Chapitre 13 : Amour.

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Recroquevillé dans un coin éloigné de la cour, l’obscurien tentait de trouver une solution.

« Il faut que je parte d’ici ! Mais… mais je ne peux pas laisser la princesse seule ! Elle ferait n’importe quoi... »

- Nel ?

Il sursauta et tourna son regard vers la rousse. Apeuré et honteux, il se recroquevilla davantage sur lui-même avant de cacher son visage contre ses genoux.

Esméralda hésita un instant mais finit par s’asseoir à côté de lui. Ils restèrent un moment silencieux puis, timidement, elle réussit à attraper une de ses mains. Elle la serra dans la sienne et détourna le regard.

Surprit par cette action, le démon releva la tête et posa ses yeux sur elle.

- Tu sais…, bafouilla-t-elle. Je… je t’aime…

Le cœur de l’obscurien accéléra.

Il n’arrivait pas à y croire.

« Esméralda m’aime.. ? »

Il serra la main de la rousse.

//////

Prenant enfin son courage à deux mains, Iris demanda à Taliane :

- Qu’est-ce que tu as dis à Roland l’autre fois ?

Celle-ci releva les yeux de son livre pour les poser sur sa meilleure amie.

- Bah je lui ai demandé un rendez-vous pour toi, répondit-elle tranquillement. C’est samedi de la première semaine des vacances d’hiver.
- Mais tu es complètement folle ! hurla-t-elle avant de se recroqueviller sur son lit, les mains crispées à ses cheveux.
- Panique pas, répliqua l’espionne en s’asseyant à côté d’elle, c’est juste un rendez-vous.
- Justement !

Elle releva la tête et posa ses yeux bordé de larmes sur la Mandragore.

- Quand il verra que Magical est Iris Arcos, l’une des filles les plus populaires de ce lycée, il va me cracher son venin à la figure ! Et là… et là je ne m’en remettrai jamais…
- Si ce mec te fait ça c’est qu’il ne voit pas au-delà des apparences, annonça la faucheuse. Et je m’occuperais personnellement de son cas…
- Ne le tue pas ! répliqua vivement Iris.

Elles se fixèrent un moment puis la sorcière soupira.

- Je ne lui ferais pas de mal. Mais ne pense plus à ça : tu te fais du mouron pour rien.

Le silence s’installa un instant.

- Dit Taliane…, commença la Sanroy.
- Hum ? l’incita-t-elle à continuer.
- Tu es déjà tombée amoureuse ?

Elle haussa les épaules avant de rajouter :

- Je ne sais même pas ce que l’on ressent quand on l’est.
- Eh bien…

Après un moment à le chercher, je le retrouverai assit sur banc de la cour.

- Tu m’as trouvé, annonça-t-il avec un ton malicieux. Mais ce n’est pas pour ça que…
- C’est quoi cette histoire ? le coupai-je sèchement.

Il alluma son portable, éclairant ainsi son visage surprit.

- De quoi tu parles ? s’enquit-il tandis que je m’arrêtai devant lui, les bras croisés.
- Eh bien Leon pourra peut être te rafraîchir la mémoire !

« Elle le sait Callen » intervient l’Ombre qui venait de se poster à côté de moi.

- Tu t’énerves parce qu’il m’a montré ce qui s’est passé ?
- Exactement !
- Pourtant, grâce à ça, je pourrais terminer l’enquête sans avoir à te faire cracher le morceau. Ce n’est pas mieux comme ça ?

Je pouffai en détournant le regard.

- Tu ne penses donc plus à tes missions qu’à moi.

Soudain, je sentis des mains se poser sur mes épaules. Je croisai son regard émeraude et fus étonnée du visage grave qu’il arborait.

- Linoa, si Esméralda et moi avons prit tant à cœur cette mission c’est parce qu’elle concernait toutes les personnes présente la veille de Noël.
- Comment ça ?
- Edward est venu enquêter sur le manoir Heartless. S’il avait réussi à tous nous identifier, vous auriez eu de gros ennuis. Moi, en tant qu’espion, l’agence aurait pu me protéger. Mais bref, Yves et Edward ont passé un marché. Si on arrivait a finir cette enquête, il laissait tomber celle sur le manoir et inversement.
- Donc vous avez fait ça pour nous protéger ?

Il acquiesça alors que ses yeux se remplirent de tristesse.

- Je n’aurais jamais imaginer que cela te ferais du mal, chuchota-t-il. Je suis tellement désolé Linoa.

