Mon Meilleur des Mondes

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Ouah…voilà du défi costaud. Faut parler de soi, puisqu’on autobiographie (hihihi… et m… aux puristes, hein ?) à fond les ballons, mais en prenant garde de pas trop en lâcher.
Alors quoi ?

Abandon, confessions, retenue, mensonges savants ou couches épaisses de pommade ?
J’aime la difficulté des aveux.

Alors, que dire ? Parler de soi ? Pff…
Et si je parlais des mots ? Aah…voilà qui me branche déjà un peu plus.
Finalement, Scribay, c’est quoi ?
C’est un océan de mots. Ou, plutôt, c’est la convergence d’une multitude de fleuves, des textes qui se jettent sans crier gare sur la toile, trop heureux de trouver enfin lecteurs dès leur embouchure.
Je ne sais pas trop combien de membres s’expriment maintenant sur Scribay. Plusieurs milliers, je crois. J’écris sur Scribay depuis quelques mois, et c’est un vrai bonheur. Quelques auteurs se penchent sur mes proses et me disent ce qu’ils en pensent, et ce lectorat, infime, me comble à chaque fois.

Pour commencer, j’ai prêté oreille aux conseils d’un ami qui, soulagé par avance à l’idée de ne plus avoir à me lire, moi et mes inénarrables conneries sans intérêt, m’avait fortement loué les vertus d’un site littéraire pas comme les autres. Il y était question de liberté, de souplesse, mais surtout de gentillesse, chose dont ma misérable petite sensibilité avait besoin à cette époque.
Pourtant, j’avais tant de choses à faire et tant d’autres à écrire que rapidement j’avais oublié les conseils…
Plus tard, alors que je ramais tout seul dans mon coin, élaborant quelques textes que je laissais à l’abandon sur un blog quelconque (mais dont j’espérais qu’il conquerrait le monde, bien sûr) comme des millions d’autres, obscurs et sans la moindre chance de trouver lecteur, voilà que le mot Scribay revint dans mon champ de vision. Etrange…
Cela n’engageait à rien. Un coup d’œil s’imposait donc.
Et la découverte fut un véritable choc. Rien de moins.

S’il était une seule qualité à retenir de Scribay, entre toutes les autres, pour moi, ce ne pourrait pas en être une autre que celle-ci : Bienveillance.
Certes, le petit mot sympa d’Arnaud, celui de Manuel…
Mais, surtout, les premiers échanges tangibles avec des concepteurs inspirés, armés d’une ambition toute particulière pour ouvrir l’espace aux scribouillards de tout poil. Ces deux-là poussaient au cul, transmettaient leur volonté de grandir et de se différencier du reste des sites déjà en place. Leur mot-clé, à ces deux zozos, c’était…Altruisme. J’y place une majuscule parce que j’ai découvert grâce à eux que ça existe véritablement, l’altruisme. C’est leur mot préféré. Au moins leur philosophie. A tout le moins, la pierre angulaire de leur marketing.

Petit frisson qui parcourait l’échine du grand littérateur intersidéralement (et re-m… aux puristes) inconnu que je suis. Version bêta d’un site qui se voulait (et qui le démontra quelques mois plus tard) à l’écoute de ses abonnés… Les mecs prétendaient vouloir faire évoluer ce petit monde en ramant dans le même sens que ses galériens affiliés.
Et ils ont respecté parole, les bougres !

Le rideau s’ouvrait pour découvrir une scène sur laquelle tout le monde avait le droit de figurer, de se faire entendre, quitte à pérorer comme un avocat au barreau ou un candidat à l’Académie devant un auditoire disposé à subir le pire ou le meilleur.
J’ai d’abord redouté la concurrence, la violence habituelle des abrutis qui viennent soulager leurs propres frustrations en commentaires acides, assassins. La joie de faire mal pour faire mal est une constante sur la plupart des sites. L’anonymat des mots gratuits est souvent propice à toutes les libérations, parfois les plus meurtrières… Mais, heureusement, il ne s’agissait que de lancer quelques mots dans le vide et d’attendre les éventuelles réactions.
Et puis, c’est l’apocalypse. Dans le sens littéral : la révélation.
Je découvre une bande d’allumés comme moi, bon moins allumés que moi, j’admets, mais quand même, des personnes qui sont animées par la même passion que moi. Et tout est bon à lire, à prendre, à laisser, à reprendre, à recracher. Bordel, mais y a plein de gens de mon acabit ici ! Y en a même quelques-unes qui sont parvenues à me faire perdre l’habitude de placer une cédille à « ici » !

