À PROPOS DES ORIGINES DE L’HOMME - Différentes théories
► BIPÉDIE INITIALE (Théorie de la) :
Théorie selon laquelle l’homme est issu de lui-même. En l’occurrence, d’une créature amphibie à locomotion bipède, plus vieille que tous les singes et autres mammifères.
► CHROMOSOME / « CHROMOSOMISME » DE L’HÉRÉDITÉ :
La théorie chromosomique de l’hérédité fut élaborée en 1910 par Thomas Hunt Morgan (1866−1945). Il démontra que l’évolution des espèces a un fondement génétique. Ainsi, après avoir vu, dans son labo, se développer des mouches aux yeux blancs dans un élevage de mouches aux yeux normalement rouges, T. Morgan prouva que ces variations correspondaient à la modification spontanée d’un gène. Cette théorie fait suite à celle de Mendel (1822−1884) sur la transmission des caractères héréditaires.
► COSMOGONIE : (Grec : Kosmos, univers et gonos, génération)
Actuellement, on trouve deux définitions sous ce terme :
− Récits mythiques de la formation de l’univers, dont le point de départ est le chaos. Dans la mythologie égyptienne, par exemple, Atoum (Rê / Khepri), le Dieu créateur architecte est né du chaos. Son nom, Atoum, signifie « être tout » et aussi « ne pas être ». Pour les égyptiens, il est issu du chaos et il y retournera. Il est encore fait mention du chaos dans les mythologies mésopotamienne, akkadienne, grecque, germanique, chinoise, africaine, amérindienne et océanienne. Sans doute d’autres mythologies, comme les slaves ou les celtiques, ont-elles leur propre cosmogonie mais, il n’en reste que peu de traces compréhensibles aujourd’hui.
− Théorie généralement admise. Toute la matière actuelle répandue dans l’Univers (avec ses millions (ou milliards) de galaxies, chacune composée d'un ou plusieurs milliards d’étoiles) était autrefois groupée sous la forme d’une énorme boule, l’Atome primitif, qui, il y a 3 milliards d’années environ, a éclaté. La matière s’est alors répartie en un grand nombre de nuages gazeux à très haute température (Le Quid 1997).
Par extension, science de la formation des objets célestes : planètes, étoiles, systèmes d’étoiles, galaxies, etc. (Def. Larousse)
► CRÉATIONNISME SCIENTIFIQUE ou « DEMIURGISME » :
Doctrine défendue depuis la seconde moitié du XIXe siècle par les mouvements fondamentalistes et concordistes qui s’oppose aux théories évolutionnistes en affirmant la création subite et isolée des espèces ainsi que leur fixité (Def. Larousse). Elle sous-entend l’existence d’un être suprême que l’on peut nommer ou non, voir ou non, qui est capable de créer par altruisme ou « confort personnel » un, ou, une infinité d’univers. Elle nie surtout l’évolution de la vie sur Terre.
Même si elle a été abandonnée par les scientifiques, il n’en reste pas moins qu'aux États-Unis, les créationnistes tentent d’imposer le récit de la Genèse comme une théorie concurrente de celle de l’évolution et que le débat reste virulent.
Démiurge : (grec : dêmiourgos, créateur du monde). Nom du dieu créateur de l’âme du monde, dans la philosophie platonicienne. (Def. Larousse)
► DARWINISME :
Doctrine émise par le naturaliste et biologiste anglais Charles Darwin (1809−1882) dans son ouvrage De L’origine des espèces par voie de sélection naturelle, en 1859, ainsi que dans ses écrits suivants. Il y développe la thèse selon laquelle la lutte pour la vie (lutte concurrentielle pour la nourriture et la reproduction) et la sélection naturelle sont considérées comme les mécanismes essentiels de l’évolution des populations d’êtres vivants. Selon Darwin, il existe deux principes de l’évolution : le hasard et la sélection des espèces. Ce dernier principe présuppose évidemment la multiplicité et la variabilité des espèces induisant par le fait que celles-ci sont issues les unes des autres suivant les lois de la sélection naturelle et que, seuls, les individus les mieux adaptés, ou les plus forts, survivent. Ce sont là les effets évidents de la lutte pour la vie.
► DÉRIVE NATURELLE (Théorie de la…) :
Évolution incontrôlée des espèces, sans aucun schéma préétabli.
