3. Les créatures
3. Les créatures
C’est dans The Dark Crystal que les créatures sont les plus marquantes. Elles se détachent du modèle littéraire qu’est The Lord of the Rings. Le film de Jim Henson propose une multitude de créatures non pensantes ou ayant un mode de pensée différent de l'Être humain.
Nous retiendrons parmi elle, Fizzgig, une boule de poils qui tient lieu d’animal de compagnie à Kira. Il possède une denture digne d’un terrible carnassier et un grognement impressionnant mais il se révèle amical. Les échassiers du vent sont des animaux dotés de très longues pattes qui leur permettent d’être rapides. Les grouillants sont des petites boules de poils et de plumes qui servent de dessert aux skeksès. Ils ont la particularité d’être servis vivants (ce qui leur permet de s’échapper des assiettes). Les créatures présentées dans The Dark Crystal sont à la fois bonnes et mauvaises. Elles sont obligées de tuer d’autres créatures vivant dans la nature, comme elles, pour survivre.
Le troll de Lord of the Rings ne semble pas avoir de conscience. Il tue parce que c’est dans sa nature et parce qu’il apprécie la chair des Hommes, des Elfes et des Hobbits. Ce troll est particulièrement dangereux pour les compagnons qui parviennent difficilement à l’abattre. Seule, une flèche profondément fichée dans son cerveau le met hors d’état de nuire. L’araignée géante contre laquelle Frodon et Sam lutteront, dans la troisième partie, The Return of the King est un autre animal maléfique. Les corbeaux sont des créateurs appartenant au monde de l’ombre (voire au monde de l’au-delà comme l’indique The Crow (1994), d’Alex Proyas). Ils sont les espions de Saroumane.
Les chevaux des Nazgûls s’opposent aux méharas. Les premiers sont aussi noirs que les seconds sont blancs. Leurs yeux sont rouges et brillent au travers des armures qu’ils portent, et le sang coule sur leurs sabots. Ils sont présentés comme étant aussi morts que leurs maîtres. Gandalf le Blanc monte un méharas. Le cheval bai d’Aragorn est, en partie, méharas, car il a la particularité de comprendre ce que lui dit son maître à demi agonisant après la bataille contre les ouargues, ou de deviner ses pensées. Il le pousse à se relever après une chute qui aurait pu lui être fatale et à retourner auprès de ses compagnons au Gouffre de Helm.
Les ouargues sont des montures dirigées par des orques. Elles sont rapides, puissantes et efficaces. Elles attaquent le peuple du roi Théodat en marche vers le gouffre de Helm. Leur technique est simple : foncer droit sur leur cible et la faucher. Ces créatures sont des sont carnivores.
Les dragons que nous présentent The Two Towers et particulièrement The Return Of the King sont maléfiques, car ils sont liés aux nazgûls. Le dragon est aussi présenté comme maléfique dans The Regn Of Fire (2001), de Rob Bowman. Malencontreusement réveillé au début du XXIe siècle, un dragon féconde des milliers d’œufs disséminés dans le monde et conduit celui-ci au chaos. Mais le dragon de Dragon Heart (1996), de Rob Cohen, malgré la réputation qui lui a été faite s’avère être un bon dragon. Ceux de Dungeons & Dragons (2000), de Courtney Solon, ne sont ni bons ni mauvais. Ils obéissent à la volonté de celui qui les dirige. Les dragons n’ont pas l’exclusivité de la domination des airs.
Pour se libérer de l’emprisonnement que lui fait subir Saroumane, au début The Fellowship of the Ring, Gandalf fait appel à un aigle capable de soulever un homme et de le transporter dans les airs. La créature qui donne son nom au film de Terry Gilliam, Jabberwocky (1977), semble issue du croisement improbable d’un oiseau, d’un bélier, d’un dragon et d’un dinosaure. Mais la créature la plus surprenante de toutes, la plus inattendue qui soit dans la fantasy est un petit lapin blanc, bien loin de celui d'Alice in Wonderland [1]. Dans Monty Python and The Holy Grail (1975), de Terry Gilliam, les Chevaliers de la Table ronde doivent débusquer un horrible monstre gardant l’entrée d’une grotte. Quelle n’est pas leur surprise de découvrir un innocent petit lapin blanc. Sans méfiance, l’un des chevaliers s’avance vers lui. Le lapin l’attaque alors aussitôt et l’égorge.
Toutes ces créatures ne sont que des êtres parmi d’autres. Il y a fort à parier que le succès critique et commercial de l’œuvre de Peter Jackson ouvre une porte dans laquelle vont s’engouffrer de nombreux réalisateurs. Il est à espérer que ceux-ci apportent non seulement de nouvelles idées mais aussi des idées fortes.
Effectivement, avec le derner exemple cité, nous nous remarquons que les effets spéciaux, seuls, ne suffisent pas à donner vie à une créature, et que les idées les plus simples sont parfois les meilleures.
Il y a ainsi un monde entre un immense dragon et un petit lapin à explorer…
[1] Roman de Lewis Carroll (1865), et film des studios Disney (1951), notamment.
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