Épisode 12 - Enfin ! (Partie 1)

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Me revoila après deux semaines de silence :o Vraiment désolée, mais j'ai décidé de réécrire entièrement l'épisode parce que la première version ne correspondait finalement pas au message que je souhaite faire passer à propos de mon Larsounet d'amour ! Du coup pour me faire pardonner, je poste les deux parties d'un même coup ! Bonne lecture ^o^

La bouche du petit Chat était toute douce contre la sienne. Elle avait un délicieux goût de… chocolat ? La comparaison fit sourire Lars qui mordilla très légèrement les lèvres si succulentes. Les siennes glissèrent ensuite lentement vers la mâchoire volontaire, puis dans le cou aux senteurs boisées si envoutantes…

Ses poignets étaient toujours maintenus par le blond. Ce dernier était tendu comme un arc tout contre Lars, il semblait retenir son souffle. Le magicien, lui, continuait de savourer sa peau soyeuse, tout en inspirant son odeur… si sexy !

— Mais putain, l’Aristo ! T’es bourré ou quoi ? Arrête ça tout de suite ou je te jure que…

Le petit Chat balbutiait il ne savait quoi. Pour autant, il ne repoussa pas Lars, ce dernier en profita pour dégager ses mains de sa poigne. Ses paumes s’égarèrent un bref instant sur sa nuque, il sentit les poils se hérisser sous la pulpe de ses doigts. Ciel, comme c’était excitant ! Lars avait envie de plus, la proximité de ce joli garçon l’enivrait tellement… mais ce n’était pas correct.

Bien sûr que ce n’était pas correct. Et Lars finit par se reculer en esquissant une petite moue de dépit. Il croisa le regard ahuri du petit Chat. Les bras ballants, ce dernier s’humectait nerveusement les lèvres. Le baiser ne semblait pas lui avoir déplu... Même s’il fixait Lars comme s’il avait perdu la tête et c’était peut-être vrai.

Sa magie continuait de bouillonner dans ses veines, lui envoyant des décharges d’endorphines dans tout le corps. C’était à la fois merveilleux, mais en même temps si frustrant ! Il avait besoin de calmer ses hormones en folie.

Et à défaut d’avoir le petit Chat dans son lit (pour cette nuit !), Lars voulait au moins pouvoir s’enivrer de son parfum à volonté. Il esquissa alors un petit geste de la main et le blouson du ravissant blondinet se matérialisa dans ses bras dans un nuage de fumée violette.

Le vêtement était vraiment affreux avec ses poches partout, mais les effluves qui s’en dégageaient par contre… Lars enfouit aussitôt son nez dans le tissu en inspirant longuement : l’odeur du petit Chat offrait un délicieux mélange d'arômes boisés, de sueur et de fumée de cigarette. Les senteurs l’étourdissaient malgré lui, c’était vraiment perturbant. La faute à toute cette bouffée d’aura qui était en train de lui détraquer le cerveau !

— Quoi ?! Mais… l’Aristo ! Rends-moi mon blouson tout de suite !

Lars n’accorda aucune attention aux protestations courroucées du petit Chat. Le nez toujours perdu dans cet agréable océan de tissu et de senteurs, son esprit planait sur un nuage de luxure qu’il n’avait pas envie de quitter. Mais alors pas du tout.

Ainsi, lorsqu’une main impatiente s’abattit sur son épaules, une vague d’irritation le submergea avec la force d’un raz de marée. Ne pouvait-on pas le laisser tranquille ?!

Sa magie réagit alors d’elle-même : elle repoussa brutalement l’indésirable en arrière sans que Lars n’eut besoin d'esquisser un quelconque geste. Le magicien retourna d’ailleurs à ses occupations premières comme si de rien n’était.

La tête ailleurs, il ne remarqua même pas l’absence de bruit de chute. Il était beaucoup trop occupé à enfouir son visage dans le blouson du petit Chat. Profiter encore un peu de son odeur exquise et oublier cette horrible nuit avec Déchet…

***

— Strøm !? Strøm ! Vous m’entendez ? Mais reprenez-vous, bon sang !

La voix de Liv lui parvenait de très loin, mais en même temps, elle semblait se rapprocher à la vitesse d’un train sur le point de le percuter de plein fouet. Le choc ne tarda d’ailleurs pas à se manifester par une grosse claque sur la joue. Et Lars retrouva brutalement ses esprits, lâchant presque le blouson du petit Chat au passage.

— Non, mais ça ne va pas ?! protesta-t-il en rattrapant de justesse le précieux vêtement. Il se tourna ensuite vers Liv pour la fusiller des yeux. Vous venez de me frapper !

— Vous étiez comme en transe, la tête enfouie dans cette veste ! répliqua aussitôt la jeune femme en lui rendant son regard noir. Ça fait dix minutes que j’essaie de… Mais qu’est-ce qui vous a pris ? Vous venez de jeter le garçon dans un de vos portails magiques !

Quoi ? Mais non !

Lars fouilla aussitôt les alentours du regard, mais le petit Chat n’était effectivement nulle part. Il l’avait vraiment jeté dans un portail… mais quel idiot !

