Chapitre 3 : cuisine ( partie 2 ).

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- Je pense donc que…

Le sorcier s’arrêta en remarquant la lame luisante que Taliane semblait aiguiser avec beaucoup d’attention. Enfin, elle était assez habituée à pratiquer cette exercice vu qu’elle ne regardait même plus sa dague. Ses yeux étaient posés sur le jeune homme à qui elle accordait un magnifique sourire sadique.
Il déglutit avec difficulté avant de porter son regard sur la tasse en face lui.

- Que ? insista Saphir, inconsciente du stratagème de sa fille.

La sorcière entendit alors le bruit du fer que l’on aiguise. Elle poussa un très long soupir, comprenant parfaitement ce qu’elle trafiquait.

- Eliot, tu peux nous laisser seules un instant ?

Il bredouilla quelque chose en se levant. Il évita soigneusement le regard de l’espionne et se dirigea vers la porte du petit salon privé. Une fois sortit, Saphir se tourna vers sa fille. Celle-ci concentrait toute son attention sur son arme.

- Je crois que ta dague est parfaite maintenant, déclara-t-elle.

La concernée resta muette ce qui provoqua un soupir chez sa mère.

- Écoute Taliane, il faut vraiment que tu fasses des efforts.
- Pour quoi ? demanda innocemment cette dernière.
- Pour les garçons : il faut que tu te trouves un fiancé.

La faucheuse poussa un profond soupir d’agacement.

- Et pourquoi je dois trouver quelqu’un moi ? Nel est là pour transmettre le nom Mandragore.
- Quoi ? Moi je ne pense pas à l’héritage de notre nom !
- Donc pourquoi ?

Saphir gonfla ses joues comme celle d’une gamine.

- J’aimerais bien être grand-mère plus tard.

Tali leva les yeux au ciel.

« Voilà donc pourquoi... »

- Maman, je suis sûre que Nel aura PLEINS de bambins que tu pourras garder, dorloter et submerger d’amour.
- Moi je veux aussi un enfant de ma fille…

La concernée lâcha un nouveau soupir en croisant les bras. Saphir laissa ses épaules s’affaisser tandis que son regard se remplissait de tristesse.

- Tu en voulais plein quand tu étais petite, chuchota-t-elle. Tu étais si douce à cette époque…

Ce genre de phrase n’était pas à prendre au premier degré et l’espionne le savait très bien. « Pourquoi es-tu devenue espionne ? Tu as tout gâché ! », voilà ce que cela signifiait en réalité.

« Je n’avais le choix. Si je ne faisais pas ça, il... »

Soudain une porte s’ouvrit avec fracas, la délogeant de ces sombres pensées.

- Taaaallllllllliiiiiiiii !

Elle reconnut immédiatement sa voix et cru rêver en le voyant entrer dans la pièce.

- Que… que fais-tu ici ? balbutia-t-elle.
- Cadfael m’a dit que tu étais ici. Je suis donc venu te rejoindre.

Puis il rajouta, un grand sourire aux lèvres :

- Je veux profiter un maximum de ta présence.

Elle sentit son cœur fondre.
Le sorcier se rapprocha d’elle et l’entoura de ses bras. Elle se laissa faire, profitant une nouvelle fois de son étreinte.

Est-ce que sa fille laissait ce jeune homme lui faire un câlin ?

Passé le stade de la surprise, un petit sourire malicieux éclaira son visage.
Quand le jeune homme lâcha Taliane, la mère de celle-ci l’étudia avec beaucoup d’attention. Ses yeux étaient éclairés d’une lueur qu’elle n’avait jamais vu auparavant, ses joues légèrement cramoisies. Elle ne rata pas le petit sourire qu’elle tentait en vain de réprimander.

/////

- Si vous pouviez utiliser l’énergie que vous mettez pour vous insulter pour faire le repas, ce serait parfait, lança Lux à Callen et Aurore.
- C’est elle qui m’agresse, se défendit l’espion en sortant un paquet de pâtes d’un placard.
- C’est toi qui a cherché, répliqua la Sanroy qui se tenait au milieu de la pièce, bras croisés.

L’ange noir poussa un profond soupir.

- Trouves-toi quelque chose à faire, lui ordonna-t-il.
- Il n’y a rien à faire.
- Il y a beaucoup à faire.

Puis il murmura, son regard tombant sur la plus âgée du groupe :

- Pourquoi vous ne prenez pas exemple sur Lanilla…

La concernée ne faisait pas attention à ce qu’il se passait à côté d’elle, beaucoup trop occupée à préparer son plat.

- Je ne sais pas cuisiner, insista la blonde.
- Tu ne serais même pas capable de préparer des pâtes ! s’exclama Callen.
- Je sais cuisiner des pâtes ! répliqua-t-elle furieusement.

Le sourire sournois de l’espion ne fit que l’énerver davantage.

