Chapitre 7 : mage.

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Un peu plus tard,

Les bras croisés, le demi-ange tentait tant bien que mal de se réchauffer. Ce qui s’avérait assez difficile quand on se retrouvait torse nu en plein mois de février.

Tiens Lux, déclara Laurent en posant sa veste sur les épaules nues du jeune homme.

Le blond s’empressa de la fermer. Immédiatement des soupirs de déception se firent entendre. Les filles postées un peu plus loin ne pouvait plus se rincer l’œil maintenant.

C’est quand même pas ton jour de chance, annonça Théo qui grelottait. Aurore t’envoie le contenu d’un bouteille en pleine face et l’alarme a incendie sonne quand tu te changes…
En parlant d’elle, elle est où ? s’enquit Lux.

Il se mit à la chercher du regard.

Je ne l’ai pas vu, admit Théo.
Ne me dites pas qu’elle a profité de l’alarme pour s’enfuir ! s’exclama-t-il en reposant son attention sur lui.
Et pourquoi elle aurait fait ça ? demanda Laurent.

Au même moment, une voix s’éleva au niveau des escaliers qui menait à la porte d’entrée.

Il n’y a pas la trace du moindre feu au rez-de-chaussé ! Vous pouvez rentrer.

Cette déclaration fut suivit de soupirs de soulagements. Les Sanroys rentrèrent en discutant gaiement sauf le trio qui resta sur place.

Au rez-de-chaussé ? répéta Laurent.
Oui, confirma Jack. C’est l’alarme du hall qui a été déclenché. Pourtant, il n’y a rien.

Il ne fallut pas longtemps à Théo pour comprendre ce qu’il s’était réellement passé.

« Ne me dites pas qu’elle a... »

Lux, tout va bien ? s’enquit l’ancien espion inquiet.

L’attention du demi-sorcier tomba sur son ami. Il su immédiatement que l’ange noire était arrivé à la même conclusion que lui.

Il allait bientôt exploser.

Théo se tourna vers les deux hommes et leur ordonna :

Bouchez-vous les oreilles.

Un peu perdu, Jack et Laurent obéir. La raison ne se fit pas attendre.

- AURRRRRRRRROOOOOOOOORRRRRRRRRRE !

– Et donc à l’Harmonie…, commença Eve.
– Linoa !

Notre attention se porta sur Yuki qui se précipitait vers nous.

– Tu ne saurais pas où habites Aurore par hasard ?

Je fronçai les sourcils.

– Bah si…, répondis-je. Pourquoi ?
– Je… Il faut que je lui parle… C’est trop long à expliquer…
– Elle doit être au manoir des Sanroys.

Je lui renseignai l’emplacement.

– Merci beaucoup Linoa !

Elle partit comme une flèche, volant un baiser à Philippe qui venait de descendre des escaliers.

– Ouah… tu as une tête de mort vivant…, lui lançai-je alors qu’il s’asseyait à table.

Il n’avait pas attaché ses longs cheveux blonds dont certaines mèches venaient cacher son visage fatigué et cerné.

– Ces deux mois avec ton père te tracasse ? s’enquit Eve en prenant une gorgée de son chocolat chaud.
– Pourquoi je me suis laissé embarquer dans ce pari ? se plaint-il en attrapant son crâne à deux mains. Je ne suis même pas sûr d’en revenir vivant !
– Papa est encore en vie, non ? répliquai-je. Et il ne laisserait jamais un de ses enfants mourir.
– Il ne faut jamais dire jamais Linoa.

Il laissa son front tomber contre la table.

– Et si on mourrait tous les deux ?

Une main se posa sur son épaule. Je remontai le bras jusqu’à poser mon regard sur le visage de mon père.

Je ne l’ai pas entendu arriver…

– Ça n’arrivera pas Philippe. Et puis détends-toi ! Sinon, oui, tu vas mourir mais se sera avant que l’on y aille.
– Tu es humoriste ?
– Je pense qu’une petite discussion est nécessaire. Et si on allait dans mon bureau un instant ?

