Une Nuit avec la Mort, dialogue avec une inconnue
Une Nuit avec la Mort, dialogue avec une inconnue
La soirée était tranquille, le ciel étoilé semblait immobile, et le monde autour de moi était plongé dans un silence profond. C’est alors que la sonnette retentit, un son clair et net qui tranchait avec le calme ambiant. Je me levai, intriguée, et ouvris la porte. Devant moi se tenait une silhouette encapuchonnée, d’une élégance sombre et intemporelle.
Moi : Qui est là ?
La Mort : C’est moi, la Mort. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas venue pour vous prendre. Je suis simplement venue en tant que visiteuse, de passage, comme une vieille amie qui rend visite.
Bien qu’un frisson me parcourût l’échine, je l’invitai à entrer, poussé par une curiosité plus forte que la peur. Nous nous installâmes dans le salon où les flammes des bougies dansaient sur les murs, projetant des ombres qui semblaient prendre vie.
Moi : Vous me dites être ici en tant qu’amie. Pourtant, votre présence m’évoque plus de peur que d’amitié.
La Mort : Vous savez, les apparences sont parfois trompeuses. Je suis bien plus qu’un simple spectre terrifiant. Ce soir, je suis venue répondre à vos interrogations et apaiser vos doutes lors du passage.
Je la regardai, intriguée par cette proposition. Des questions, j’en avais des milliers à lui poser, mais par où commencer ?
Moi : Pourquoi en emportez-vous certains si tôt, dans la fleur de l’âge ?
La Mort : Le destin de chaque âme est unique. Je ne suis pas l’architecte de leur fin, mais la gardienne de leur transition. La jeunesse ou la vieillesse ne sont que des concepts pour vous, les vivants.
Je hochai la tête, absorbant ses paroles, puis une autre question me vint.
Moi : Et après, que se passe-t-il ? Est-ce le néant, un nouveau commencement ou quelque chose que nous ne pouvons même pas imaginer ?
La Mort : Ce qui vient après est le plus grand mystère de votre existence. C’est un voyage que chaque âme doit entreprendre seule. Et bien que je connaisse le chemin, je ne peux révéler ce qui se trouve au-delà. Ce que je sais, c’est que la fin n’est qu’un nouveau départ.
Je ressentis un mélange d’angoisse et de frustration. La fin de la vie me terrifiait, mais la possibilité d’un mystère plus grand me remplissait d’espoir.
Moi : Mais ne pouvez-vous pas me donner un indice ? Une assurance que tout ce que nous vivons, aimons et apprenons n’est pas vain ?
La Mort : Tout ce que vous faites a de l’importance. Chaque geste, chaque parole, chaque pensée façonne l’univers d’une manière que vous ne pouvez percevoir. Votre vie n’est pas un simple passage, elle est le pinceau qui peint une partie du tableau cosmique.
Moi : Et si je choisis de croire qu’il y a quelque chose après, que vous êtes là pour me guider vers une lumière ou une nouvelle existence ?
La Mort : Alors, croyez-le. Ce que vous croyez façonne la manière dont vous vivez, et peut-être même la manière dont vous passerez de ce monde au suivant.
Moi : Mais comment savoir si ce que je crois est juste ? Comment ne pas me perdre dans les doutes ?
La Mort : Vous ne pouvez rien savoir avec certitude, et c’est là que réside la beauté de la vie. Vos doutes sont aussi importants que vos certitudes. Ils vous poussent à chercher, à apprendre, et aussi à grandir.
Ses mots étaient une énigme enveloppée de vérité. Je savais que je ne recevrais pas de réponses concrètes. La Mort m’avait offert une perspective nouvelle, un regard différent sur la vie et la mort. Face à elle, je poursuivais mon questionnement.
Moi : Vous qui voyez tant de fins, avez-vous des regrets ?
La Mort : Les regrets sont un fardeau pour les vivants. Moi, je n’ai ni émotions ni regrets. Je suis l’équilibre dans un monde d’incertitudes.
Sa voix était douce, apaisante, voire rassurante.
Moi : Alors, dois-je simplement accepter et vivre pleinement, sans craindre ce qui viendra par la suite ?
La Mort : Exactement. Vivez avec passion, aimez avec ardeur, et laissez les mystères de l’après, être l’adrénaline de votre curiosité et non la source de votre peur.
Puis elle se leva, son manteau noir glissant silencieusement sur le sol. Elle se dirigea vers la porte ; je la suivis du regard, portée par un sentiment de sérénité. La Mort se retourna, son visage caché par l’ombre de sa capuche, et me dit :
La Mort : Souvenez-vous, je serai toujours là, veillant sur le cycle de la vie. Quand viendra votre tour, accueillez-moi comme une vieille amie.
Et avec ces mots, elle disparut dans la nuit, me laissant seule avec mes pensées et une sensation de paix profonde. La Mort n’était pas une ennemie à craindre, mais une partie essentielle de l’existence, le dernier chapitre d’une histoire qui, peut-être, ne se termine jamais vraiment.
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