo. Sur les clichés, il rayonnait de santé, son jeune âge était manifeste, son teint hâlé irrésistible, sa présentation irréprochable. Et c’était bien ce qu’elle cherchait, un bel homme qui la rassure sur ses capacités à susciter le désir alors qu’elle atteignait presque le demi-siècle. Qu’il soit jeune la flattait et l’excitait tour à tour. Les mots qu’ils avaient pu échanger par texto n’avaient aucune importance. Ils tournaient autour du plaisir que chacun pourrait tirer de l’autre. Finalement, elle opta pour un jean déchiré, un chemisier échancré qui laissait voir la partie haute de ses seins, leur sillon et le tissu rouge vif du soutien-gorge. Après avoir chaussé des bottines en daim, elle sortit et se dirigea vers la plage.


Plus qu’une demi-heure avant la débauche et il pourrait voir si Roxane était effectivement une femme à la hauteur de ses attentes. Sur le site, elle affichait un adorable décolleté qui ne le laissait pas insensible mais surtout son petit mot de présentation avait suffit à le décider. Roxane cherchait à passer des « moments câlins » avec un homme de son âge et précisait « en toute liberté et sans engagement ». Le reste du topo ne l’intéressait pas. Entre deux gourmandises, il pourrait peut-être la pénétrer par tous les orifices comme il en avait l’habitude avec ses nombreuses partenaires. Qu’elle ait 15 ans de plus que lui et qu’elle se comporte comme une femme libérée l’arrangeait. C’était au moment présent exactement ce qu’il souhaitait, une femme expérimentée, habituée au sexe. Entreprenante. Comme sa tante Danielle. À cette pensée, à la pensée du vagin chaud et humide qui avait su capturer sa verge, de la bouche experte, sanguine et consanguine, qui l’excitait tant, il se mit à bander sous son bureau, au milieu de ses collègues affairés à ranger les dossiers et à éteindre leur ordinateur. Déjà, certains se levaient, se dirigeaient vers la sortie. L’heure tournait et Roxane l’attendrait bientôt à la plage. Alors, il enfila et boutonna sa veste pour cacher un peu ce membre que son pantalon compressait douloureusement. Pourquoi cette sexualité débordante et pourquoi la peau translucide de Roxanne qui reluisait de blancheur sur les photos l'excitait-elle à ce point ? Devant les portes de l’ascenseur, il croisa la secrétaire du grand boss qui attendait, la jupe soyeuse légèrement relevée au-dessus du genou et les seins dressés comme des obus. Elle décocha un sourire des plus radieux en feignant l’étonnement. Pour éviter de souffrir inutilement, il descendit les escaliers.


Sur la plage abandonnée, seul un homme jouait avec son chien. Le vent déchaîné battait sa chevelure et faisait pleurer ses yeux clairs. Pour parer à ce désagrément, Rose se nicha entre deux rochers puis sortit son téléphone afin de se connecter avec lui. Elle n’avait pas son numéro mais sur le site de rencontres elle pouvait laisser un message qu’elle formula de la sorte : « je t’attends. Il fait froid. Viens vite. » Frémissante sous les bourrasques, elle se demandait s'il allait venir et à quoi il ressemblait exactement. Lui plairait-elle et allaient-ils conclure ? L’eau montait et commençait à recouvrir le sable, les vagues se brisaient sur les récifs quand elle aperçut sur le parking à quelques mètres d’elle un homme qui scrutait l’horizon. Fébrilement, elle tapota à nouveau – « je suis là, sur les rochers. » – et vit le type qui s’avançait vers la grève dans sa direction. Elle se leva pour aller à sa rencontre mais le gaillard était déjà à portée de vue. Il se planta devant elle en l’examinant attentivement. Rose s'émut du teint ambré, pittoresque et racé de sa peau, s’étonna à nouveau de son jeune âge, jaugea sa carrure. Il était encore plus baraqué, plus beau, plus désirable qu’elle n’avait cru. Pour rompre la glace, elle lui dit :

— Tu es vraiment très beau garçon. Et toi, pas trop déçu ?

