Synthèse et notes de partie

11 minutes de lecture

À l'heure où ces lignes sont composées, la partie consacrée à Keaya et Leone, comporte 16 pages. Elle a été interrompue pour des raisons personnelles en cours d'écriture et faute de pouvoir m'y remettre efficacement, surtout au crépuscule de ce premier volet, je vous propose une synthèse des événements, avec quelques petites notes de lore et de mécaniques de lecture.
Ça peut être intéressant.

Itinéraire(s)

Le trajet de Keaya et Leone dans le complexe d’AstraCorp est de loin le plus délicat à rendre compte à l’écrit. La raison vient principalement des deux personnages, de leur relation “je t’aime, moi non plus”, ainsi que de ceux croisés.

En pensant faire au plus vite, le duo se perd dans le complexe. Faute de trouver un ascenseur digne de ce nom (le premier trouvé, rend l’âme sitôt emprunté), les personnages se faufilent entre les différents départements, aux appellations ésotériques (quantaostrophysique”, “patahydrosémiologie, entre autres), jusqu’à se poser dans une cafétéria.

Arrivé(s) à ce point, plusieurs décisions devaient être prises. Une première en choisissant de se dissimuler aux yeux d’une meute de gardes sitôt après le casse de l’ascenseur (changeant totalement la lecture postérieure). Un second à propos d’un mug de café, dont la propriété impacte certains éléments ultérieurs (cf. Coffee or not ?).

Dans tous les cas, le duo constate, à l’instar des autres tandems, que le 13e sous-sol est tant isolé de la surface que c’est à peine si ses occupants savent qu’une attaque est en cours. Seuls les employés proches de l’entrée en ont palpé l’idée (et la poudre d’escampette).

Passé la cafétéria et après moult tours et détours, Keaya finit par s’immobiliser devant une salle lourde de tractation eugéniste. Contre l’avis de Leone, elle y pénètre et se retrouve dans l’un des cinq incubateurs à SuperZ du complexe (cf. Incubateur). Le duo tombe d’abord sur Sylas Danton, venu chaparder les données d’une monstruosité, éveillée trop tôt en raison des chamboulements électriques nécessaire à la cage.

Cette monstruosité n’a pas de nom (officieusement je l’appelle “l’Hybride”), pas de genre. Elle porte une partie des gênes pures du Spécimen Zéro et son organisme est particulièrement instable. Des suites d'un rapide affrontement, elle implose d’elle-même et fait sauter tout l’incubateur. Soufflés par l’explosion (ou non, car encore une fois, il y a plusieurs choix), Keaya et Leone fuient le début d’incendie et tombent sur un autre tandem : Calwin et Blyke.

Tous deux ont été emprisonnés par AstraCorp, se sont fait laver le cerveau, en plus d’avoir droit à un généreux cocktail maison de Constituant. Par sa forte constitution Calwin y a un peu plus résisté, c’est d’ailleurs lui qui revient à la raison le premier. Cependant, si la négociation tourne vinaigre et que bagarre il y a, les deux anciens amis de Keaya sont ramenés à la raison et remontent prêter main forte à la surface.

Avant d’arriver au réacteur, un niveau plus haut que Sanchez et Imo, le duo fait la connaissance (ou non) d’un SuperZ : Bracken (cf. partie homonyme). Qu’il soit affronté, snobé ou pacifique, l’issu est la même : Keaya et Leone parviennent enfin au réacteur, peu de temps avant que la foudre n’éveille une fois pour toute le Spécimen Zéro.

Les personnages

Dans cette partie, deux personnalités se frictionnent pour la première fois vraiment.

Celle de Leone, ancrée dans le protocole militaire, dont l’approche des événements et rencontres est plus discrète, efficiente, voire violente. Et celle de Keaya, trop assurée, indolente et plus brouillonne en l’absence de formation tactique digne d’être nommée.

Cette confrontation aboutit à des dialogues tantôt frivoles, tantôt tendus ; ainsi que quelques informations supplémentaires les concernant. Ainsi, l’on apprend que Keaya bien qu’ayant reçu une dose d’un dérivé du Constituant Zeta, à l’instar d’Aisaan, n’a pas développé de génomité ; qu’elle a dû apprendre à la dure à se battre et prouver sa valeur au sein du mouvement révolutionnaire.

