Anicroche au labo

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- Bon sang !

Derrière lui, le mur a soudainement explosé. Quelque chose ou plutôt quelqu’un, fracasse le mortier, s’écrase contre son plan de travail. Il en lâche ses échantillons et, par réflexe, plonge sur le côté. Un souffle d’énergie balaie l’endroit qu’il vient d’abandonner. Tables enchâssées, éprouvettes, microscopes, ordinateurs, des années de recherche, tout va s'encastrer au fond de la pièce. L'autre aussi.

Ledit se relève d’un bond, craquant sa nuque. D’une tatane, il écarte les débris. D’une pirouette, il esquive de très peu une nouvelle décharge. Enfin, du poing, il tente d’en frapper l’auteur, tout juste débarqué dans le labo démoli.

- Awasa poa… lâche celui-ci, bloquant l’impact avec un étrange artefact longiligne, pour mieux en braquer l’extrémité bourdonnante, sur la poitrine de son adversaire. Dooby zession toochse !

Nouvelle détonation et le voilà reparti picorer du béton par les naseaux avec un juron. Il peste, mais se relève derechef, prêt à partir à l’attaque. Au devant du canon braqué sur son front.

Planqué sous son abri de fortune, Olver y voit une chance d’évasion. Sans clairon, ni mot dire, il roule hors de sa cachette et se précipite, ventre à terre, droit vers la porte en verre, miraculeusement intacte. À sa droite, une chaise vole, bientôt suivie d’une pleine caisse de prélèvements sanguins.

- À moi ! Au secours ! À moi ! braille-t-il, comme un disque rayé.

- Regarde c’que t’as fait, connard ! Dégomme ce crétin, vite ! Pas de témoin ! Personne doit savoir qu’j’me fait torch… vocifère une voix.

- Paba, wetash ! Deesh, deesh, b’fore.

Qu’est-ce que c’est que ce charab…

La porte devant lui explose, déchirant l’air chloré, de fragments de verres. L’un d’entre eux se fiche dans sa joue, avant d’être pulvérisé d’un tir mieux ajusté. Olver décolle et à son tour, crée une nouvelle trouée dans le mur maintenant branlant, pour mieux caramboler le carrelage du couloir, recouvert de gravas.

Il reste étendu là, au milieu des ordures renversées, bercé par l’indigence crasse d’un larcin avorté. À deux doigts de basculer dans le sirop, le regard perdu dans les lézardes du plafond, il maronne :

- C’est quoi ce bordel ?!

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