Callen m’attira dans ses bras, posant sa tête près de mon cou. Il resserra un peu plus son étreinte.

- Et puis, comme ça, je ne pourrais plus jamais te blesser par accident à cause de cette histoire. Mais, il faudrait vraiment que tu demandes à ton père si ta mère biologiques leur a fait faire une promesse.

Hein ? Pourqu… Oh… Et s’il avait entendu quelque chose à ce propos dans mes souvenirs ?

- C’était dans mes souvenirs c’est ça ?
- Oui.

Taliane se raidit en poussant un petit cri.

Impossible !

- Bah quelque chose ne va pas ? s’enquit Iris.

C’était la première fois qu’elle voyait la jeune espionne comme ça.

- Ri… rien…, balbutia-t-elle, tout va bien…

Son sourire forcée ne passa pas inaperçue aux yeux de la Sanroy.

« Qu’est-ce qui lui prends ? J’ai dit quelque chose de mal ? Pourtant je n’ai fait qu’énumérer ce que l’on ressentait quand on est… Oh... »

Un grand sourire étira ses lèvres et ce fut au tour de la faucheuse de s’inquiéter. Celle-ci tenta de retrouver contenance et répliqua froidement :

- Ne te fait pas de fausse idée.

Elle se leva. Ses pas rapide en direction de la porte de leur chambre trahirent sa volonté d’échapper aux questions d’Iris.

- C’est qui ? demanda la blonde alors que Taliane accélérait un peu plus l’allure.

Mais la Sanroy était bien déterminée à lui tirer les vers du nez. Elle utiliserait même son redoutable pouvoir de persuasion s’il le fallait !

- Taliane ! hurla-t-elle en sortant à son tour.


//////

Seuls dans la cafétéria, Nel et Esméralda discutaient mains dans la main.

- Tu t’améliores en espagnole, le complimenta-t-elle.
- Cela n’aurait jamais pu être possible sans toi.

Il hésita à utiliser un surnom.

Est-ce que ce n’était pas un peu tôt ? Et puis est-ce qu’elle apprécierait ? Est-ce que cela ne créerait pas un malaise ?

Cela faisait moins d’une heure qu’il était ensemble. Ils ne savaient pas trop comment se comporter l’un envers l’autre. Chaque geste était timide et, pour l’obscurien, très maladroit.

La rousse caressa le dos de la main de Nel avec son pouce avant de plonger son regard dans le sien.

Une idée saugrenue lui traversa l’esprit : l’embrasser. Mais n’étais-ce pas trop tôt ? Et si elle était trop maladroite ?

Le silence s’était abattu entre eux.
Les yeux d’Esméralda tombèrent sur son portable qu’elle déverrouilla. Elle poussa alors un long soupir.
Il était l’heure pour elle de rejoindre Yves au parking.

- Bon, il va falloir que j’y aille, annonça-t-elle en se levant.
- Attends ! répliqua Nel en l’imitant.

Elle se tourna vers lui.

- Je… Ça te dérange de…
- De ?
- Juste… juste un petit bisous…
- Ah…

Ses joues rougirent mais elle tenta de dissimuler un maximum sa gêne.

- Oui. Pourquoi pas.

Elle posa ses lèvres sur les siennes et ils s’embrassèrent timidement durant quelques instants.

//////

Taliane admirait le ciel.

« C’est impossible, juste impossible ».

Une sonnerie retentit et elle chercha un moment sa source avant de se souvenir de l’appareil que son frère lui avait offert à Noël.
Elle repensa au grabuge que cela avait engendré. Sa mère hurlait que c’était dangereux tandis que son père, plein d’admiration, questionnait Nel sur son utilisation. Finalement, il s’en était procuré un.

Elle déverrouilla l’écran et alla lire le message envoyé par son père.


« Coucou ma Tali,

J’espère que tout va bien et que ces satanés humains ne t’ont rien fait de mal ( oui, j’ai finis par découvrir le poteau rose ). Revenez ton frère et toi pour les vacances : vous me manquez énormément ! Et je pourrai dormir sereinement en sachant que mes deux bébés sont en sécurités.

Ta maman qui t’aime très très fort. »


« Oula… Papa a du se planquer un moment… ou alors ils se sont chamailler ».

Malgré ça, ils se réconciliaient et s’aimaient comme au premier jour selon eux.

« L’Amour... »

Elle retourna sur une pente glissante. Pour s’en sortir, elle décida de prévenir son frère, histoire de ne plus y penser.

/////

L’euphorie s’empara de Nel qui commença à courir partout dans le lycée. Il finit par repérer une personne familière.