Côté Leone, il y a son poids : 160kg en raison de ses implants cybernétique (raison pour laquelle l’ascenseur qu’ils empruntent pète en cours de descente). Implants constitués en partie de titane et d’un autre, tombé du ciel dans un futur impossible. Également, sont développés ses (res)sentiments à l’égard de l’époque qu’il traverse, notamment toutes les dérives transhumanistes bien trop célébrées dans tout le complexe.

Malgré tout : ces différences font leur force et le tandem se montre particulièrement efficace en cas d’affrontement. Une chose dont ils auront bien besoin face au spécimen originel.

Bracken

SuperZ numéro 2, de loin le plus puissant en termes de force brute, surnommé pendant longtemps le “SuperZ feuille de thé”. Son apparence est assez simple (surtout vaguement griffonnée) : Un grand gaillard accoutré comme un dandy, occupé à touiller son thé dans une tasse d'un autre âge. Un parfait excentrique, détaché des tourments du monde, dont la peau presque rose bonbon, trouble quiconque l'observe un peu trop longtemps.

Canalise son énergie dans un membre donné (souvent un bras), décuplant sa taille et sa force. Du fait de sa lenteur, l’emmagasinement énergétique constitue sa plus grande faiblesse. Mais derrière sa forte constitution, est dissimulé un raffinement certain, en témoigne son penchant pour le thé et son aversion pour la violence.

Il garde l’entrée E du réacteur…. à sa manière. Faute de distractions et d’interlocteur, il est surpris dans le réfectoire, précédant le sas qu’il est censé garder.

Il est possible de le passer sans s’en mettre sur la tronche, juste par certains choix de discussion. Son affrontement par contre, nécessite l’usage d’un Mirage. Au choix : Keaya ou Leone (contre sa volonté).

Le SuperZ peut être contourné des suites d’une confrontation avec Blyke et Calwin, car passage par un ascenseur dissimulé (nécessite un enchainement d’événements préalables). Le monte-charge conduit directement devant l’entrée E, à l’insu du SuperZ.

Calwin & Blyke

Jusqu’à présent ces deux personnages n’ont jamais été décrits et à dire le vrai, je n’ai pas vraiment croqué plus de choses que ceci sur un brouillon :

Sorte de Laurel et Hardy aux tailles inversées. Face à Calwin, Blyke a toujours paru fluet, compensant sa trompeuse fragilité par la mortelle radioactivité de son organisme. Il fait vraiment la paire avec son frère de bac à sable, calme colosse à l’instinct protecteur certain.

Chacun est libre de les imaginer comme il le souhaite donc (bien que dans ma tête, Blyke a toujours les cheveux rouges). L’un est grand, massif, altruiste ; l’autre plus athlétique et tête brûlée. Pour rappel, Blyke est responsable des brûlures marquant le visage du Samouraï.

Ainsi qu’il l’est présenté dans la description (et dans le premier chapitre) Blyke possède une génomité radioactive. Un beau cadeau empoisonné, contrée d’une certaine manière par le durcissement épidermique de Calwin (vous voyez Eijiro Kirishima dans MHA ? Bah c’est pareil). C’est cette résistante tant physique que mentale, qui contrecarre le lavage de cerveau d’AstraCorp.

L’Hybride

Dans les trois parties, les personnages se confrontent à une fraction, directe ou non, du Spécimen Zéro. L’Hybride en fait partie, à son insu. Voici comment se présente son apparition (c’est un premier jet, je le rappelle) :

Une capsule. Une étroite cosse de verre trouble, pleine de liquide pourpre, encastrée au milieu d’une gaine de câblages et de rouages, baignée par la chaleur de ses radiations orangées.
[...]

BAM

Keaya sursaute. Depuis l’intérieur de la capsule, un appendice est venu se plaquer sur la paroi vitrée. Une main, ou plutôt, une parodie difforme d’une main humaine. Large, maladive, terminée de moignons veinés, elle glisse le long de la surface, marbrant son passage d’une traînée rougeâtre, puis revient à la charge !

BAM BAM

Avec une régularité métronomique, la chose prisonnière de sa prison gluante cogne la vitre. Au troisième coup, elle se fendille. Au suivant, se couvre de lézardes. Un dernier choc la fait voler en éclats, déversant son contenu par-dessus le bureau dans un flot fumant et sirupeux.

Sous les yeux vigilants de Keaya et Leone, quelque chose s’affaisse mollement hors de la capsule, rebondissant sur le panneau de contrôle, pour s’écraser avec un splash sur le sol de la plateforme et rester immobile. D’un geste, Leone intime à la jeune femme de rester derrière lui. Il s’avance, essayant de donner du sens à ce qu’il aperçoit.

