Et si nous n'étions pas maître de nos décisions..
Dans la mesure où cet homme m'intéresse, je regarde l’anime qu'il aime tant, Berserk et me commande le premier livre de Lovecraft. Histoire de contempler ces œuvres avec la passion qu’il manifeste quand il en parle. Afin de mieux le comprendre, de mieux le cerner. Mais aussi parce que ça me plait..
“Existe-t-il en ce monde la main de Dieu ? Une loi qui transcenderait tout et disposerait du destin des hommes ? Quoi qu'il en soit, les hommes ne sont même pas maîtres de leur volonté.” (Berserk : Miura )
La causalité, c’est le fait qu’un événement en entraîne d’autres dans une réaction en chaîne, et qui contraint les humains dans leurs choix, indépendamment de leur volonté.
Dans Berserk, la question qui ai posé, c’est qui manipule la causalité ? Bon là, c’est le mal.. Encore lui. Cette notion plane au dessus de ma relation avec lui décidément. C’est le mal, et c’est aussi le bien. L’amour, la haine, le désir, la colère, toutes ces émotions réputées être ressenties intensément se confrontent dans le but d’accomplir les destins de chacuns, quitte à ce que certains humains n’existent que pour servir celui d’autrui. Il n’y a aucune limite à la causalité, tout est imaginable, tout est pertinent. Pourquoi les personnages de cet anime se retrouvent dans les situations où elles sont, les choix qu’ils font, tout cela est écrit à l’avance et arrive de manière inéluctable. Dans le fond, il n’y aurait pas de libre-arbitre. On ferait ce que l’on fait pour servir un destin. On ne vivrait même pas forcément pour soi. On entraîne avec nous, à chacun de nos choix, toute une série de conséquences qui auront à leur tour des conséquences, et ainsi, le cycle ne se rompt jamais , et le destin se profile à travers les générations.
Après tout, il est Parisien, je suis Marseillaise… Et on se rencontre dans le trou du cul de la france. Cela n’a aucun putain de sens. Des personnes sont responsables de notre arrivée ici, on y est parce qu'il s’est passé quelque chose qui nous y a emmené. On à eu nos enfants plus ou moins en même temps, comme si le destin avait décidé qu’il n’y aurait pas d’enfants issue de notre rencontre. Ses histoires de cœur l’ont emmené à rester cachée un an. Un an pendant lequel ma relation avec mon ex ralentissait, un an où je ne faisais que travailler, la tête complètement dans ma fonction à me démener pour changer le monde de ces quelques enfants. Je m’y suis tellement bien attelée que je me suis perdue en route, et mes absences longues et répétées se sont révélées le prémisse de notre séparation. Elles nous facilitent la vie aujourd’hui, car l’air de rien, nous avons été habitués à vivre séparément. Chose que nous n’avions jamais faite auparavant.
Cela voudrait dire que tout ce qui m’a amené à travailler dans la protection de l’enfance depuis toujours, mes études, mes expériences persos et pros, mon tempérament, ma force de caractère, ma détermination, tout ce que j’ai fait, construit et appris via mon parcours de vie m’aurait conduite sur la route de cet homme, à un moment clé, propice.
Dans quel but ? Nous nous sommes rencontrés pour servir le bien, ou le mal ?
Allons nous nous épanouir ou allons nous nous détruire ? Impossible de le savoir. Mais on est là tous les deux à cette intersection de nos vies et on doit faire le choix du chemin à suivre. Le libre arbitre n’existant donc pas, nous sommes destinés à ce que nous allons faire de cette relation.
Y-a t’il une notion de récompense, si on inclut la main de Dieu dans l’équation ? Avons nous traversé individuellement tout ce que nous avons traversé pour devenir les personnes que nous sommes aujourd’hui ? Ces personnes méritent-elles aujourd’hui après avoir tant donné pour servir le destin d’autres, de servir enfin le leur ? La souffrance pourrait bien s’arrêter là. On l’aurait bien mérité, d’être heureux. Mais être heureux, en soit, est-ce le but ?
Le but de ma vie, moi, c’est de servir le destin de mes deux enfants. C’est de rester droite, debout et capable de me regarder dans le miroir. Je possède tant de convictions et de valeurs que je mets une pression phénoménale pour les respecter et les transmettre.
Je pensais ne plus me connaître, mais c’était faux.
Ma vie à fait de ma personne quelqu’un de loyal. Je suis déterminée, tolérante, ouverte, impulsive et susceptible. Je manque de confiance en moi, j’ai la rage dans les tripes depuis presque toujours et elle m’anime et me permet de réaliser l'irréalisable. J’ai mis deux enfants au monde, j’ai frôlé la mort pour le faire. J’ai accepté de sacrifier mon corps pour permettre la construction de ces deux êtres. J’ai continué à travailler dans le social alors que 1000 fois j’ai voulu le quitter. Une part de moi ne se sent pas capable de ça, une autre me dit que j’ai tant de bons résultats que je ne peux faire que ça. Alors j’accompagne les autres sur leur chemin, leur rédemption, je les guide vers le pardon, la confiance en soi, l’équilibre sacré de leurs émotions, mais je suis incapable de le faire pour moi.
C'est tout moi. Je m’épuise à donner, encore et encore sans relâche sans jamais ne rien attendre en retour. J’ai plein de solutions, mais je m’épuise à les mettre en place.
Toute cette philosophie pour me demander, si cet homme si passioné pourrait être ma rédemption. Sommes-nous une récompense l’un pour l’autre ou une épreuve de plus ? De toute façon, la passion à emporter le jeu de domino, le mal ( ou le bien ) est fait.
Quel homme peut à ce point me faire réfléchir sur le sens de la vie, moi qui ai décidé de l’abandonner brutalement en prenant ces comprimés ? Si ça c’est pas le destin, alors je crois plus en rien.
Il a raison depuis le début. Il est difficile de faire des choix quand on à tout ça dans la tête. On peut être tenté de laisser faire les choses en restant passif, spectateur des événements. Mais on ne réalise pas que c’est impossible. La moindre de nos pensées influence déjà ce qui est censé arriver. C’est le serpent qui se mord la queue. Il a raison.
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