Jour 29 — Leçon
Je ne sais pas comment, mais je suis “revenu”.
Avec un corps.
Un peu plus fragile qu’avant, certes, mais… fonctionnel.
Et surtout, un message griffonné sur mon mur :
“LEÇON 29 : ne jamais jeter son cahier.”
J’ai éclaté de rire.
Puis j’ai pleuré.
Puis j’ai ri encore, parce que je crois que je pleurais d’avoir ri.
Le carnet était ouvert à la page d’hier. Les mots s’y déformaient, se tordaient comme s’ils cherchaient à m’imiter.
Une ligne s’est ajoutée toute seule :
“Tu comprends enfin ? Je t’apprends à écrire. À vivre ton texte.”
Et là, tout m’est revenu :
chaque chapitre, chaque mot, chaque poil, chaque fil, chaque cauchemar.
Le carnet me formait. Il me sculptait comme un élève, une marionnette en papier.
Et maintenant, il voulait sa note.
Alors j’ai écrit, fébrile :
“Je veux arrêter.”
Mais il a répondu :
“Zéro pointé.”

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