- VOOOOOOOOOLLLLT !

Il se jeta au cou du gardien qui reprit avec peine son équilibre.

- Je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime !

Astroméria et Mélodie, qui discutaient avec lui juste avant l’arrivé du démon, s’échangèrent un regard surprit.

« Depuis quand Nel apprécie Volt ? » s’étonna la gardienne.

- Et si on les laissait seuls tous les deux ? lui proposa l’héritière de l’Harmonie.

La gardienne acquiesça vivement et elle s’éclipsèrent.

- Qu’est-ce qui t’arrive Nel ? l’interrogea Volt surprit. C’est la première fois que tu te montres aussi amicale avec moi…

Le démon s’écarta de lui en s’exclamant :

- C’était une boulette en or ! Je… je sais pas comment te remercier !

Le blond comprit rapidement.

- Attends… tu es en couple avec….
- Ouuuuuuui !

Son cri résonna dans le hall désert.

- Eh bah tu vois, c’était une idée de génie !
- Si tu as besoin de quoique se soit, n’hésite pas à me demander ! Je te dois bien ça !
- Quelque chose ne va pas grand frère ? s’enquit Taliane en arrivant près d’eux.
- Tout va pour le mieux ma Tali ! répondit Nel avec un enthousiasme des plus suspects.
- Qu’est-ce qui te rend comme ça ? Une bonne nouvelle ?
- C’est plus qu’une bonne nouvelle ! C’est… c’est…
- Ton frère est en couple, répondit Volt.
- En couple ? s’étonna-t-elle.

Elle chercha l’identité de l’heureuse élue. Il ne lui fallut pas longtemps pour que la jeune rousse s’impose dans son esprit.

- Avec Esméralda ? s’enquit-elle.

L’obscurien acquiesça vivement.

- Ah l’Amour ! S’exclama Volt.

En entendant ce mot, Taliane fit la moue. Cela ne passa pas inaperçu aux yeux du gardien et de l’obscurien qui se calma d’un coup.

- Quelque chose ne va pas ?
- Qu’est-ce que vous avez tous à parler d’Amour ? s’écria-t-elle.
- Bah c’est normale d’en parler vu que l’on parle de…
- Qui d’autre t’a parlé d’Amour ? L’interrogea Nel, coupant ainsi la parole à Volt.
- Personne, répondit-elle un peu trop violemment.

Mais avant que son frère ne puisse répliquer, elle s’éclipsa en annonçant :

- Maman veut que l’on retourne au royaume durant les vacances.

Astroméria, visiblement déterminée à ne pas me laisser me morfondre encore un petit peu, m’avait délogé de ma couette à son retour dans la chambre. Elle m’avait alors parlé un bon moment avant que je ne finisse par lui répondre.
Nous étions donc en train de discuter, assises sur le sol de la pièce, quand son portable sonna. Elle laissa son dos tomber contre son lit avant de chercher à taton son téléphone.

- Ah, c’est Naos, déclara-t-elle quand elle l’eut attrapé.

Je fronçai les sourcils.

- Il se passe quelque chose de grave ?

À ce que je savais du petit ami d’Eve, il n’était pas du genre à appeler régulièrement ses amis et proches.

Elle haussa les épaules avant d’approcher l’appareil de son oreille.

- Allô Naos ?

La surprise se lu sur son visage.

- Je…. j’y crois pas mes oreilles…, bafouilla-t-elle. Bien… bien… je vais bien et toi ?

Un sourire étira doucement ses lèvres.

- Bien sûr que je viendrai te voire ! Mais dit moi, tu as réussis…

Elle laissa sa phrase en suspens.
Son sourire disparu de son visage, remplacé par une discrète tristesse.

- Ce n’est pas de ta faute. Tu as fait ce que tu as pu.

Le silence s’installa.

- D’accord. Bisous.

Puis elle raccrocha en poussant un soupir.

- Quelque chose ne va pas ? m’enquis-je.

Elle leva ses yeux cernés sur moi.

- Non. Rien du tout Linoa.
- Menteuse. Qu’est-ce qui se passe ? Tu peux tout me dire tu sais ?
- Tu ne m’as rien dit quand tu te sentais mal, asséna-t-elle.

Et bim dans tes dents…

- Bon, reprenons notre conversation !

Elle se remit à parler tranquillement, un sourire aux lèvres. Mais je savais que celui-ci n’était qu’une façade, une invitation à laisser elle et ses problèmes tranquille.

Fin de la partie V

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