Mardi 10 Mars 2020 (6H)

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 " Demain tu seras morte. " Non mais et puis quoi encore ? Comme si ce fou pouvait prévoir l'avenir. Connerie! J'ai très bien dormi dans le bus, un trajet d'une heure environ. Bon, " j'ai très bien dormi " est un peu exagéré. J'ai pas arrêté de sursauter dès que quelqu'un passait à côté de moi. Et les lycéens qui prennent cette ligne sont bruyants! De mon temps -lol, on croirait entendre une mamie de 120 ans- les passagers du tout premier bus étaient aussi silencieux que des momies. On profitait tous du long trajet pour rattraper nos heures de sommeil; comme d'un accord tacite. Mais c'est à croire qu'avec le temps les gens changent. Ou plutôt que les générations ne se ressemblent pas.

Je sais que je râle beaucoup, mais cette voiture ce matin m'a mis dans une humeur massacrante. Je dis "massacrante" comme si j'allais lancer des regards de killer toute la journée -pfff- ce qui n'est totalement pas le cas. Je sais très bien que dès que je verrais mes amies au loin je sourirais comme un nigaud et je les appellerais hyper fort. Rien à claquer des gens autour de moi, mes amies me mettent de bonne humeur chaque matin et je suis heureuse de les retrouver. J'exprime ma joie. Point!

 En attendant, la seule chose qui pourrait me tuer c'est la clim dans le néobus que je prends au terminus de la P1. Non mais sérieux les gars ?! Il est 6h du mat, il fait un froid de canard et vous, vous mettez la clim comme si on était en plein désert! Ils ont vraiment un pète au compteur ces chauffeurs de merde! Et voilà, deuxième routine du matin : insulter les chauffeurs parce qu'ils exagèrent sur la climatisation et que je suis apparemment le seul passager à oublier de prendre de quoi me couvrir. chaque matin.

 Je descends ensuite à l'arrêt en face de l'église de Mont Ravel. De l'autre côté de la rue, sur le côté de l'église, quand tu rentres dans le quartier de Mont Ravel, il y a un autre bus qui passe par là et que je dois prendre pour me rendre à l'université. Mais avant d'y aller, j'ai une affaire qui passe en priorité! J'ai rien mangé ce matin, alors évidement ma première pensée, après avoir savouré un bref instant la douce chaleure du dehors, c'est d'aller m'acheter de quoi manger au magasin juste à côté. Ma colère partiellement envolée, je traverse sur la voie suivante en regardant bien à droite et à gauche d'abord. Et m'assure de passer sur les passages piétons.

N'oubliez pas les enfants, on regarde de chaque côté avant de traverser, on traverse sur la voie faite pour les piétons et s'il y a un feu tricolore, on attend que notre bonhomme passe au vert!

Mais lorsque je traverse près du rond point, je manque à nouveau de me faire renverser. Je regarde le chauffeur les yeux ronds, figée au milieu de la voix tel un cerf dans les phares d'une voiture. Celui-ci pile et me crit dessus. J'ai envie de lui dire de fermer sa gueule parce que c'est lui qui doit ralentir à l'approche d'un passage piéton, mais me retiens et accélère le pas à la place.

Non mais j'hallucine! Il n'y avait pourtant aucune voiture en approche quand j'ai regardé! D'où elle sort celle-là ? Mon coeur bat à mille à l'heure. Le choc encore vissé à mes tripes me tord les boyaux et me coupe l'appétit. Ce choc se mue très vite en peure.

Merde! C'est pas possible. C'est une blague j'espère!

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