Chapitre 2 : Le jardin oublié
Sous l’arche déchue d’un portail de rouille,
Un sentier disparu s’égare dans l’oubli.
Les ronces, tissées d’ombres et de fouille,
Étreignent les vestiges d’un printemps enseveli.
Ici, jadis, riaient des voix claires et douces,
Le vent portait l’éclat d’aveux insouciants,
Mais l’herbe a recouvert la trace de leurs bouches,
Ne laissant qu’un silence aux parfums languissants.
Un banc sous la glycine, effrité par l’absence,
Se dresse encore, témoin d’un amour défunt,
Son bois garde en secret la brûlure intense
D’un serment murmuré au matin incertain.
Les roses se sont fanées sans regard ni caresse,
Leur beauté s’est offerte au baiser du néant.
Et moi, égaré sous l’ombre qui me presse,
Je devine un écho dans l’air frémissant.
Quel était ce visage aux contours de lumière ?
Quelle main effleurait ces pétales anciens ?
Je sens dans ma paume une chaleur éphémère,
Un fantôme d’amour s’échappant de mes mains.
Ainsi, le temps consume et le vent dissimule,
Mais sous les cendres froides d’un jardin effacé,
Subsiste une braise, vacillante et ardue,
Le souvenir furtif d’un rêve enlacé.
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