Sa voix aux modulations chevrotantes trahissait une sorte d'impatience, si ce n'est d'inquiétude. Des créatures pulpeuses, il en avait goûté et pas des moindres. Mais il lui plaisait de se perdre dans le regard vert-de-gris de Roxane. Sa peau laiteuse sur laquelle couraient des veines bleues l'émoustillait. Elle n’était pas ce qu’on pouvait appeler un canon pourtant l’envie de jouir l’emportait et redoublait son érection. Il reluqua ses fesses qu'elle avait proéminentes et rebondies par-dessous le jean.

— Non, dit-il… Tu ressembles un peu à tes photos.

Décontenancée, elle se mit à douter de ses charmes, tandis qu'il la regardait à nouveau dans les yeux. Se croyant obligée de relancer la conversation, elle demanda :

— Pourquoi une femme plus âgée ?

Il sourit, ne put s’empêcher d’évoquer sa tante et ce qu’elle lui inspirait :

— C’est une femme mariée qui sait s’y prendre. Un jour, elle m’a surpris sous la douche. Elle m’a dit que j’avais un sexe énorme et puis elle m’a sucé d’une telle façon… C’était si bon que je n’ai jamais oublié.

Il bandait encore davantage tandis que ces confidences la laissaient dubitative : serait-elle à la hauteur de cette tante ? Avant même qu’elle pût lui dire connaître bien son pays, ce territoire qui l’avait tant charmée, dépaysée, énamourée autrefois, il s’empara de sa main. Puis il la porta sur sa braguette afin qu’elle pût juger de sa virilité.

— Touche.

Elle sentit son sexe dur par-dessous le pantalon. Il lui sembla que la verge touchait l’aine tant elle était gorgée de sang. Cette main blanche aux ongles courts et aux veines saillantes qui tâtait son anatomie lui paraissait bien petite pour la contenir toute entière. Mais l'envie de posséder la peau crémeuse et douce de Roxane l'emportait. Rose se surprit à sourire et à dire :

— Viens chez moi. Emmène-moi en voiture.

Dans son petit appartement encombré de toutes sortes de babioles venues d’Afrique, des masques, des tentures, des plateaux en cuivre, une couverture murale, il refusa de boire un verre. Mais, lorsqu’elle lui fit monter les marches qui conduisaient à sa chambre, il tomba la chemise, le pantalon et le slip. Rose, assise sur le lit, resta un moment à le regarder. Son vit qui se dressait devant elle était impressionnant, si large, et long peut-être de vingt-trois centimètres, qu’elle n’arrivait pas à détourner le regard. Ses cuisses musclées, son torse légèrement enveloppé s’offraient à elle avec leur couleur mordorée qui s'opposait à sa propre peau, si bien que sa vulve suintait, déjà rouge de désir. Elle se déshabilla, ôta le string et le soutien-gorge qu’elle avait pourtant choisis avec soin. Mais elle gardait les bas-résille et la nuisette vaporeuse dont les bretelles tombaient sur ses bras en cachant ses imperfections. Son beau mâle qui restait debout au bord du lit la tint par les hanches, écarta légèrement ses cuisses et s’exclama :

— Mais tu mouilles déjà ? Tu es sexy. Vraiment… J’aime.

Il enfouit sa tête entre ses cuisses, fit aller et venir sa langue sur son clitoris, et, lorsqu’il sentit son bassin et son postérieur remuer, il eut envie de la pénétrer.

— Montre tes fesses, lui dit-il.

Rose s’exécuta. Elle s’accroupit en lui tendant son derrière avant de réagir.

— Et le préservatif ? Tu y penses ? demanda-t-elle.

