CHAPITRE VI : Encre de sang (1/2)

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L’homme appuya sa dague sur le cou de Bohord.

— Dis-moi ce que tu viens faire ici. Pourquoi vous avez arrêté cet homme ?

— Mon garçon, la prochaine fois que tu essais de filer des gens, fais attention à la position du soleil et à ce que tu caches sous ta cape. Ta dague brillait au soleil. Et je suis sûr de ne pas être le seul à l’avoir remarqué. L’homme à l’armure blanche, là-bas, est un sénateur. Malheureusement pour toi, je crois bien qu’il t’a repéré aussi.

— Ecoutes, je veux que vous relâchiez tout de suite le gouverneur. Je dois le voir.

— Je ne pense pas qu’il soit disposé à recevoir de la visite. Mais je me demande pourquoi tu tiens tant à le voir ?

— Ça ne te regarde pas, répondit-il sèchement.

— C’est vrai que j’ai tendance à souvent me mêler des affaires qui ne me concernes pas, rigola le vieillard. Bon, maintenant lâches moi. Je ne suis qu’un vieil homme inoffensif.

— Ne me prends pas pour un imbécile, si tu essais de t’échapper, je te tue, répondit l’homme en appuyant sa dague si fort, que Bohord eu une légère entaille.

— D’accord, d’accord, grimaça-t-il de douleur. Mais maintenant, que comptes-tu faire ? Si tu comptais aller voir le maître de la ville, saches que c’est trop tard et qu’ils ne te laisseront pas faire, même si tu me retiens en otage.

— Eh bien… Je… bredouilla l’homme sous sa cape.

— Par contre, si tu me dis ce que tu es venu faire ici, je peux peut-être t’aider.

— Non, tu ne peux pas. Personne ne le peut. On m’a bien fait comprendre que seul Octacilius pouvait m’aider à la retrouver.

— La retrouver ? questionna Bohord. Tu recherches donc quelqu’un ?

— Non, je veux un objet. Mais rien qui te concernes. Ferme-la et laisse-moi réfléchir.

— Tu n’as pas l’air de savoir quoi faire. Laisse-moi deviner… Tu es un très bon guerrier, mais mauvais stratège ?

— Je suis bon stratège quand je veux, d’abord. Maintenant, tais-toi je n'arrive pas à réfléchir ! s’énerva l’homme.

— Mauvais en filature et mauvais caractère aussi à ce que je vois… rigola le vieillard.

— Tu commences à…

Bohord profita d’un moment d’inattention pour pousser le bras de l’homme d’un geste vif. Il lui mit un coup de coude dans le ventre, puis se retourna et le frappa au visage. Malgré tout, l'homme se releva vite. Le vieil homme sortit son épée et la posa sur l’épaule de son adversaire.

— Tu ne devrais pas bouger, je pourrais te couper la carotide facilement, annonça-t-il sur un ton léger.

— Qui… Qui es-tu ? Je suis un guerrier habile, bien que piètre espion comme tu dis. Mais personne ne m’a jamais mis à terre comme tu viens de le faire. De plus, vu ton âge avancé, je suis étonné que tu sois aussi vif.

— Je te remercie du compliment, rigola Bohord. Peu importe qui je suis, pour l’instant de moins.

Il rengaina son épée et ajouta :

— Tu m’as l’air d’être un peu paumé, jeune homme. Je ne vais pas te faire de mal, rassure toi. Dis-moi ce que tu viens faire ici.

— Je suis venu ici afin de trouver une amulette, avoua enfin l’homme. Je viens de Miranishi, je combattais pour Takuya Miyazasu.

— Miyazasu… Je le connais. C’est un homme bon. Comment se porte-il ? C’est lui qui t’envoie ici ? demanda Bohord.

— Il est mort. On a combattu vaillamment durant plus de deux heures contre l’armée d’Ukyo Tsuruki, mais malheureusement, nous avons été vaincus.

— Je suis désolé de l’apprendre.

— J’ai fui malgré moi car mon épouse, Natsumi, et ma fille, Yui étaient dans l’armée aussi. Mon seigneur avait cru bon de nous autoriser à prendre nos familles avec nous si nous le souhaitions. J’ai bêtement demandé à ma femme et ma fille de rester avec moi, afin de ne pas les quitter. Lorsque nous avons perdu, j’ai couru les rejoindre et nous nous sommes enfuis ensemble. Nous avons été capturés quelques jours plus tard, alors que nous étions en train de fuir par le fleuve Yokaï. Ukyo m’a dit que l’un de ses généraux, Shota, m’avais remarqué sur le champ de bataille, preuve s’il en n’est, de ma détermination et de ma force. Il m’a parlé d’un artefact capable de remonter le temps, l’Amulette du Temps. Il m’a dit que si je la lui ramène, il libérera ma famille. Il m’a envoyé ici avec un bout de carte que je n’arrive pas à décrire, afin de parler à Octacilius, le chef de la ville.