► DÉTERMINISME :
Théorie philosophique appliquée à l’évolution, le déterminisme s’oppose au fatalisme (soumission à une nécessité absolue). Les antécédents constants (passés, présents et futurs) des relations entre les choses produisent les phénomènes naturels et provoquent les faits humains. On peut parler d’ « effet papillon ». Ainsi, le schéma d’une relation cause à effet, passé ou présent, peut laisser prévoir la reproduction de ce même schéma dans un futur proche ou lointain. On peut aussi présupposer une relation cause à effet passée à partir d’un modèle présent. De ce constat, René Descartes (1596−1650) en a, en partie, déduit que l’univers était écrit en langage mathématique. Pierre Simon Laplace (1749−1827), auteur de travaux se rapportant à la mécanique céleste, s’appuie, quant à lui, sur cette théorie lors de ses recherches sur le calcul des probabilités.
Pour le scientifique Claude Bernard, le déterminisme désigne l’ensemble des conditions nécessaires pour qu’un phénomène se produise. Il s’agit d’une doctrine selon laquelle les événements futurs seront déterminés d’avance et pour laquelle le hasard et l’incertitude n’existent pas.
► EAST SIDE STORY (Theories de l’…) :
Théorie émise dans les années 80 par Yves Coppens (1934). Il a proposé une explication concernant l’apparition des premiers hominidés (Australopithèques) en Afrique en se basant sur l’environnement. D’après lui, « la crise tectonique qui a déchiré l’Afrique il y a huit millions d’années a provoqué, à l’Est, un assèchement propice à l’émergence des savanes, soit un territoire idéal pour que les futurs bipèdes se « dégourdissent les jambes ». Tandis qu’à l’Ouest, les forêts humides et tropicales voyaient éclore les lignées des grands singes, des chimpanzés et des gorilles. »
► ÉQUILIBRE PONCTUES ou SALTATIONNISME :
Cette théorie est une alternative au modèle d’évolution graduelle des espèces définies par le néodarwinisme. Théorie élaborée en 1972 par Niles Eldredge et Stephen Jay Gould (1941−2002), selon laquelle l’évolution ne procède pas nécessairement comme le pensait Darwin, de manière graduelle et continue mais reste stable pendant de longues périodes ponctuées par des phases de modifications très rapides. Ce qui signifie qu’une nouvelle espèce peut apparaître brusquement par un saut évolutif sur une période brève à l’échelle du temps géologique. On considère ainsi que près de 98% des espèces ayant existé sur Terre ont aujourd’hui disparu. Cette théorie sous-entend aussi que si l’espèce humaine est issue des « équilibres ponctués », il pourrait très bien ne pas y avoir de « chaînon manquant ». Toujours d’après Stephen Jay Gould, les 6 extinctions qui ont eu lieu au cours de l’histoire du « vivant » ont contribué au « caractère discontinu et imprévisible de l’évolution ».
► ÉVOLUTIONNISME :
Ensemble des théories transformistes expliquant l’évolution des espèces au cours des âges par des variations (darwinisme) ou des mutations (mutationnisme, néodarwinisme, neutralisme) aléatoire soumises à la pression sélective du milieu (sélection naturelle). Larousse 2002.
► EXPANSIONNISME :
Théorie selon laquelle l’attitude sexuelle des membres d’une espèce vise à l’expansion de celle-ci dans le but de fonder un groupe numériquement puissant aux dépends de groupes quantitativement (voire qualitativement) plus faibles.
► FATALISME :
Doctrine Selon laquelle tous les événements sont fixés à l’avance par le destin, la fatalité.
Le Nouveau Petit Robert, Paris, Juin 1996.
► FIXISME :
Théorie biologique s’appuyant sur la philosophie − Aristote (384−322 av. J.-C.), Platon (427−348/347 av. J.-C.) − et la Bible, selon laquelle les espèces vivantes n’auraient subi aucune évolution depuis leur création, puisque créées à l’état de perfection. C’est, en fait, une variante de la théorie créationniste.
