Aujourd’hui, la vitesse est reine.
Dix secondes suffisent à juger. Dix mille vues suffisent pour faire autorité.
Cinq ans d’études ? Une perte de temps, nous répète-t-on.

On nous vend l’instantané. On nous pousse à briller vite, à consommer vite, à penser peu. S’arrêter. Lire. Réfléchir. Voilà ce qu’on tourne en dérision, comme un luxe inutile, un frein à “l’efficacité".

On nous persuade que tout choix est libération, que toute dérive peut se revendiquer émancipation. Mais céder à l’immédiateté, à la superficialité, à l’éternelle adolescence… c’est céder à la paresse intellectuelle ! C’est accepter de voir son esprit formaté, réduit à n’être qu’un écho vide du prêt-à-penser.

L’inculture rend bête. Elle enferme.

Sans culture, on ne comprend pas : on répète. On suit aveuglément. On se perd.

Étudier n’est pas un fardeau : c’est une insoumission.
C’est choisir la lenteur dans un monde qui court.
C’est chercher la profondeur dans un monde qui scrolle.
C’est apprendre à penser par soi-même : à interroger, à critiquer, à comprendre.

Étudier, c’est s’armer. Intellectuellement, émotionnellement, humainement.
C’est refuser les évidences toutes faites.
C’est accepter que chaque rencontre, chaque livre, chaque idée nous transforme.

Les études ne sont pas une perte de temps.
Elles sont une promesse :
– la promesse que nous ne sommes pas nés pour consommer, mais pour comprendre ;
– la promesse que nous pouvons devenir une force, pour nous-mêmes et pour les autres.

Apprendre, c’est s’élever.
Transmettre, c’est construire.
Et construire, c’est résister.