Mon grand frère poussa un soupir, finit par se lever et suivit mon paternel en silence.
Mon attention se reporta sur Eve.

– On parlait de quoi avant que Yuki arrive ?
– Des rumeurs qui circulent à l’Harmonie.
– Ah oui ! m’exclamai-je tandis que je portai la tasse à mes lèvres. Tu voulais m’en dire une à propos d’Éden.
– Elle va devenir maman.

Je m’étranglai avec ma gorgée.

Éden maman ? C’est quoi ce bordel ?

Je toussai, essayant tant bien que mal de me sauver de l’étouffement.

– Tu veux un verre d’eau ? s’enquit Eve inquiète.

Je secouai la tête de droite à gauche.

Ça allait enfin mieux.

– Elle est enceinte ? De Volt ? Depuis quand ? D’ailleurs ils sont enfin ensemble ces deux-là ?
– Elle n’est pas enceinte. C’est juste que…

Elle s’interrompit et sembla chercher la meilleure manière de formuler une explication.

– Des familles ont un statut spéciale vis à vis de la famille royale. Si les parents venaient à mourir avant la majorité de leur enfant, le couple royale à le devoir de l’adopter. Malheureusement c’est arrivé il n’y a pas longtemps. Pour l’instant, nous sommes nous trois ses mères adoptives. Quand la compétition sera passé, qu’Éden sera annoncée grande gagnante et couronnée reine dans la foulée, elle sera sa seul mère adoptive.

– IL EN EST HORS DE QUESTION ! hurla-t-elle.

La jeune fille fixa ses doigts qui trituraient une étoffe.

J’ai autre chose à faire que jouer les babysitter, rajouta-t-elle.
Allons Éden, c’est notre devoir d’héritière, répliqua Mélodie.

Puis elle se pencha légèrement pour avoir son visage en face de celui de la jeune fille.

Excuse les manières de ma sœur. Quel âge as-tu ?
Sei… seize ans…, balbutia-t-elle.

Soudain une moue dévisagea Mélodie. Elle se redressa et ordonna :

Enlève ses vilaines étoffes de ton visage.

La jeune sentit la panique monter en elle.

Montrer son visage a deux membres de la famille royale ?

Je… mais je…
Tu es dans ta tour. Personne à part moi et Éden ne peut voire ton visage dooooooonc, tu vas me faire le plaisir de nous montrer ton jolie minois.

Sous le fin voile bleuté, elle sentit ses joues brûler.

Je crois qu’elle est trop timide, lança l’autre héritière.
Bah pourquoi ?
Il n’y a que ses parents qui pouvaient voire son visage. Et vu que le courage n’est visiblement pas une de ses qualités…
ÉDEN !

Elle tenta de lui donner une claque mais sa sœur intercepta son poignet avant.

Quoi ? J’ai pas raison ? Elle aurait très bien pu détruire cet espion du Chaos d’un claquement de doigt si elle n’avait pas été lâche.
TU VAS TRO…
Sa majesté à tort.

Le regard des deux sœurs tombèrent sur la mage. Elle retira son voile, dévoilant deux magnifiques yeux dorés rougit par les larmes et de longs cheveux neiges.

Ils m’ont donné l’ordre de fuir et je l’ai fait.

« À contre coeur »

Je ne suis pas une lâche.

Son regard se posa sur Éden. Elle était persuadée que la princesse – son modèle – la mettait à l’épreuve.

La jeune fille devait se montrer forte. Elle ne devait pas pleurer devant les autres et être courageuse.

Éden la fixa un moment silence puis se tourna vers Mélodie.

J’ai assez perdu de temps comme ça, déclara-t-elle. J’ai une compétition à préparer moi.

Sans attendre de réponse de la part de sa sœur, elle sortit de la pièce. La deuxième princesse lui adressa un « à bientôt mademoiselle la mage » avec un grand sourire et suivit l’Harmonie.

Dès que la porte se ferma sur la dernière héritière, la tristesse reprit le dessus sur la jeune fille. Des torrent de larmes déformèrent son visage.

« Je ne suis qu’une lâche. C’est de ma faute tout ça. Je suis horriblement inutile. »

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