► INVOLUTIONNISME :
Théorie selon laquelle, soit chez un individu, soit dans une espèce, un organe régresse suivant un des mécanismes de l’évolution. On peut parler de régression d’une espèce. Ce processus de régression, biologique et psychologique peut être dû au vieillissement de l’espèce mais aussi à l’affaiblissement de cette espèce en cas de maladie par exemple, ou de manipulations génétiques. Les individus issus d’une même souche (lignée) ont de grands risques d’être sensibles à une même maladie pouvant causer la disparition du groupe tout entier. La théorie de l’involution est donc aussi le passage de l’hétérogène à l’homogène et du divers au même.
► GÉNÉRATION SPONTANÉE :
Théorie admise pendant l’antiquité et le Moyen-Âge par des savants, poètes et philosophes selon laquelle certains êtres vivants pouvaient se former spontanément, dans certaines conditions, dans l’eau ou dans la terre, ou dans d'autres substances organiques (putréfaction / décomposition).
Pour Aristote (384−322 av. J.-C.), la vie surgissait de la boue ou de la matière en décomposition. Ainsi, la vase décomposée donnait naissance à une génération spontanée d’anguilles. Pour Virgile (v. 79−19 av. J.-C.) : des essaims d’abeilles se formaient dans les entrailles d’un taureau en putréfaction… De l’Antiquité à la Renaissance, et sous l’impulsion de l’Église, qui y voyait une doctrine conforme à ses enseignements, cette conception n’évolua pas, du moins officiellement. Au XVIIe siècle, l’italien Francesco Redi (1626−1698), utilisant de nouvelles méthodes expérimentales prouve que les vers de viande venaient des œufs que les mouches avaient pondu et non de la décomposition de la viande. Redi participe à l’élaboration de la théorie selon laquelle « tout être vivant vient de parents préexistants ». Fin XIXe siècle : le chimiste et biologiste Louis Pasteur (1822−1895) démontre que les micro-organismes sont les agents des fermentations. Le foisonnement de ces micro-organismes résulte de la présence de germes préexistants et non d’une génération spontanée.
► GRADUALISME :
Théorie selon laquelle l’évolution ne progresse pas d’une génération à une autre mais procède par petites étapes graduelles et continues chiffrables en millions d’années (ex. Passage de l’Homo antecessor à l’Homo sapiens archaïque, et de ce dernier à l’Homo sapiens moderne) sous l’action de la sélection naturelle.
► LAMARCKISME ou TRANSFORMISME :
Théorie déjà évoquée en 1809, par Jean-Baptiste de Lamarck (1744−1829) – Fondateur de la paléontologie moderne − dans sa Philosophie Zoologique. Il y explique l’influence du milieu sur l’évolution morphologique et comportementale des êtres vivants. Il approfondit cette théorie en 1815 et confirme l’évolution des êtres vivants par leur adaptation volontaire à environnement auquel ils sont soumis. Le lamarckisme suppose l’hérédité des caractères morphologique et psychologiques acquis. En l’occurrence, pour l’Homme, ou plus exactement le pré Humain, c’est une modification de son milieu naturel qui est probablement à l’origine de son « humanisation ». Une modification géologique (le Rift) serait ce catalyseur. D’un coté (Ouest) la forêt, de l’autre (Est) la savane, et l’impossibilité géographique et physique de traverser la faille qui sépare les deux territoires. Les « pré Humains » de la forêt vont continuer à vivre dans les arbres et sont peut-être parmi les ancêtres des grands singes. Les autres, ceux de la savane, obligés de se redresser, et d’utiliser leurs jambes plus que leurs bras, leurs yeux plus que leurs oreilles, vont devenir des pré Humains ou Homo sapiens.
► MONSTRES PROMETTEURS (Théorie des …) :
Théorie émise par Richard Goldschmidt et remise au goût du jour à la fin de l’année 1998 par deux généticiennes américaines Susan L. Rutherford et Susan Lindquist. Tous trois ont pu prouver que des changements morphologiques peuvent se réaliser en une seule génération, deux au plus. Une mutation peut être due à un gène particulier. Un gène existant depuis toujours, ou longtemps, dans le patrimoine génétique qui jouerait à la fois un rôle de gardien ou de restaurateur de ce patrimoine, mais aussi de facteur moteur d’adaptation à un changement environnemental. Les deux chercheuses évoquent un mécanisme génétique capable d’accumuler « en secret » les mutations nécessaires et de les démasquer brusquement, lorsque des conditions environnementales particulières sont réunies.
