Gene code 01 : Miles

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Le réveil sonna à 7 h 30, c'était l'heure pour Miles de se lever.

Il sortit de son lit et se leva. Puis s'étira un peu, car son dos lui faisait mal et son épaule gauche lui faisait encore mal à cause de son poste d'agent de production, mais il avait de la chance, il commencerait cette semaine à 14 h et finirait à 22 h.

Une nouvelle journée était là et lui aussi. Il avait rêvé de quelque chose d'horrible. Il était perdu dans un labyrinthe qui changeait sa structure tous les trois minutes à peu près. Il sentait que d'une étrange façon, il devait arriver à trouver la sortie. C'était impératif, pourtant il n'y arriverait pas.

Il était trop lent ou tout était trop rapide autour de lui.

Il ne savait distinguer la différence ou celle-ci lui échappait qui sait peut-être qu'il était trop lent et le labyrinthe trop rapide. À chaque changement ou rotation, il se sentait plus vide, un peu comme si on lui arrachait des parties de lui. Il était infiniment triste, car il ressentait de la nostalgie pour celui qu'il était devant l'écho d'un mémoire érodé par les aiguilles d'une horloge atomique.

Une autre rotation, une autre vague de tristesse le submergeait. C'était un fait, renforcé par l'immense désespoir qui se dressait dans ce labyrinthe antédiluvien. La roche était une sorte de granite de couleur ocre marqué par une érosion avancée. Les murs montaient jusqu'au ciel.

Ils étaient tout-puissants, certainement indestructibles. Ils écrasaient Mile de toute leur splendeur. Ils symbolisaient quelque chose, mais Mile ne pouvait en distinguer la subtilité, pas encore. Pourtant, il sentait que les murs contenaient un secret. De véritables géants cachant l'infime espoir de leur échapper.

Il avançait encore une autre rotation, puis une autre.

Il était là depuis des jours ou des années.

Il se sentait vide, comme si le granit l'avait sapé de toute vitalité. Ensuite, au détour d'un corridor, il voyait une figure féminine drapée entièrement d'une robe de moine noire.

Il était sûr que c'était une femme, car il voyait clairement ses cheveux mi-longs, noire encadre son visage gracieux et aux traits délicats. Elle avait des yeux expressifs, d'un bleu profond et captivant, encadrés par des sourcils bien dessinés. Son regard était intense.

Elle avait une peau claire et un teint lumineux qui lui confère une apparence naturellement radieuse. Ses traits faciaux sont harmonieux, avec un nez droit et des pommettes délicates qui ajoutent à son charme. Sa mâchoire bien définie, lui donnant une apparence à la fois forte et féminine.

Miles aurait dû se sentir rassuré de ne plus être seul, cependant quelque chose dans les yeux de cette inconnue brillait. Il ne pouvait pas détourner son regard, un peu comme s'il était devant une bête féroce.

Elle le regardait intensément, aussi, il pouvait sentir une étrange pression émanant d'elle. Une immense vague de tristesse l'envahit pour une raison obscure. Il avait remarqué que cette femme portait une épée argentée, le métal était parcouru d'éléments pseudo-organiques.

Celle-ci était boursouflée à certains endroits, rappelant des pustules parcourues de veine improbable qui pulsait d'une force inconnue. Elle devait faire un bon mètre de long, mais elle paraissait extrêmement lourde. Miles ressentait maintenant une sorte de désespoir le parcourant comme un torrent. Un souvenir s'imposait à son esprit, celui d'une chute sans fin dans un puits béant et ténébreux.

Son désespoir se changeait en peur ancestrale et primitive.

C'était la peur de la mort !

Il fit un pas en arrière par instinct, puis la figure féminine se trouvait devant lui. Elle était proche de son visage, parcourant la distance d'une vingtaine de mètres qui les avaient séparées quelques secondes plus tôt.

Son visage était encore plus beau de près. Il sentait quelque chose couler de sa bouche. C'était un liquide chaud et épais qui avait un gout métallique. Il était aussi salé. Il baissait son regard pour regarder des taches de sang sur son pull marron. Le sang coulait abondamment a présent comme une rivière après une bonne journée de précipitation.

Sa vie coule comme l'érosion de montagne, doucement, mais surement. Il ne sentait pas la lame argentée déchirait sa chair, puis son tissu musculaire abdominal. Elle s'était profondément enfuie jusqu'à la garde. Curieusement, il trouvait que c'était d'une certaine élégance, car la lame et son corps ne formait qu'une seule entité. La lame grossissait en avalant goulument son sang, tel un vampire affamé. Il ne sentait rien, ni douleur ni peur à présent.

La femme le regardait sans rien dire comme un automate.

