Rien ne bouge
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Rien ne bouge, tout est figé.
Même l’air semble fatigué.
Le monde tourne, paraît-il,
Mais ici, tout est immobile.
Je regarde sans vraiment voir,
Les heures tomber comme des soirs.
Il n’y a plus de faim, plus de feu,
Même les larmes restent en jeu.
Je ne veux rien, je n’attends rien.
Pas demain, pas quelqu’un, pas un matin.
Je suis là, planté dans le vide,
Comme une branche morte, encore solide.
On me parle, j’entends les sons.
Mais les mots ne franchissent plus mon front.
Je réponds, pour faire semblant,
Mais je ne suis plus dedans.
Et le pire, ce n’est pas la peine —
C’est que je m’y suis fait. C’est presque serein.
C’est doux, le néant, quand il t’apprend
Que tu n’étais peut-être jamais vraiment vivant.
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