Jour 6 : Percer
La nuit dernière, j’ai cru entendre des coups sourds contre mon mur.
Comme si quelqu’un essayait… de percer depuis l’autre côté.
J’ai d’abord pensé à un voisin bricoleur insomniaque. Mais les coups étaient lents, réguliers.
Toc… toc… toc…
Et puis le bruit s’est déplacé. Du mur à la porte, de la porte au plafond… jusqu’à mon oreiller.
Je n’ai pas dormi.
Au matin, en cherchant du réconfort dans un café serré, j’ai remarqué quelque chose
d’inquiétant :
Mon mur du salon… était troué. Pas grand-chose, un petit trou discret, rond, comme si une
mèche minuscule avait foré de l’intérieur.
J’ai approché l’œil, hésitant, ridicule. Et j’ai vu.
Un regard.
Quelqu’un… ou quelque chose… m’observait depuis l’autre côté.
Un œil injecté de sang, qui papillonnait de manière grotesque, comme s’il avait du mal à
rester ouvert.
J’ai crié et reculé d’un bond, renversant mon café sur le tapis. Mais quand je suis revenu… le
trou avait disparu.
Le mur était parfaitement lisse, immaculé. Comme si je l’avais rêvé.
Je ne sais plus quoi penser. Peut-être que je deviens fou. Peut-être que ces murs respirent.
Ce soir, je vais coller mon oreille contre le mur, juste pour vérifier…
Mais si j’entends un souffle… ou pire, un rire… je crois que je n’aurai plus jamais le courage
de dormir ici.

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