Elle tenait l'épée de la main gauche et approchait sa main droite du visage de Miles. Le contact de sa peau était glacial, mais agréable également. Un autre souvenir s'imposait à son esprit, celui d'une douce forêt près d'une superbe cascade qui formait un lac majestueux.

Il connaissait ce lieu de quelque part et une douce certitude le traversait. C'était une plénitude absolue. Un repos divin que rien ne dérangeait ni le temps ni l'espace. C'était un lieu unique qui n'existait que pour lui. Celui du dernier repos en dehors de sa vie terrestre, du doute. Celle-ci, avec ses exigences et ses nécessités, lui avait arraché quelque chose de primordiale, même s'il ne savait pas ce que c'était.

Personne ne le savait.

La main droite de cette inconnue quittait sa joue pour se diriger vers son coup. Le contact de sa main était doux, puis il augmentait sensiblement encore et encore. Il pouvait sentir la force colossale de ce bras mince lui écraser la trachée. Il ne respirait plus, mais il ne respirait pas vraiment. Ses muscles se déchiraient, la douleur était atroce, mais il ne souffrait pas réellement.

La pression lui brisait la colonne vertébrale.

Sa tête n'était plus maintenue, à présent son angle de vue basculait puis la main meurtrière tirait sa tête vers le haut l'arrachant d'un coup.

Il éntendait le bruit sourd de son corps, qui heurtait le sol. Sa vue se troublait et un sourire chaleureux parcourait le visage de cette inconnue. C'était une contradiction, car il sentait de l'affection dans ce geste.

Sa vision se troublait, puis les ténèbres l'avalèrent entièrement.

Il se réveillait avec un sentiment de perte immense, mais celui s'estompait au travers de la lumière du matin que son volet a demi fermait laisser passer.

La réalité s'imposait à chaque seconde, repoussant la terreur de ce cauchemar. Une douleur éclair lui revint en mémoire. Celle-ci gravait chaque détail dans sa mémoire à long terme. Un gout d'échec se trouvait au bout de sa langue. Pourtant, il avait l'impression que c'était un jour comme un autre, que son cauchemar n'était que ça.

Il se levait de son lit et s'étirait comme il le faisait chaque matin. C'était un rituel ridicule, mais il en avait besoin. Il se prépare à une nouvelle journée chaque jour, un peu comme si le futur était une frontière inaccessible seulement par tranche de vingt-quatre heures.

Pourquoi ?

Miles pensait étrangement à toutes ces personnes qui faisaient des plans pour l'avenir, un peu comme si tout était certain. Un peu comme s'ils élaboraient des plans étapes par étapes. Tout était prévu, même l'imprévisible.

Pour lui, cela frôlait la folie, comment des humains pouvaient se bercer d'illusion quant à leur capacité à prédire le futur.

Non, on exigeait que celui-ci se passe selon ses prévisions. On ne pensait pas que la mort pouvait tout gâcher, alors que celle-ci pouvait venir à tout moment.

Pourtant, on évitait l'idée comme la peste.

Un rayon de lumière traversait sa chambre et il laissait ces pensées sombres retourner dans les méandres de son subconscient. Elles se réveilleraient encore à un autre moment, car personne n'échappait réellement aux ténèbres de son esprit. C'était la malédiction et la bénédiction de la conscience. Miles se dirigeait vers la fenêtre pour remonter le volet et l'ouvrir. Un léger vent lui caressait le visage et il sentait son humeur remonter.

Le soleil de mars réchauffait lentement la surface vitrée comme il sentait un peu de chaleur des rayons qui le frappaient de plein fouet. Il regardait sa chambre qui était aussi sa salle de jeux.

Elle était dans les normes des appartements F3 classiques, soit une superficie de huit mètres carrés qui était relativement confortable comme volume pour une seule personne. Il avait opté pour un lit banquette de 90 cm sur 180 cm en pin.

Le lit était solide et le sommier réglable par des lattes de bois courbés.

Son matelas était relativement bon, car il était dans cette tranche de personnes qui préférait le semi-dur et non quelque chose de trop mou. Le lit était peint par ses soins en gris métallique parce qu'il adore cette couleur.

Sur le côté opposé de son lit se trouve son bureau de gamer en carbone noir où se trouvait à côté une tour Phanteks enthoo primo. Celle-ci faisait partie des tours PC les plus grandes du monde. Elle contrastait avec les murs de sa chambre peints en beige et bleu nuit.

Miles adorait les contrastes.

Après ce bref regard de son espace de vie, son ventre gargouillait !

Il était enfin réveillé et son ventre devait être rempli, alors il se dirigeait vers sa prochaine étapes, la salle de bain !

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