CHAPITRE 22 : L’amour qui n’écoute plus

2 minutes de lecture

Aujourd’hui, les hommes parlent…
mais n’écoutent plus.
Ils veulent être entendus,
mais refusent d’entendre.
Ils se racontent,
mais n’ouvrent pas leur cœur à l’histoire de l’autre.
On se coupe la parole,
on minimise la douleur de l’autre,
on détourne la conversation vers soi,
comme si seul notre vécu comptait.
Et pourtant, écouter,
vraiment écouter,
c’est un des actes d’amour les plus profonds.
C’est dire à l’autre :
"Tu existes, tu es important.
Ta voix mérite un espace.
Ton silence aussi a un sens."
Mais dans un monde saturé de bruit,
de performance,
de réseaux qui ne relient plus les âmes,
qui prend encore le temps d’écouter sans juger ?
Sans conseiller ?
Sans comparer ?
Un homme te dit : "Je souffre."
Tu lui réponds : "Moi aussi."
Un frère te dit : "Je doute."
Tu lui dis : "Tu exagères."
Un ami te dit : "Je tombe."
Tu t’éloignes, gêné par sa faiblesse.
Et l’on appelle ça : fraternité ?
Non.
C’est un jeu d’apparence,
un miroir d’orgueil où chacun veut avoir raison,
où chacun veut briller même dans l’ombre de l’autre.
Mais l’amour, le vrai,
sait se taire.
Il fait place à l’autre.
Il accepte l’imperfection.
Il ne cherche pas à corriger,
mais à comprendre.
Car parfois, il suffit d’écouter
pour que l’autre se sente aimé.
Et dans ce monde de surdité volontaire,
offrir son oreille…
c’est déjà donner un peu de son cœur.
L’amour sans regard
L’homme passe à côté de l’homme sans le voir.
Les yeux se croisent, mais ne se regardent pas.
Les corps se frôlent,
les cœurs s’évitent.
On marche ensemble,
on travaille ensemble,
on vit ensemble…
mais on ne se voit plus.
L’amour entre les hommes s’éteint
non par haine,
mais par indifférence.
On voit le mendiant sans le voir.
On salue le collègue sans penser à lui.
On entend les sanglots d’un ami,
mais on détourne les yeux :
trop occupé, trop pressé, trop absent.
Aimer, c’est aussi regarder.
Pas avec les yeux seulement,
mais avec l’âme.
C’est dire à l’autre :
"Je te vois, tu existes.
Et pour moi, tu comptes."
Mais dans ce monde où tout va trop vite,
où les visages défilent comme des ombres,
où l’on préfère parler à des écrans,
qui regarde encore vraiment ?
Qui remarque le regard vide,
le sourire forcé,
l’épaule qui s’affaisse sous le poids de la solitude ?
L’amour sans regard
n’est qu’un mot.
Un vœu vide.
Un souffle sans poids.
Regarder l’autre avec amour,
c’est reconnaître son humanité,
c’est lui donner sa place dans le monde.
C’est tendre un miroir
où il se voit… digne.
Et peut-être qu’un jour,
quand nous apprendrons à regarder à nouveau,
l’amour retrouvera sa lumière
dans les yeux des hommes.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Joel koko ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0