Pied total quand je perçois, sous les mots d’auteurs inconnus, les mêmes sensations, les presque mêmes expériences de vie. Ô joie ineffable de pénétrer dans un monde où l’on peut enfin s’exprimer et proposer des idées qui ne sont pas rejetées parce que non-conformes aux idéaux d’une junte universitaire qui ne tolérera jamais que des néophytes osent plonger à cœur perdu dans l’aventure de l’écriture !
Enfin un endroit où l’on rencontre des gens seulement animés par l’envie de parler de ce qu’ils imaginent, des trucs dont ils se soulagent en les lançant sur l’écran. Et les mecs, et les nanas bien sûr, qui se permettent un petit mot sont cools, pas avares de conseils, de points de vue. Quand un texte les fait réagir, ils réagissent ! Avec leurs mots. Découverte d’un enfant sans expérience qui ouvre de grands yeux ébahis parce qu’il s’aperçoit qu’on peut marier les mots autrement, qu’on peut en faire d’autres musiques, d’autres chants. Et toutes les couleurs, toutes les teintes sont possibles, rien à jeter parce que, malgré les lourdeurs qu’on apprend à découvrir et à cerner, puis à chasser, toutes ces lectures sont autant de progrès que l’on fait !

Mais tout ces gens ne sont que des mots…
Je n’en connais pas un, pas une. J’ai manqué la réunion parisienne, celle à laquelle je voulais absolument venir pour mettre des visages sur ces textes qui m’ont charmé, énervé, inspiré. Il ne me reste toujours que des mots.
Scribay, c’est une pensée. Non, c’est un agglomérat de pensées, toutes différentes mais unies par la passion. J’ai lu des textes qui m’ont fait rire, sourire, soupirer, parfois fait mal au cœur. J’ai lu entre les lignes des auteurs des souffrances, des ambitions, des envies, des auto-thérapies, mais aussi les prémices de carrières possibles, d’avenir à cultiver. Il y a des promesses, des bourgeons qui deviendront un jour de magnifiques romans, des histoires qui bouleverseront les lecteurs. C’est une pépinière à Auteurs, ce site.
Et, encore faut-il le voir, Scribay apprend aussi en douceur à comprendre, au moins est-ce mon cas, que l’écriture ne sera jamais qu’un loisir, qu’il faut admettre que… Une magnifique école ou l’on apprend la modestie, la raison, la philosophie particulière de pensées qui se foutent de la philosophie, etc.

Et j’ai répondu à des défis… Putain, le concept !
Quand les Muses me délaissent, les chiennes, pour aller jouer avec je ne sais qui d’autre, voilà que je peux fureter dans le coin des défis, histoire de me rappeler que tout est à ma disposition pour relancer la main et la plume au-dessus de cette page qui prétend vouloir rester vierge !
Faut trier, lire avec attention ce que me proposent les auteurs qui veulent obtenir des idées aussi. De la reconnaissance aussi, par la qualité du défi qu’ils lancent. Mais je ne dois pas aller au-delà de mes propres compétences. Je dois me poser la question de savoir si j'ai vraiment quelque chose à dire, à écrire, à soumettre.
Et puis…oser me frotter à celles et ceux dont je sais qu’ils feront mieux que moi. Combien de textes supérieurs aux miens, bâtis avec adresse, fulgurants de justesse, sages et réfléchis ?
Souvent, publier un texte est un geste d’abandon.

Après l’écriture, j'espère toujours recevoir un peu de réconfort par le biais de quelques commentaires amicaux. Au départ, je pensais écrire pour les autres, répugnant à admettre que j'écrivais d’abord pour moi. Puis j'ai changé mille fois d’avis, avant de conclure sincèrement que j'écris pour recevoir quelques uns de ces commentaires qui me pousseront à écrire autre chose, toujours dans l’espoir d’une petite reconnaissance qui fait du bien à l’âme quand elle se sent mal.

Scribay a grandi.
Chaque auteur aussi.
Merci à tous pour cela.

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