► MUTATIONNISME :
Théorie émise en 1901 par Hugo De Vries (1848−1935). Elle attribue aux mutations un rôle essentiel dans l’apparition de nouvelles espèces. De Vries considérait d’ailleurs ces mutations comme le seul véritable moteur de l’évolution des espèces. Sa théorie repose plus exactement sur le fait que l’évolution est un phénomène discontinu provoqué par des transformations brusques, spontanées et héréditaires. De Vries évoque ainsi le phénomène de mutations des gènes de régulation de développement.
► NÉODARWINISME ou THÉORIE SYNTHÉTIQUE DE L’ÉVOLUTION :
Le néodarwinisme fut mis en évidence en 1865 par les lois de la transmission des caractères de Gregor Mendel (1822-1884). Peu prise au sérieux, voire discréditée, oubliée, cette théorie fut redécouverte et reprise en 1900 par Auguste Weisman (1834−1914).
La théorie de Weisman reposait sur une conception corpusculaire du patrimoine héréditaire à l’instar de l’hypothèse formulée initialement par Darwin. C’est donc une théorie basée sur un darwinisme débarrassé de l’hérédité des caractères acquis, et selon laquelle les mutations génétiques, aléatoires, favorables ou défavorables, sont soumises à la sélection naturelle. C’est ainsi qu’est déterminé la naissance de nouvelles espèces.
Depuis les années 1940, le néodarwinisme est autrement appelé théorie synthétique de l’évolution. Cette théorie peut être résumée en 3 idées essentielles :
1− L’évolution est le fruit d’une transformation progressive et constante des êtres vivants de génération en génération.
2− La reproduction présuppose une héritage génétique : les gènes subissent au niveau moléculaire des mutations donnant ainsi lieu à une grande diversité.
3− Le mécanisme primordial est la sélection naturelle opérée au sein des populations : seuls les individus les plus forts et les mieux adaptés à leur environnement survivent et se reproduisent comme l’avait précédemment promulgué Charles Darwin.
La découverte de la structure ADN (Acide Desoxyribo Nucléide) par les américains Francis Harry Compton Crick (1916), James Dewey Watson (1928) et Maurice Hugh Frederick Wilkins (1916) va faire de cette théorie, au principe de cause à effet mutation-sélection, la théorie officielle concernant l’évolution.
► NEUTRALISME :
Théorie développée par le généticien japonais Kimura Motoo (1924−1994). Elle tient l’évolution des espèces pour un processus essentiellement aléatoire, dans lequel les mutations ponctuelles ne sont majoritairement ni bénéfiques, ni défavorables, mais « neutres » et ne sont donc pas directement soumises à la sélection naturelle.
► PANSPERMIE :
Théorie ancienne, défendue par l’anglais Lord Kelvin William Thomson (1824−1907) et le suédois Svante Arrhenius (1859−1927) selon laquelle la Terre aurait été ensemencée, il y a environ 4 milliards d’années, par des composés carbonés venus d’autres planètes qui se seraient donc développés sur Terre. Des micrométéorites et des fragments de comètes auraient apporté sur notre planète les acides aminés qui ont permis à la chimie du vivant d’amorcer les premières réactions. On a longtemps cru que le « vivant » ne pouvait résister à la traversée des espaces interstellaires (froid, rayonnement) et encore moins à l’entrée dans notre atmosphère terrestre. On sait aujourd’hui que des êtres vivants comme les rotifères, les protozoaires sont capables de résister à la température de l’air liquide, et le prion à de très hautes chaleurs. Comme tous les organismes terrestres, nous sommes composés d’éléments carbonés. Nous serions donc les « enfants des étoiles » Cette théorie élaborée en 1906, redécouverte dans les années 60, est aujourd’hui prise très au sérieux.
► PARTHÉNOGENÈSE :
(Grec : Parthenos, vierge). Reproduction à partir d’un ovule ou d’une ovosphère non fécondée. La parthénogenèse s’observe chez les pucerons, et quelques fois chez les amphibiens et les oiseaux. Une expérience en laboratoire a été réussie sur une lapine.
► PHOTOCHIMISME (Origine photochimique) :
Théorie d’après laquelle la vie est issue de l’action de la lumière sur un élément chimique. La photochimie est une branche de la chimie qui étudie les effets de la lumière sur les réactions chimiques.