- Pourtant ce n’est pas toi qui viens de dire que tu ne sais pas cuisiner ?
- Oui et non. Je suis désolée mais préparer des pâtes c’est pas de la cuisine.
- Ça l’est.
- Eh bien pauvre domaine que la cuisine.

Elle s’approcha de lui et arracha le paquet de ses mains. D’un coup de hanche, elle le bouscula et prit place devant la gazinière. Le brun de lui fit aucune remarque se contentant de l’observer, un petit sourire sournois sur les lèvres.
Confiante, la Sanroy se saisit de la casserole laissée sur le côté. Elle la plaça sur une plaque et l’alluma avant de verser le contenu du paquet. Callen pouffa ce qui lui attira le regard noir d’Aurore.

- Un problème ? lui lança-t-elle méchamment.
- Tu ne sais pas préparer des pâtes.

La maîtresse des illusions s’énerva davantage devant le rire qu’il tentait de dissimuler.

- Comment ça ? JE SAIS préparer des pâtes monsieur le CRÉTIN ! C’est toi que NE SAIS PAS comment faire !

Un soupir attira son attention.
Lux attrapa la casserole pour déposé les pâtes dans un saladier.

- Tu vois ? lui lança-t-elle. Lux me soutient : elles sont prêtes.

Callen éclata de rire sous le regard noir d’Aurore.

- Qu’est-ce qui te prend crétin ? grogna-t-elle.
- Tu… tu ne sais pas préparer des pâtes !

La Sanroy s’énerva davantage devant le fou rire qu’il tentait tant bien que mal d’arrêter.

- Qu’est-ce que j’ai dis de mal ?
- Je ne te soutiens pas Aurore, déclara Lux, visiblement découragé. C’est juste qu’il faut faire bouillir de l’eau AVANT de mettre les pâtes.
- QUOI ? s’écria-t-elle. Mais depuis quand on mets de l’eau pour préparer des pâtes ?
- Depuis toujours.

Le demi-ange soupira à nouveau avant de lancer :

- Il faut vraiment que je t’apprenne à cuisiner.

La blonde croisa les bras avant de gonfler les joues.

- Oh, fait pas ta mauvaise tête.
- Aurore n’est pas à l’université ? s’enquit Callen après un son éclat de rire.
- Elle a même un petit appartement. Je suis d’ailleurs obligé de venir régulièrement sinon ça se transformerait en dépotoir et elle se nourrirait exclusivement de cochonnerie.
- Mauvaise langue, marmonna-t-elle. Je sais quand même me gérer.

Il ouvrit la bouche mais fut interrompu.

- C’est prêttttttttts ! chantonna Lanilla

Un petit sourire apparu sur les lèvres du jeune homme.

Heureusement qu’elle était là !

- Quelqu’un veut goûter ?
- Moi ! répondit immédiatement Aurore.
- L’appel du ventre…, soupira Lux.
- Mauvaise langue ! Je peux aider en goûtant les petits plats.
- Tu parles d’une aide…

La maîtresse des illusions s’empara d’une cuillère dans un tiroir avant de se diriger gaiement vers la casserole. Là elle prit une petite quantité d’un mélange brunâtre. Elle ingurgita le contenu avant de pâlir soudainement et de laisser le couvert glisser de ses doigts.

Il y eut un long silence pesant qui inquiéta le Sanroy.

- Aurore, ça va ? demanda Lux, dos à elle.

Elle se laissa tomber à genoux. Penchée, elle avait une main crispée contre sa bouche et l’autre appuyée sur le carrelage.

- AURORE !

Lux s’agenouilla à côté d’elle avant de s’emparer de ses épaules. Il se pencha en avant pour essayer de la regarder dans les yeux mais il n’y arriva pas.
Lanilla et son fils restèrent immobile, un air étonné sur le visage tandis que le blond l’appelait. La mère n’arrivait pas vraiment à comprendre ce qu’il se passait. C’était vraiment sa cuisine qui avait provoqué ça ? D’ailleurs ce devait être la première personne à avoir goûté un de ses plats maintenant qu’elle y pensait. Raphael n’avait jamais voulu, lui demandant à chaque fois ce qu’elle avait mit dedans.

Soudain la porte s’ouvrit, amenant l’attention des Noctum-Luxius sur le jeune homme aux cheveux violacés.

- Alors comment ça se pas…

Il se stoppa nette en voyant Aurore qui était prit de spasme comme si elle allait rendre ce qu’elle avait dans l’estomac.

- Aurore, répond-moi ! la supplia Lux pour la énième fois. Je t’en pris…
- Elle a goûté ce qu’elle avait elle-même cuisiné, c’est ça ?
- Théo… Mauv… balbutia-t-elle, mauvaise langue…

Il l’ignora et demanda :

- Vous voulez que j’appelle une ambulance ?

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