Une mélodie que le cœur retient.
https://www.youtube.com/watch?v=PZJ_8yIXCFg
Cinq lettres pour un refrain qui s'envole. Une voix qui déshabille l'âme et apaise le cœur. Cinq lettres pour un petit mot sans importance. Une voix qui habille le français d'une sonorité précieuse, d'un soupçon léger d'accent qui me fait monter les larmes aux yeux. "Voilà", la jeune demoiselle lance sa voix à l'assaut du ciel et on se laisse emporter par la puissance de l'histoire qu'elle est en train de nous raconter. Elle est ce qu'elle est, elle avance comme elle peut, sur un chemin semé d'embûches et "voilà" qu'elle chante, pour dire ses peines, ses peurs et ses rêves. Quelle force. C'est bouleversant.
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https://www.youtube.com/watch?v=0js4gUeWlHY
Je suis à la veille d'emmener mes élèves au monument aux morts, pour une cérémonie liée à la Flamme du Souvenir. Ce sont des moments forts, importants pour le devoir de mémoire. J'ai pu constater que les enfants sont sensibles à l'histoire des enfants de la ville, dont la mémoire est honorée lors de ces cérémonies. Notre école primaire porte le nom et le prénom d'un de ceux qui figurent sur le Monument aux Morts de notre ville. Les enfants se sont instantanément intéressés à son histoire, à qui il était, au petit garçon qu'il était, au jeune ouvrier qu'il n'a presque pas eu le temps d'être. A nous de trouver les mots pour leur raconter ces heures sombres de l'Histoire, leur montrer que les adultes n'ont pas toujours su se montrer intelligents et que bien des guerres ont déchiré notre ruban chronologique. Malheureusement l'actualité montre que l'humain n'a pas encore tout compris en ce qui concerne la paix, l'amitié, le respect et le vivre-ensemble. Et mes élèves qui posent toujours cette même question "mais pourquoi il y a la guerre ?"
Du plus profond de mon humanité et de mon positivisme, je leur confie que l'Espoir est permis et que chaque être humain a la possibilité d'agir autrement. La gestion des émotions et le souci de l'Autre peuvent permettre à chacun de grandir ensemble et d'avancer sereinement sur le chemin, car rien ne vaut la préciosité de la Vie.
Il me semble essentiel de garder les deux dates, celle du 11 novembre n'est pas celle du 8 mai, car les deux conflits sont différents et n'ont pas eu la même portée sur le plan humain.
Quand j'en parle aux enfants, j'essaie toujours de leur expliquer que les Allemands d'aujourd'hui ne sont pas responsables de ce qui s'est passé autrefois. L'amitié Franco-Allemande est chère à mon coeur, je vais en Allemagne depuis que je suis toute petite et je m'occupe d'un comité de jumelage au service des amitiés entre ces deux pays.
Ce vendredi 11 novembre, je serai près du Monument aux Morts, pour penser à tous ceux dont la vie a été fracassée, quand ils n'avaient rien demandé, à part être heureux et faire leur vie. Alors, oui, ils avaient, ils ont eu le sens de la patrie et le sens du sacrifice, mais que de vies foudroyées, que de papas qui ne sont pas rentrés, que de fiancés qui n'ont pas revu la lumière de l'Amour.
Hier, 8 mai, j'étais près du Monument aux Morts. J'ai l'immense plaisir d'y voir un de mes élèves, avec ses parents. Une famille qui a quitté la Georgie pour venir se réfugier en France et c'est lui qui vient à la cérémonie de commémoration. J'ai été très touchée de sa présence.
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https://www.youtube.com/watch?v=phBThlPTBEg
Cela passe par la réparation d'un vieil appareil qu'on appelle le magnétoscope. L'image tressaute un peu puis se stabilise et le film de ce petit bout de vie défile. Ces instants où mon prince se mettait devant moi, me tendait la main pour m'emmener danser. Je ressens profondément la puissance de son amour et le regard tendre qu'il posait sur moi, je ressens aussi la chaleur de son sourire qu'il avait toujours sur son visage.
Sa façon à lui qu'il avait de me tenir dans ses bras lorsque la musique commençait, c'était instinctif, nos corps commençaient à glisser sur la piste. Je bascule dans l'univers de nos soirées de danse :
"Et maintenant, musique..... Valse d'honneur....
Chaque fois que les musiciens attaquaient une valse, Yves m'enlaçait et me faisait tourner; c'était un excellent danseur; il m'entraînait, me lâchait la main et me faisait faire une pastourelle sous son bras. Je me laissais guider, je sentais ses mains posées dans mon dos, je sentais comment il appuyait un peu plus fortement quand il voulait que nous tournions un peu plus vite. Yves était un excellent danseur, cela se voyait immédiatement lorsqu'il démarrait la valse en reculant son pied gauche, il valsait à l'envers. Mes escarpins glissaient sur le plancher, c'était si léger, on entendait à peine le crissement de ma robe. Et nos pieds s'imbriquaient de façon harmonieuse; c'était magique. Nous étions hors du temps, hors de la soirée. Et nous continuions de valser, de valser, de valser , de valser, sans interruption. Yves me faisait tourner lentement, comme chaque fois, il plantait ses yeux dans les miens, quel regard troublant. Un regard profond, tendre et puissant. Je goûtais à l’ivresse de la confusion, je profitais de cette flamme naissante, j’aimais tant sentir ses mains sur moi, j'étais émerveillée par l’impression de force séduisante qui émanait qui de ce corps vigoureux, qui de ce visage aux traits ciselés. Nous dansions sans nous soucier du reste du monde, comme si plus rien n’existait. Je ne réussissais pas à détacher mes yeux des siens. J'ai souvent cherché à comprendre ce qui s'était passé et puis j'ai cessé. Je sais juste que j'ai eu une chance inouie d'avoir croisé sa route, même si cheminer à ses côtés fut court, bien trop court.
Tous nos mouvements étaient en totale harmonie avec le tempo, ce qui donnait un ensemble équilibré et délicieux. Et, lorsque la musique se calmait, il m'enlaçait et nous savourions alors la douceur musicale d'un slow. J'avais souvent ma tête sur son épaule et je fermais les yeux, tout s'effaçait encore autour de nous. La magie de l’instant était intense, malgré la lumière tamisée, je n'en pouvais plus de détailler son fin visage , j'admirais la troublante beauté et le charme discret, tellement de fois je me suis perdue dans ses yeux bruns. Et puis je me souviens de la force des effluves de son parfum, cette eau de toilette délicatement épicée et je sens encore battre contre moi, son cœur.
C'est encore tellement intense et intact en moi, et quand je revois les images qui défilent sur l'écran, souvent je souris, les yeux humides. Il me manque, mon Prince Danseur. J'ai si mal d'écrire ces mots et les larmes roulent sur ma joue, à l'évocation de ce bonheur qui était le notre. Il était la magie de mon quotidien, nous dansions au-dessus des pistes de danse, sans limites de temps, juste dans le plaisir de la musique et de la valse intemporelle.
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