► SOUPE PRIMITIVE (Théorie de la …) :
Théorie mise en évidence simultanément par deux chercheurs d’origines différentes : Alexandr Ivanovitch Oparine (1894−1980), un biochimiste soviétique, et John Haldane (1892−1980), un biologiste anglais. Pour les deux hommes, l’origine de la vie ne remonte pas seulement à la vie elle-même (ils contredisent l’idée que seule la vie peut donner la vie) mais au-delà, à partir de la formation de la Terre. La création des molécules organiques essentielles à la vie est le fruit d’une réaction chimique entre le Soleil et la Terre. Pour cela, il fallait mettre en présence des réactifs (des composés chimiques), un réacteur (un « chaudron ») et une source d’énergie (la chaleur). La Terre a joué le rôle du chaudron, les gaz sont des réactifs et le soleil a réchauffé le tout. Chaque élément étant composé de différentes molécules, c’est l’association de certaines de ces molécules qui aurait donné naissance à la vie. De là, tout s’est parfaitement enchaîné et comme l’a écrit Charles Darwin : « La vie est apparue dans un petit étang chaud dans lequel il y avait un riche bouillon de produits chimiques organiques, à partir desquels s’est formé le premier organisme primitif à la suite d’une longue période d’incubation durant les temps géologiques. »
Il existe plusieurs variantes de cette théorie et l’on constatera que la seconde, troisième et quatrième se complètent.
1− L’hypothèse Gaïa
D’après le titre de l’ouvrage de l’écologue James Lovelock. Hypothèse selon laquelle la Terre est un « superoraganisme » vivant. « Notre vielle mère Terre » a concocté la matière organique il y a longtemps. Cette théorie a aussi été énoncée par une microbiologiste américaine Lynn Margulis. Elle postule que, dès l’apparition de la vie, les organismes ont contribué à façonner la Terre et son atmosphère, la modifiant tout au long de son histoire. En son temps, William Schopf devait la conforter brillamment grâce à la découverte d’organismes photosynthétiques vieux de plus de 3 milliards d’années.
2− La synthèse Fisher-Tropsch : nCO + (2n + 1) H2 - - > CnH2n + 2 + nH2
Sur la jeune Terre, les volcans sont à l’origine de l’atmosphère. Ils relâchent du CO2 en abondance. Mais seul l’oxygène (O2) s’accumule. Le carbone, une fois tombé dans l’océan, pourrait y avoir été séquestré sous forme de carbonate de calcium, coincé sous les continents.
Des molécules de monoxyde de carbone associé à des molécules d’hydrogène peuvent élaborer une large variété d’hydrocarbure, comme le méthane ou le propane. Pour le scientifique Martin Brasier, le gaz des cheminées sous-marines, mêlé à des métaux présents comme le fer et le nickel, a ainsi produit, de façon chimique et non biologique, la première matière organique : l’huile de roche.
3− La voie méthanique : CO + 2H2O - - > CH4 +3/2 O2
Une vie fruste naît autour des sources chaudes il y a plus de 3,45 milliards d’années. Des bactéries hyper thermophiles apprivoisent le milieu hostile des fumeurs, tirant leur énergie de la réduction de gaz carbonique et lâchant du méthane. Les bactéries ancestrales, nourries de gaz riche en carbone et éructant du méthane, vivent et meurent dans les sédiments bordant les sources hydrothermales. Selon Frances Westall, scientifique au Centre de biophysique moléculaire d’Orléans, leurs constituants fossiles (riches en carbone 12) sont alors mobilisés sous forme de structures carbonées. Il s’agit là d’une explication entre le tout – bactérien et le tout – chimique.
Aujourd’hui, Frances Westall, comme d’autres chercheurs, pense que « le tout – biologique ne dirige pas la Terre ». « Les processus biologiques ont joué un rôle », explique-t-elle. Le dégazage volcanique pourrait ainsi expliquer la présence d’importantes quantités d’oxygène dans l’atmosphère, un gaz essentiel aux espèces pluricellulaire apparues vers − 1,8 milliard d’années. Les volcans ont relâché d’importantes quantités de gaz, riches en dioxyde de carbone. Cette matière carbonique est ensuite retombée au fond des mers avant d’être piégée sous la forme de carbonate de calcium, et même de se coincer sous le manteau terrestre, au rythme d’une activité tectonique intense. De quoi alléger les concentrations de l’atmosphère en carbone et de permettre à l’oxygène de croître en quantité.
