Chapitre 2

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  Je soupire lorsque l'on me demande de descendre.
Avec un soupçon d’arrogance dans la voix, je réponds : - Oui ?
- Votre vocabulaire jeune fille, me réprimande ma mère.
  Les manières de maman me dépasse quelque fois.
Alexandre m’annonce que Dylan vient d’arriver. Je m'étouffe avec ma salive et regarde instinctivement ma tenue.
- Tu es belle, me lance-t-il. Viens donc lui dire bonjour.
- Pas envie.
- Dylan ! L’appelle-t-il.
- Mes oreilles… je soupire.
  Je le vois entrer dans la pièce. Alexandre prend un malin plaisir à faire les présentations alors que nous nous connaissons déjà.
- Nous nous connaissons déjà.
  Mon frère ouvre la bouche puis la referme, et ce trois fois.
Puisque je ne dis rien, Dylan ironise : - Toujours aussi bavarde !
Alexandre retrouve comme par hasard l'usage de la parole et s'exclame : - D'habitude c'est un moulin à paroles !
  Les deux garçons, déjà très complices, éclatent de rire.
Je lâche, énervée : - Merci de me ridiculiser Alexandre Patrique Morel.
  Dylan rit à l’écoute du nom complet de mon frère.
- Ne te moque pas, le taquine mon frère.
  Furieuse, je remonte dans ma chambre. Mais, entendant la conversation, je m'arrête en haut des escaliers.
- Sympa ta sœur.
- Pas touche.
- Oui, ne t'inquiète pas. Si je l'avais voulu, je l’aurais déjà. N'empêche, elle est jolie.
- Avec le programme qu’elle s’inflige, ce n’est pas étonnant. Elle court, danse et vient parfois à mes sessions d’escalade. Mais ce n’est toujours pas touche.
- Quand ce n’est pas elle, c’est toi, s’esclaffe-t-il. J’ai compris qu’elle ne voulait pas de moi.
- Ah, c’est vrai que vous voyez souvent.
  Alexandre me rejoint un peu plus tard pour s’excuser. Je soupire même si ses excuses me touchent.
- Je crois qu'il t'aime bien, tu sais.
Je m'exclame : - Tant mieux pour lui parce qu'il va devoir me supporter un bon moment ! Il reste six mois ?
- Oh non ! Une année entière. Tu ne m'as pas écouté quand je t'en ai parlé ?
- Peut-être bien que non.
- Bref ! On sort en ville, tu viens ?
  Je hausse les épaules, indifférente.
- De toute façon, c'était pas une question, réplique-t-il en se levant.

  Après une dizaine de minutes de marche, je laisse mon frère et Dylan devant un magasin de jeux vidéos tandis que je pars à la recherche d’un cadeau pour Alexandre que je ne verrai plus aussi souvent.
Un vieux monsieur m’accueille avec le sourire : - Puis-je vous renseigner ?
  Je lui parle du bracelet que je souhaiterai lui offrir. Lorsqu’il revient avec un plateau, un des bracelets attire mon attention. Parmi les six disposés, je sais lequel ira à Alexandre. Il est noir avec une tresse et une breloque bleue. Je règle mon achat et remercie le monsieur puis me rends dans mon magasin de vêtements favori. Je retrouve les deux garçons devant.
- On te cherchait, où étais-tu ?
- Je suis passée devant une boutique sympathique et je m'y suis arrêtée.
  Nous entrons dans le magasin et je repère Aurélie, une amie à maman, vendeuse dans ce magasin. Après quelques politesses, elle me conduit à travers les rayons pour essayer de dénicher les pièces qui me conviendront le mieux.
- As-tu une idée de ce que tu cherches ?
- Pas vraiment. Tu as fait quelques sélections pour moi ?
  Elle hoche la tête, les yeux pétillants.
- Tu ne devrais pas être déçue !
  Un quart d’heure plus tard, nous nous dirigeons vers les cabines.

  Lorsque nous arrivons à la maison, je vais me changer. J’enfile le short avec le top sexy et la veste en jean que nous venons d’acheter. Depuis le temps que je cherchais une veste en jean avec des motifs colorés et des franges dans son dos ! Alexandre entre alors subitement dans ma chambre, me faisant sursauter.
- Pense à toquer avant d’entrer la prochaine fois, s’il te plaît. Que veux-tu ?
- Lisa organise une fête de départ chez elle. Qu’en penses-tu ?
- Je ne sais pas si ce serait une bonne idée que je vienne.
- Pourquoi pas ?
- Une soirée où tout le monde boit ? Très peu pour moi.
  Je croise les bras et reste sur ma position. C’est alors que je remarque Dylan, adossé au mur d’en face.
Il me nargue : - Emma, ne fais pas ta difficile. Tu connais déjà ce genre de soirée.
  Je vois mon frère hausser un sourcil. Son copain le rassure d’un mouvement de tête. Je cède.
- Est-ce qu’il y aura la sœur de Lisa ?
- Il me semble.
  Je soupire et le pousse hors de la chambre mais Dylan intervient.
- Au fait, où se trouve ma chambre ?
- Ta chambre ?
- Hum, la pièce où je coucherai les dix prochains mois.
  Alexandre éclate de rire. Je fulmine. Je n’aime pas que l’on se moque de moi. Les poings serrés, je conduis Dylan dans sa chambre. Lorsqu’il fouille un peu dans les placards, je remarque que sa sangle abdominale est plutôt développée, tout comme ses biceps. Je déglutie et mon regard tombe sur le sien.
- Si tu crois que je ne t’ai pas vue.
Sur la défensive, je réponds : - Pour m’avoir vu, il aurait fallu que tu me regardes.
- C’est ce que je faisais.
  Je ne réponds rien pour ne pas entrer dans son jeu.
- Tu as de beaux yeux. J’aime beaucoup le gris mais on dirait que tu as pleuré.
  Je ne me rends compte qu’il est devant moi que lorsque je sens son souffle sur mon front. Je lève la tête et écarquille les yeux. Il se trouve à moins d’un pas de moi. C’est alors qu’il me prend par la taille et me pousse vers le mur.
Lorsque je sens son souffle sur mon visage, je baisse la tête. Il me la lève avec son pouce et approche sa tête. Quelques secondes plus tard, sa bouche se pose sur la mienne. Elle est douce et délicate. Je veux le repousser mais il tient la position. Il commence à faire glisser ses mains le long de mon corps. Des images me viennent : une scène plutôt violente de lui avec une fille. Une de ses multiples conquêtes. Je me souviens que quelques jours plus tard, dans les vestiaires du gymnases, j’avais aperçu des bleus dans son dos. Sa main passe sous mon tee-shirt. Étonnement, il se fait de plus en plus doux. Il passe mon tee-shirt par dessus ma tête. Je ne trouve pas assez de courage pour lui résister. Le plaisir s’installe peu-à-peu si bien que je me retrouve sans défense. Il me soulève pour me poser sur le lit et m'embrasse dans le cou. Il est lent, doux, calme. Je me laisse complètement mener par ses baisers dans le dos. Je n’ai jamais laissé personne prendre le contrôle de ma vie et voilà que je me retrouve à laisser les rênes à cet homme que je ne supporte pas. Une multitude de questions viennent à mon esprit jusqu’à ce que je sente quelque chose en moi.

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