Un mot pour finir

2 minutes de lecture

Un jour. De plus.

À mourir à petit feu.

Le même silence.

Le même poids dans la poitrine.

Je me lève.

Je me redresse.

Mon corps est là,

Dans le noir.

Mais moi ?

Moi, je flotte.

J'ai mal.

Partout.

Nulle part.

Une douleur qui gratte,

Qui ronge,

Qui creuse.

J'ai crié.

Silencieusement.

Longtemps.

Des années.

J'ai pleuré dans l'oreiller.

J'ai souri pour que personne demande.

J'ai écris,

Ma douleur

Mes peines

Mes sentiments,

Ca suffit pas

Trop lourd

Trop dur de rester.

Je les aime, pourtant.

Maman.

Papa.

Grand-mère.

Je m'en veux.

De ce vide.

De cet amour impossible.

De cette trahison invisible.

J'ai cru que ça passerait.

J'ai cru que l'amour suffisait.

Mais ça revient. Toujours.

La lame.

Le sang.

Le vide.

Aujourd'hui.

J'ai arrêté de négocier.

Pas de "encore un jour".

Pas de deal.

Juste moi.

Mon cœur trop lourd.

Et cette décision.

« À ma famille, à mes amis,

Je suis désolée de ce que je vais vous faire.

J'ai gardé tout ça pour moi parce que je vous aime trop pour vous avoir inquiétés.

Toute cette souffrance, tous ces doutes, j'ai essayé de les enfouir, de les ignorer, mais ils ont fini par me rattraper.

Dites à grand-mère de ne pas trop prier pour moi, et surtout de ne pas accuser le Seigneur.

Maman ou papa, ce n'est la faute de personne. Je vous aime, et c'est parce que je vous aime que je suis restée silencieuse jusqu'à aujourd'hui.

Puisque ça n'a plus d'importance maintenant, je peux enfin vous le dire : j'aime les filles, et les garçons.

L'une d'elles m'a brisé le cœur d'une façon que je n'aurais jamais imaginée. Je ne peux pas dire que c'est à cause d'elle que j'en suis là, mais c'est à ce moment-là que mon malheur a commencé. Depuis, je n'ai jamais réussi à recoller les morceaux.

À mes amis : je vous aime. J'espère que vous réaliserez vos rêves : devenez acteurs, professeurs, ministres, avocats, tout ce que vous voulez. Vivez vos vies à fond. Moi, je n'ai plus la force. Je garderai un œil sur vous, où que j'aille.

Chérie... tu te reconnaîtras. Pardonne-moi de t'avoir tant embêtée avec mes histoires de scarifications, avec mes silences, avec mes larmes. Cette fois j'y vais pour de bon.

Ce n'est pas que je ne veux plus de vous, c'est que je ne veux plus de cette douleur.

Je suis fatiguée de me battre contre quelque chose qui semble toujours plus fort que moi. J'espère qu'un jour vous me pardonnerez. Je veux que vous soyez heureux, même sans moi. Souvenez-vous des bons moments, des rires. Pas de la fin.

Je vous aime. »

Ouais... je vous aime.

Je mets un point.

Je pose la feuille.

À côté de cette lame.

Qui va m'aider à m'en sortir.

À m'endormir.

Le plus longtemps possible.

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