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 Henriette était repartie seule à bord de sa Peugeot Lion V4C3, non sans avoir obtenu la promesse qu’il serait au manoir dès demain. Octave regarda l’automobile rouge s’éloigner en pétaradant, la jeune femme refusait d’utiliser la voiture de son père conduite uniquement pas le chauffeur. Elle affirmait depuis toujours son indépendance et son désir de ne pas laisser un homme contrôler sa vie.

 Le jour suivant en début d’après-midi, un véhicule attendait Octave au pied de l’immeuble. Adèle avait guetté son arrivée depuis la fenêtre.

 — Cendrillon, votre carrosse est avancé !

 — Je devine un peu d’agacement non ?

 — Où allez-vous chercher ça ? Tâchez de nous ramener de l’argent cette fois-ci !

 — Promis !

 Une vieille valise à la main, dans laquelle il avait jeté rapidement le strict nécessaire, il gagna la rue. Le chauffeur debout devant La Delage CO Salamanca prit son bagage et lui ouvrit la portière.

 — Si monsieur veut bien se donner la peine.

 C’était la première fois qu’il montait dans une voiture aussi luxueuse et vraisemblablement une des dernières. La cabine d’un confort et d’une élégance raffinée était nettement séparée du conducteur. Il se prit à penser au destin du chauffeur, maintenant que Charles Glenaven était mort, continuerait-il à travailler pour sa fille ?

 Le maître d’hôtel l’accueillit sur le perron, accompagné d’une domestique aux yeux rougis. Derrière eux, la large façade du manoir s’élevait sur deux niveaux chapeautés par les mansardes affectées au personnel de maison.

 — Bonjour, monsieur, je suis Albert, nous allons nous occuper de votre bagage. Madeleine, emmenez monsieur Fourier à la chambre verte.

 La chambre située au premier étage donnait côté jardin, et de la fenêtre Octave voyait un jardinier s’affairait dans le grand parc. Il restait un peu de temps avant que la cérémonie funéraire ne commence, aussi décida-t-il de découvrir les lieux. Il interrogea les domestiques chaque fois qu’il en croisait un, mais ceux-ci restèrent laconiques et suspicieux.

***

 Le cimetière accueillait un grand nombre de personnes venues rendre hommage au professeur, ses collègues de l’université, son équipe d’expédition et les notables les plus influents de la ville. Près du caveau familial, une imposante couronne barrée d’un bandeau rendait hommage au défunt. Le maire de Castelantic y avait pourvu.

 Le commissaire Carec aborda Octave lorsqu’il l’aperçut.

 — Je ne m’attendais pas à ce qu’un fouineur de votre espèce connaisse la famille. Soyez très prudent, vous ne savez pas où vous mettez les pieds.

 — Une menace, commissaire ?

 — Plutôt un avertissement.

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