(D'où venons nous ? (suite))

De l’imagination de Dieu ou d’une intelligence supérieure ?

D’où venons-nous ? La question reste posée. Nous avons vu que l’homme pouvait être le fruit d’une évolution naturelle. La science l’atteste, mais cela ne signifie pas que ces préceptes soient acceptés par tous. Certains croyants, et même certaines religions s’y refusent. Pour ces derniers, il est à la fois inconvenant et inconcevable que le père de l’Humanité soit aussi celui des grands singes. Bien avant les découvertes scientifiques ayant donné naissance aux différentes hypothèses sur l'évolution de l'Humanité, le besoin de parenté, la nécessité psychologique de connaître ses origines, a poussé l’Homme à se créer un ancêtre dont les attributs ne pouvaient être qu’exceptionnels au point qu’il en devienne divin, et même Créateur.

L’idée que l’Homme est une création d’un Dieu n’est donc pas nouvelle et renvoie aux théories créationnistes. En revanche, l’idée que des extraterrestres soient intervenus dans le processus d’évolution, voire de création de l’Humanité, est un concept moderne, entièrement issu de la science-fiction. On comprendra aisément comment ces derniers, êtres technologiquement évolués, ont pu devenir des dieux aux yeux des hommes à peine sortis de leur état primitif.

L’originalité de 2001, A Space Odyssey fut justement de ne pas donner de visage à ces grands anciens. Ils ne sont personnifiés que par leurs dons, les monolithes, et par leur chant stellaire.

La possibilité que des extraterrestres aient pu influencer la destinée des Humains et soient à l’origine des religions apparaît moins au cinéma que dans la littérature. Dans ce domaine, le film de Stanley Kubrick n’a pas fait beaucoup d’émules. Il faut cependant relever, parmi ces derniers, le film d’Alex Proyas, Dark City, dans lequel des extraterrestres manipulent des Êtres humains sans que ceux-ci s’en rendent compte, et X-Files, Fight the Future, de Rob Bowman, dont le prologue indique que les extraterrestres, sous la forme d’une huile noire, pourraient être à l’origine de l’évolution de l’Humanité, ou de son extinction. Le propos est le même dans la série télévisée dont le film est l'extension. Dans la première saison de la série Earth : Final Conflict, créée par Gene Roddenberry, les extraterrestres se révèlent clairement être à l’origine des religions, de l’évolution de l’Humanité et de son futur anéantissement.

À travers ces exemples, nous le constatons, les Dieux peuvent facilement devenir des démons et, là encore, la science-fiction en regorge. Nous en avons vu deux exemples dans le premier chapitre. Trois même, car un ordinateur se prenant pour un dieu n’est pas à l’abri de la folie démiurgique.

La folie est ce qui caractérise les skeksès de The Dark Crystal. Il s’agit là d’une folie vaniteuse qui trouve sa raison d’être dans la crainte de la mort. Le film de Frank Oz et de Jim Henson suggère que le bien et le mal sont des notions universelles et intemporelles.

Le pouvoir et la jeunesse éternelle liés à l’immortalité sont les armes dont usent les extraterrestres de Stargate et de Stargate SG-1. Pour cela, ils ont besoin de l’Humanité et l’ont implantée sur toutes les planètes sous leur domination. La série, plus que le film, établit que les Humanoïdes se développent non seulement selon leur milieu natuel mais aussi selon leur Histoire.

Cependant, le développement de ces deux récits aboutit à une issue identique : la destitution des (faux) Dieux.

Enfin, faut-il que ces Dieux soient des extraterrestres, des êtres d’une intelligence supérieure ? La réponse de The 13th Floor est négative. L’Homme peut créer des êtres à son image et devenir un Dieu à leurs yeux. À condition que ses "créatures" ne soupçonnent pas sa nature réelle ou la leur, etn’aspirent pas à devenir des Dieux créateurs, à leur tour.