Une créature vaguement humaine, un bipède aux pattes nervurées, recroquevillé nu, dans une flaque poisseuse. Ses membres exagérément longs, tout particulièrement ses bras, sont maigres, au point tel, que sa peau paraît s’étirer pour en couvrir l’ossature. Chauve, sans la moindre marque de pilosité, l’épiderme parcouru de la même lueur chaude qui irradiait de son incubateur. À présent, le contenant repose vide, terne, au centre de la machinerie silencieuse.
[...]

Les traits émaciés, tendus. Une bouche excessivement large, dénuée de lèvres, dévoilant des crocs acérés, que sa mâchoire pendouillante laisse découvrir sur plusieurs rangées. Pas de nez, uniquement une bouillie de chair visqueuse en dessous de deux globes oculaires grisâtres, grands comme des balles de pingpong.

L’Hybride est une monstruosité empreinte du génome du spécimen zéro (le noyau Omeg), instable, que les secousses et le manque d’énergie ont réveillé trop tôt. Incapable de communiquer et instable, elle ne présente guère un large éventail d’interactions. Elle matérialise tout ce qu’il y a de pire dans cet avenir sans espoir.

Qu’il soit évité, snobé ou affronté, il implose de lui-même, avant de se reconstituer puis traverser tout le complexe à la recherche de son géniteur semi-biologique. Sur le chemin, il tue tout ce qui passe : gardes, chercheurs, SuperZ confondus, en incluant Bracken lui-même. Quoi qu'il advienne, il finit par se confronter avec Ouroboros (et heureusement).

Les frères Danton and co

Les trois frères Danton : Emeryx, Sylas et Olver, sont nés de la composition de ce curieux découpage multi-partie. Il va de soi qu'un deuxième jet va consolider le tout. De fait, cet arc narratif, censé finalement marquer la fin et le début d'une foule d'événements passés et à venir, va subir un généreux coup de bistouri.

Le principe finalement global de la MFP, étant que lecteurs et voyageurs temporels atterissent dans un univers / avenir au milieu d'une intrigue déjà bien entamée. Intrigue qui doit trouver une résolution, voire une potentielle suite, comme s'il s'agissait d'un autre roman.

Les frères Danton travaillent chez AstraCorp, bon gré, mal gré. Si Emeryx et Sylas sont des internes, très pistonné, il en va différemment pour Olver, chercheur dans le domaine génomique et en partie responsable du Projet Sigma. Sans aller jusqu'à représenter une faction dissidente, ces personnages incarnent les tractations politiques et industriels derrière le Constituant. Commandités par une nation étrangère (la Hongrie, toujours, par cohérence), ils ont choisi cette soirée pour piller les recherches sur le noyau Omeg, son expérimentation (l'Hybride) et un dérivé indépendant (Sigma).

Sigma (présent dans la partie Aisaan et Chang), à l'instar d'Ouroboros (qui n'est pas son vrai nom) et Menoj, est un personnage appartenant à un autre "univers", si je puis dire. Trois immortels de natures très différentes, qui s'ancrent étonnement bien dans cette intrigue à base de superpositions quantiques, au point tel, que l'ombre de l'un d'eux planera sur toute celle-ci.

Si cet avenir, univers transhumaniste était un roman à part entière, alors Sigma évoque, par ses mutagènes indépendants, une suite. Mais pour cela, il faut déjà gagner la fin du récit. 

L'incubateur 

Cylindrique, tout en longueur, la pièce est traversée d’une longue passerelle fixée plusieurs mètres au-dessus d’un étrange liquide rendu noir par l’éclairage vaporeux. Autour, ses parois coulissent dans un lent mouvement rotatif perpétuel. Sur celles-ci, sont disposés sur toute la longueur les capsules qui avaient tout particulièrement attiré l'œil de Keaya.

De la taille d'un homme, pulsant d’une lueur bleuâtre, elles semblent renfermer des corps gigotants enrobés d'une substance gélatineuse, que les parois pleines de buée rendent à peine discernables. Régulièrement, au fil de la rotation, elles sont plongées dans le liquide épais s’étendant sous la passerelle, pour resurgir dégoulinantes au bord opposé.

Dans cette salle tout en longueur et liqueur, sont artificiellement créés les SuperZ. Au centre, entre sémiotique et plafond, il y a l’hybride. À l’issue du récit, les incubateurs sont démantelés pratiquement en premier, en plus de devenir parfaitement non fonctionnels.