Elle s’affaira à chercher dans les tiroirs de sa table de chevet une capote qui, à peine enfilée, craqua. Comme ils renouvelèrent l’opération sans succès, il crut bon de lui dire :

— Ce sont des doubles XL qu’il me faut. Laisse-toi faire.

Il glissa lentement son vit énorme dans le con de Roxane et fut surpris de constater qu’il était petit et très serré. Son vagin refusait la moitié de sa virilité. Cette idée qu’elle put être dominée par sa grosse pine, que son fourreau peinait à le recevoir, l’incita à s’enfoncer plus avant mais elle se mit à crier de douleur :

— Tu me fais mal. Arrête !

Alors, il se retira, embrassa son anus, délia sa langue tout autour de la paroi nerveuse de l’orifice puis empoigna son vit dont il fit jouer le gland sur le rectum avant de l’enfourner. Il réussit au début à s’engouffrer presque à la moitié de son cul, quand elle se rebiffa. Elle poussa un petit cri puis un second plus fort jusqu’à émettre une plainte aiguë et intolérable qu’il fit cesser en se retirant. Oh, comme elle venait d'avoir mal ! Et lui, fou de son étroitesse, assaillait déjà son con, l’envahissait de son membre trop épais et trop long. Elle apprécia d’être prise par ce vit surdimensionné, énorme, épais comme le poignet d’un gladiateur. Mais alors qu’il s’enfonçait le plus délicatement possible, elle ressentit une énorme douleur, un coup porté à son con tel qu’il en laisserait un bleu, un bleu à l’âme aussi de ne pouvoir accueillir le phallus si dur et pourtant si bien engagé. Elle ne peut s’empêcher de crier à nouveau dans un éclat de voix brisé et désespéré. Il râla de mécontentement, voulut s’imposer encore, força l’accès au fond du vagin étroit, tandis qu’elle sentait qu’elle allait défaillir, sombrer dans un précipice noir et comateux. Les muqueuses serrées et contractées de Roxane frottaient contre le membre à fleur de peau de son partenaire qui accentua les va-et-vient par-dessus les cris qu’elle poussait. Il battait la mesure avec des mouvements de reins qu'il croyait si langoureux pourtant, mais elle criait si bien qu’il porta sa main à sa bouche tremblante et grimaçante. Il se mit à cogner sa verge au fond du con de Roxane qui s’évanouit comme une feuille morte périssant sous les intempéries. Ses jambes retombèrent de chaque côté de ses cuisses à lui en diffusant une chaleur moite. Ses paupières closes semblaient cousues et le souffle qui sortait de sa bouche entrouverte encore écarlate et striée de quelques ridules lui fit perdre la tête. Il se mit à la labourer avec excitation, une excitation jusqu’alors insoupçonnée qui réveillait les ardeurs sauvages et guerrières. Il butait ce vagin en ahanant de plaisir, son vit pressé et compressé était sur le point de cracher sa semence. Mais quand il vit se répandre le sang de sa partenaire sur sa verge, il se retira brutalement et la regarda. Le corps de Roxane, immobile, allongé sur le dos, les jambes écartées et les seins qui s’offraient lui arracha un moment de frayeur. Il se dirigea vers la salle de bains pour se nettoyer le sexe qui pendait désormais de dépit et d’épouvante puis il se rhabilla. En passant devant le corps, il vit que Roxane n’avait toujours pas recouvré ses esprits. Effaré, il regardait le sang qui coulait du vagin se répandre sur la couette en rougissant le tissu aux motifs psychédéliques. Il tombait à grosses gouttes régulières sur le parquet flottant, dessinait des pétales d’un rouge mat, sombre et presque noir dans lesquels son regard obnubilé se perdait. Les cuisses de la morte, enveloppées de ce sang de menstrue se raidirent tout à coup. Il surprit, terrifié et figé par ce spectacle, les lèvres sur lesquelles s’était retiré tout signe de vie pâlir, figées dans une expression d’ultime douleur.

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