Poésie, source de Vie?

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Chaque jour, dès que j’ ai un peu de temps libre, j’ écris tout ce qui me vient à l’ esprit sous forme poétique et le publie sur la toile. C’ est une nouvelle manière pour moi de communiquer avec autrui. La poésie devient ma liberté, celle qui me permet d’ aborder tous les sujets y compris les plus pénibles. Je ne peux désormais plus m’ en passer.

En février 2021, certains contacts m’incitent à tenter l’ aventure de l’ édition. Je suis très enthousiaste à cette idée mais pour ce faire, je me dois d’ être meilleure encore, plus productive, plus incisive. Tant mieux, mon style ne demande qu’ à se perfectionner. Et surtout, je choisis un pseudo qui me correspond particulièrement. Tous m’ appelleront à partir de maintenant Erin, même Toi. En parallèle, je lis énormément. Je viens de m’ offrir quelques livres de C. G. Yung. Son univers me fascine littéralement !

Quant à notre collaboration, elle se poursuit à un rythme régulier. Je t’ accorde timidement ma confiance au fur et à mesure que j’ évolue. A présent, J’arrive à nommer ma souffrance cependant je suis constamment tiraillée entre l’ indifférence et l’auto- dérision dans son expression. Tu le constates, m’ en fais la remarque et nous travaillons d’ arrache- pied sur ce point. Y arriverais- je seulement un jour ? Cette difficulté me paraît insurmontable !

Les mois se succèdent et ne se ressemblent plus… Je commence à m’ attacher à Toi, je romps aussi cette distance de sécurité et te laisse m’ approcher d’ un peu plus près. Inspirée perpétuellement, j’ instille un peu de magie et crée un petit cercle virtuel où se côtoient entre autres étoiles mentholées, petites fées luciolées et bizouilles ensoleillées. Je te témoigne discrètement mon affection à travers certains poèmes : « Un ange au coeur de la nuit , Toi , Ensorcelante mélodie, Entre indifférence et autodérision . »

Grâce à l’ insistance de mes camarades, je choisis finalement l' auto- édition pour publier en mai 2021 , non sans une certaine fierté malgré ce que je pourrais appeler un certain déni de ta part ( pour toi, il ne s’ agit que de phrases qui riment), mon premier recueil dans lequel je me livre à coeur ouvert : de la rage la plus intense au désespoir le plus inouï ou de la tristesse infinie à l' espoir le plus incommensurable, le maître mot demeurant avant tout cette passion, la source intarissable de mon inspiration.

Une violente tempête vient cependant balayer d’un revers foudroyant cette joie : mon amie Gigi, ma petite sœur de coeur, s’ est suicidée. Hier encore, je discutais avec elle de nos prochains duos poétiques ; aujourd’hui matin, elle a rejoint la voûte céleste… Je suis bouleversée, je crie, je pleure, je maudis même le ciel ! Rien n’ y fait, la douleur me cisaille de toute part… Nous sommes très nombreux à lui rendre un dernier hommage chacun à notre façon avec cette interrogation sur le bout des lèvres qui nous hante face à cette incompréhension dévastatrice : « Pourquoi as- tu fait ce choix ma Ghys? »

Après le temps des questions vient celui des réponses, paraît- il… Pour moi, c’est celui de la réflexion. En effet, je retourne la situation dans tous les sens mais où que j’ aille, des murs infranchissables me barricadent l’accès à la raison… Peut- être est-ce tout simplement trop tôt, suis- je d’ailleurs prête à entendre cette petite voix intérieure qui me ramène à mes propres actes? Non, pas encore, pas maintenant, ni aujourd’hui, ni demain ! Se voiler la face sciemment est aussi parfois une solution médiane…

Lors de nos rendez- vous, je commence par contre à me sentir de plus en plus à l’aise. Certains revêtent un caractère décapant et je dois souvent me retenir pour ne pas te lancer les coussins en pleine figure ou te jeter un coup de pied dans les jambes ! Seraient- ils devenus, à mon grand étonnement, un second exutoire ?

En ce début 2022, afin d’ honorer la mémoire de Ghyslaine, je me décide à concrétiser son rêve : réaliser un recueil collectif. Elle m’ en avait tant parlé… Je contacte différents poètes surréalistes et lance un appel à textes . Si la plupart d’ entre eux répondent présents, un souci de taille apparaît rapidement : la distance. Peu importe ! Soyons donc pratiques et modernes dans nos communications en optant pour les différents services proposés par le net. Je m’ implique corps et âme dans ce projet mais rien n’ est simple. De grosses dissensions liées à l’ appât du gain ternissent l’ aventure, plusieurs auteurs quittent le navire. Tant pis pour eux ! Les autres donnent le meilleur d’eux- mêmes, c’ est le principal. Hors de question pour moi d’ abandonner ce trip !

Après un travail titanesque, notre bébé voit le jour et est enfin édité. Il réunit au final huit écrivains originaires des quatre coins du globe et compte 230 pages. Le virtuel devient réel: Martine, Ninie, Idriss, Dimitri, Marie et moi organisons différentes rencontres. Nous pouvons enfin nous serrer dans les bras, nous embrasser et partager ensemble des instants magiques.

En parallèle, tout se complique avec toi, notre relation s’effiloche brusquement car je me retrouve subitement confrontée à un terrible désenchantement. En effet, habitant la même région et malgré ma prudence, il nous arrive à diverses reprises de nous croiser dans la vie de tous les jours ou lors de quelques festivités locales. Soit tu m’ ignores royalement comme si je n’ existais pas, soit tu te contentes de me saluer, presque contraint et forcé, très brièvement.

J’ en souffre énormément, je fulmine de rage intérieurement et ça nous vaut même quelques disputes mémorables. As- tu honte ? Suis- je à ce point infréquentable ? Je me sens reniée dans ce que je suis… Dois- je impérativement te payer 50 balles pour être vue, entendue, lue et en somme exister à minima dans ton regard ? Qui mérite ça ? Une injustice de plus…

Tant pis, je sortirai ailleurs pour ne plus te rencontrer hors du cadre imposé par tes soins puisque je refuse de m’ infliger quelque souffrance supplémentaire à ce sujet. Audric et moi nous arrangeons : nous faisons dorénavant ensemble les grosses courses une ou deux fois par mois à Echternacht et il se rend seul dans Vianden pour les imprévus… Quant à Walsdorf, je n’y mets plus du tout les pieds. Qu’ en déduire ?

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