— Et te voilà, sourit le vieil homme. Comment t’appelles-tu ?

— Koto.

— Bohord, enchanté, dit-il en tendant la main vers l’homme.

— Enchanté… Je crois, hésita-t-il serrant tout de même la main du vieillard.

— Je vais t’aider. Mais tu vas devoir rester caché un certain temps. Nous recherchons actuellement des documents sur le gouverneur ou ses associés. Une fois qu’on en aura fini ici, je vais te présenter au groupe. Mais les soldats ne doivent pas te voir, c’est compris ? Il pourrait t’arrêter en pensant que tu es avec Octacilius.

— Bien… Mais si je te vois repartir avec tes amis sans venir vers moi, je te jure que je vais vous rattraper et que je vous tuerais.

— Oui, c’est très clair, déclara Bohord toujours souriant. Bien, je vais te laisser. Va te cacher en dehors de la villa, les soldats vont inspecter les alentours.

L’homme hocha la tête et partit en arrière. Bohord le regarda s’éloigner et retourna dans la villa. Aquilius l’arrêta :

— Que faisiez-vous dehors ?

— Oh, vous savez à mon âge, j’ai certains besoins qui se doivent d’être vite soulagé…

— Et cet homme à qui vous parliez… ? Il fait partie de « ces besoins » aussi ? demanda-t-il.

— Je ne vois vraiment pas de quoi vous parlez, rigola le vieillard en s’éloignant.

Aquilius le fixa du regard un moment, puis ordonna à ses troupes de patrouiller aux alentours. Bohord, avançait tranquillement dans la maison lorsqu’il croisa Aurore :

— Aurore ! Alors, ces recherches ?

— Et vous ! Que faites-vous ?! Personne ne prend ces recherches au sérieux ! Ça m’énerve ! Mais ça m’énerve ! cria-t-elle en s’éloignant.

L’archer la regarda partir, ne comprenant rien à la situation. Il continua d’avancer et vit Elàlia et Girin dans la cuisine, avec des dizaines d’aliments autour d’eux, en train de manger et de boire. Le nain regarda Bohord et l’invita :

— Oh ! Vous êtes revenu ! Venez ! Joignez-vous à nous ! Cet Octacilius avait bon goût pour le vin et la bière ! Ils sont excellents ! Et il y a aussi du poulet, des saucisses, et plein de légumes dont je ne connais même pas le nom ! On cherchera plus tard les documents ! Profitons de ce festin !

— Ouais ! On profite ! s’écria Elàlia avant de tomber à la renverse.

— Je crois qu’elle ne tient pas l’alcool autant qu’elle voudrait le faire croire, rigola Girin.

— Je vous remercie mais ça va aller. Vous devriez vous dépêcher de ranger tout ça et d’aller aider Aurore, elle est furieuse, sourit le vieil homme.

— Oui, on l’a vue… On s’est fait engueuler… Mais ce serait du gâchis de ne pas profiter de cette nourriture !

— On récupèrera quelques trucs avant de partir. Allez, rangez-moi tout ça. Il faut qu’on l’aide.

— Bien m’sieur ! cria Elàlia en se relevant difficilement.

Aurore marchait quant à elle dans la bibliothèque. Feuilletant les divers documents à la recherche d’indices sur un morceau de carte ou sur la véritable identité du gouverneur. Son regard se posa alors sur une étagère qui semblait différente des autres de par sa disposition. Elle s’approcha et l’inspecta de plus près. La jeune femme vit derrière l’un des livres, une sorte de trappe qu’elle poussa. Dans un grand vacarme, c’est tout le pan de mur qui bougea, révélant une pièce. Plutôt petite, il y avait simplement une chaise ainsi qu’une table avec des tas de documents éparpillés. Aurore entra et regarda rapidement les papiers, ne savants pas quoi chercher. Elle vit alors qu’un symbole, un œil sans paupière, se répétait sur certains textes. En les inspectant, elle finit par trouver un formulaire parlant de Miranishi. Miranishi était une île au Sud-est d’Imperium, à quelques jours de bateau. L’île était complètement fermée sur elle-même depuis très longtemps et certaines rumeurs parlaient de guerre civile à l’intérieur de celle-ci. Bohord arriva à ce moment-là, accompagné de Girin et d’Elàlia :

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