Suivant la manière dont la confrontation est abordée, l’arrivée de la cavalerie, ainsi que la confrontation avec B & C changent.

Ainsi :

En choisissant de l’affronter, des gardes arrivent et se font vaporiser par l’explosion de l’hybride. Le duo tombe ensuite sur B&C dans l’un des couloirs.

Avec l’esquive, le bruit de la porte, ainsi que la lumière crue des néons, rameutent l’hybride qui implose avant de faire quoi que ce soit. Le souffle projette L&K hors de la salle. Ils tombent sur les deux autres, pile alors que l’ascenseur s’ouvre. Bourre-pif ou dialogue dans l’ascenseur.

Assommer Sylas oblige en plus, à trimballer son corps. Suspicion des gardes et bourre-pif lors de la croisée, avant que l’hybride ne se rameute et explose.

Coffee et autres choix

Des choix, il y en a beaucoup dans cette partie, résolument plus tournée vers l’horreur… l’action… ou la comédie suivant les itinéraires. D’où le fait qu’elle prenne énormément de temps à être composé.

Le choix plus étonnant, présenté de manière parfaitement innocente, est un café :

“Laisse-moi au moins embarquer une tasse. Je serais probablement pas la première à le faire, et puis ça donnera un peu plus de crédit à notre présence ici, si on m'aperçoit avec un mug aux couleurs d’AstraCorp.” (X)

Leone l’observe, mais elle est sérieuse. Sauf que lui a tout sauf l’envie de s’afficher avec une telle indolence dans le complexe qu’ils sont censés venir dépouiller, voire détruire. Pour lui, c’est donc un gros non. (XX)

Le café influe légèrement sur certains événements : l’immobilisation de Sylas (soumise au corollaire de Finagle), la résistance face à l’hybride (qui se prend une giclée dans la face), une giclée sur B+C, ou encore permet de passer “l’épreuve du thé” face à Bracken. En conséquence, il faut écrire énormément de chapitres supplémentaires pour en tenir compte.

Un autre choix, plus radical, se présente face à un groupe d’Extents, rameuté des suites du casse de l’ascenseur. Si les personnages choisissent de leur rentrer dedans, un nouvel itinéraire se crée, car aboutit irréversiblement à un affrontement avec Bracken (un proche figurant parmi les soldats molestés).

L’idée globale étant que certains événements se produisent passé un certain nombre de choix ou de longueur de texte (figurant le temps). En fonction de la position des personnages face à ces événements (des scripts), les interactions changent forcément. C’est là, toute la difficulté chronophage des livres-jeux ou à choix. Et cette partie, regorge d’événements de ce genre, couplés à l’approfondissement du duo principal. Ce qui, en l’état, est trop long et certainement trop ambitieux pour une “simple” partie.

Sylas expérimente Finagle

Un certain Edward Murphy a un jour énoncé un vieil adage. Une loi empirique malheureusement trop connue des habitués des supermarchés ou bouchons autoroutiers, affirmant que toute chose susceptible de mal tourner, finira infailliblement par mal tourner. Une chute malencontreuse provoquée par une hasardeuse flaque de café entre pile dans cette catégorie.

Aussi, quand le jeune Sylas Danton croit regagner le calme et la sécurité d’une vie douce et pistonnée, sa semelle ripe sur la nappe caféinée créée quelques minutes plus tôt par Keaya Andersen. Ses yeux s’écarquillent, de surprise bien sûr, mais aussi d’effroi, lorsqu’il comprend que sa fragile boîte crânienne va heurter à pleine balle le sol carrelé du couloir et l’expédier un bon moment dans le sirop. Probablement aussi à l’infirmerie du complexe, voire d’une clinique proche, en plein afflux de patients. Conséquence des hostilités secouant l’hypercentre d’Esprenys.

Suivant le corollaire de Finagle, les probabilités pour que l’infortuné rond-de-cuir ait droit à une seconde de l’attention des soignants sont quasi-nulles. Et cela, bien sûr, s’applique dans l’éventualité unique où son corps inconscient, baignant dans la nappe de café, ne soit découvert par quelqu’un ou quelqu’une. De fait, tout ce qui peut aller mal, le fera au pire moment. Une attaque terroriste au-dessus d’un complexe labyrinthique transcende tout symbolisme jusqu’alors fantasmé par ses théoriciens.

Ainsi, Sylas choit et s'assomme en beauté, résolvant le dilemme de Keaya et Leone, totalement inconscients d’une telle résolution.

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