Lettre datant du douzième mois de l’an 1351

2 minutes de lecture

Lettre datant du douzième mois de l’an 1351, adressée à l’Empereur Stitaa Yavath le Radieux, Empereur de Kabur. Arrivée au palais de Zaaron-Anata le huitième mois de l’an 1352 en provenance de Brognaïné, capitale de l’île de Guélenol.

 Stita Yavat, permet-moi la transgression d’une convention qui m’est inconnue car je ferais un carnaval de la cérémonie s’il m’était demandé de la conduire. On m’a bien expliqué tout les rites, toutes les politesses dont doit se charger une lettre qui se destine aux yeux d’un Empereur de Kabur ; intimement, on m’a fait entendre les signes, les termes et les titres en tant de quantités que la qualité de votre noblesse ne serait à prouver qu’à des sourds ou des imbéciles ; et il me serait impossible de ne pas avoir peur de vos flottes, de vos armées, de votre or qui soutient les deux premières et de votre sainteté qui vous obtient leur loyauté et leur procure leur conviction ; mais de toutes ces choses, de ces monceaux de fables et de ces montagnes de ouï-dire, il ne m’est pas venu un mot de vous. Le caractère de votre sagesse, l’intelligence de votre force, de tout cela je ne connais rien. Stitaa Yavat, je ne parlerais pas à vos apparat car je ne m’addresse pas à eux.

 Il y a trois jours, un capitaine d’un de mes navires aurait abordé et rendu copeaux un batiment qui voguait sous l’île de Karnol et qui arborait avec fierté l’étendard de la marine de Yenxis, une cité en vos terres et sous votre dominion. Les raisons du combat ne sont pas importantes et celui-ci ne fut certainement pas moralement justifié, mais la rectitude est absente de tout marin ; il est remarquablement difficile de se maintenir droit en mer. Ce qui me pousse à envoyer cette lettre, dois-je préciser contre l’avis de mes conseillers et de mon peuple, est la chose suivante : retrouvé parmis les naufragés se trouve votre petit-fils. Un homme qui s’est rendu ou dont le navire à péri et qui n’est ainsi plus apte à combattre proprement se doit d’être sauvé et ramené en sa patrie, ou du moins être mis en liberté. Il se repose en ce moment dans mes quartiers, avec les autres rescapés de la bataille. Cette lettre vous parviendras en même temps que votre parent, dans un batiment que j’ai fait affrété pour tout son équipage.

 Si vous souhaitez venir en notre terre au nom de l’honneur ou de la rétribution, sachez qu’au delà de l’horizon se trouve ma nation et que l’on nomme celle-ci le Royaume des Guéls dont moi, Cafca d’Urle, suis le souverain.

 Je rajoute cette note :

 J’ai joint à la lettre, au-delà de votre petit-fils, une plume d’un Espiègle-Marin, prise au niveau de l’aile. Elle fait partie de ces plumes qui me fascinent, qui ne sont utiles en rien sinon en la beauté de l’animal. La plume est verte en son bas, noir tacheté de jaune en son chef. Je doute que l’Espiègle soit une espéce de votre pays, si elle en est, vous ne recevez-là que du connu, sinon, vous avez devant vous une bien belle plume.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Le Rat ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0