4− La photosynthèse : 6CO2 + 6H2O + hm - - - >C6 H12 O6 + 6O2
Très vite, la vie explose, participant de manière prépondérante à la fabrication de l’atmosphère. Les océans se peuplent d’algues complexes qui absorbent le gaz carbonique et libère de l’oxygène, formant au passage des échafaudages de calcaire : les stromatolithes (Cf. visuels).
6 molécules de dioxyde de carbone + 6 molécules d’eau + de la lumière (énergie) donnent une molécule de glucose (de la nourriture pour la plante) et de l’oxygène pour respirer. C’est aux algues que nous devons l’atmosphère oxygénée qui permettra, une fois la couche protectrice d’ozone installée, l’émergence de formes de vie, y compris terrestre.
► SUPERPRÉDATION :
Mode d’alimentation consistant à capturer, tuer et dévorer des proies animales ou végétales. Le passage d’un mode d’alimentation frugivore à un mode d’alimentation carnivore (ou l’inverse), suite à une mutation ou aux nécessités de la survie, entraînerait des changements physiologiques, morphologiques et psychologiques.
► ULTRA DARWINISME :
Selon cette théorie, les mécanismes de la sélection naturelle et de l’adaptation orientent les espèces dans le sens du progrès et donne lieu à l’émergence de formes de vie de plus en plus complexes. Parmi les scientifiques « ultra darwinien », on peut citer Richard Dawkins, inventeur de la théorie du « gène égoïste », pour lequel la vie n’obéit qu’à deux seules lois depuis sa création : la sélection et l’adaptation. La psychologie, la morphologie et la physiologie du « vivant » ne seraient que les résultats de mécanismes adaptatifs.
Le gène égoïste :
Théorie que l’on doit au socio-biologiste Richard Dawkins qui affirme que les organismes ne seraient que le « truc » utilisé par les gènes pour assurer leur survie et leur multiplication. Il dit aussi : « Nous sommes des machines destinées à assurer la survie des gènes. Des robots programmés de façon aveugle pour transporter et préserver les molécules égoïstes appelées gènes. »
Selon le chercheur, la nature serait réglementée par cette théorie. Les combats entre mâles pour féconder la femelle procèdent d’une sélection génique : force, courage, endurance… On peut parler de sélection inconsciente. Chez les humains, il existe la sélection consciente qui a des origines économique, religieuse et sociale, et à laquelle on pourrait donner facilement le nom de consanguinité. À tort peut-être, car le sang, d’un point de vue scientifique n’y joue aucun rôle contrairement aux gènes. Ainsi, certains villages ou tribus africains très isolés ont pratiqué les mariages entre proches (famille). Dans les meilleurs des cas, certains de ces groupes ont éliminé des maladies du patrimoine génétique de leurs descendants, ont acquis des caractéristiques physique (Bantoue, Massaïs, pygmées…), dans les pires, d’autres groupes ont été décimés suite à leur sensibilité à une maladie, ou une autre forme de déficience génétique.
Aujourd’hui, cette théorie soulève des hypothèses, notamment la possibilité que plusieurs groupes de pré humains se soient côtoyés, mais un seul semble avoir survécu pour donner naissance au futur Homo sapiens. L’idée que la plupart des autres groupes aient été décimés à cause de la faiblesse de leurs gènes n’est pas une idée totalement déraisonnable.
Dans la plupart des cas, et toujours selon Dawkins, la seule obligation du gène est sa survie : « Une telle approche minimise l’importance de tous les autres processus. En particulier la sélection naturelle. »
Le darwinisme a entraîné sa part de catastrophes. Il a ainsi engendré les prémisses du fascisme. Cette idéologie prétend que certaines races humaines ne sont pas dignes de survivre contrairement à d’autres. En ce sens, la sélection naturelle des espèces peut conduire tout droit à l’eugénisme et au racisme.
► ULTRA LAMARCKISME :
Théorie selon laquelle l’environnement géographique, social ou tout simplement physique entraîne une modification de certains individus.
Comme le darwinisme, le lamarckisme a inspiré de drôles de savants, tel le russe Trofim Denissovitch Lyssenko (1898−1976).
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