— Strøm, vous ne m’écoutez pas !! Et si vous lâchiez un peu ce vêtement une minute ?!

Sans même s’en rendre compte, le magicien s’était à nouveau perdu dans le tissu aux fragrances si exquises. Il se sentait un peu atterré par ce retournement de situation : plus de petit Chat. Il n’avait même pas pu l’embrasser correctement. Quelle tristesse ! Enfin bon, avec un peu de chance, le gamin reviendra pour récupérer son blouson…

Ah et puis zut, qu’est-ce qu’il en avait à faire de ce mioche, franchement ? Ce n’est pas comme si Lars avait envie de le revoir non plus ! Il se redressa aussitôt en écartant le blouson de son nez avec irritation. Par les Dieux ! Ça en devenait ridicule !

— Alors ? Vous savez au moins où se trouve le garçon, maintenant ? demanda Liv en croisant les bras, alors qu’il daignait enfin reporter son attention sur elle.

— Je ne l’ai pas envoyé dans une dimension parallèle si ça peut vous rassurer, grommela-t-il avec humeur. Je pense qu’il doit grelotter quelque part en Sibérie…

Il ressentit une pointe de compassion pour le petit Chat qui n’avait plus de blouson.

— C’est surtout pour les pauvres gens chez qui il a atterri que je m’inquiète !

Lars leva les yeux au ciel, même si elle n’avait peut-être pas tort. Surtout que le gamin avait ses deux pistolets avec lui et qu’ils étaient sûrement encore chargés… Ah, et puis de toute façon, ce n’était pas ses affaires !  

— Bon, et si vous me donniez ENFIN l'anneau pour que je puisse ENFIN rentrer chez moi ?! grinça-t-il en se tournant à nouveau vers Liv dans de grands gestes agacés.

— Oui, oui, vous l’aurez votre anneau, ne vous inquiétez pas ! répliqua sèchement cette dernière en le toisant. Mais avant, il faut d’abord s’occuper de tous ces gens. Regardez-les, certains sont blessés, ils ont besoin de soins, ils sont déboussolés et…

Mais Lars n’écoutait plus, et non, il n’avait pas envie de regarder. Il ne devait surtout pas regarder ! Maintenant qu’il la connaissait un tant soit peu, il savait que Liv ne manquerait pas de lui sortir un long et ennuyeux discours sur l’importance d’aider son prochain, blablablabla. Et comme un parfait imbécile, Lars pourrait bien se laisser à nouveau convaincre de jouer les bons Samaritains… Ce qui était hors de question ! Il avait assez donné comme ça pour cette nuit !

Le jeune homme agita une main ennuyée vers Liv sans dire un mot ni même la regarder. Il se dirigea ensuite vers la maison d’un pas nonchalant.

— Vous allez où comme ça ?! l’apostropha aussitôt l’autre d’une voix outrée.

— J’ai besoin d’un verre… et d’une bonne douche. J’empeste le sang et la crasse !

Mais avant…

Lars stoppa devant ce qui restait de Déchet : une pauvre loque gémissante qui n’attendait plus qu’à être achevée. Pathétique, songea le jeune homme en le fixant avec une satisfaction féroce. Cet immonde détritus avait enfin ce qu’il méritait, il était d’ailleurs temps de le passer à l’incinérateur… Ou alors, non. Lars avait une meilleure idée.

Il s’accroupit à côté du démon. Ce dernier leva sa tête putride et calciné, ses yeux jaunâtres brillaient à la fois de haine et de convoitise. Des borborygmes dégoûtants s’élevèrent du trou qui lui servait de bouche dans une pitoyable tentative de parler. Puis il essaya de se redresser, mais en vain. Lars resta un moment à l’observer en silence, un léger rictus aux lèvres.

— Passe le bonjour de ma part à Ørjan, finit-il par susurrer à voix basse. Dis-lui que tôt ou tard, je lui ferai payer toutes ces années de servitude avant de le jeter en pâture aux Dieux. Quant à toi petite Poubelle... si jamais nos routes se croisent à nouveau, je te tuerai.

Tout en parlant, il tendit une paume qui s’embrasa immédiatement d’un puissant halo violet. Ses iris s’enflammèrent à leur tour sous le regard fasciné de l’autre abruti.

— Magnifique, Strøm… tu es tellement magnifique, réussit-il à gargouiller au moment où le sort lancé par Lars l’engloutissait dans une ultime explosion de lumière.

***

Un verre de vin à la main et une cigarette dans l’autre, Lars observait Liv s’affairer. Ils étaient enfin dans la crypte ! Lars avait dû patienter encore deux bonnes heures, le temps que madame la mairesse ait fini de s’occuper de tout le monde.

Personne n’avait été blessé, enfin, sérieusement du moins. Les armes ensorcelés du petit Chat n’avaient causé des dégâts qu’aux Upsilons et non aux corps qu’ils possédaient. Et les loups de glace de Lars avaient fait attention à ne pas arracher les membres de qui que ce soit. Quant aux deux mioches, Sander et la gamine de Liv, le premier a pu retrouver ses parents, tandis que la seconde est allée dormir chez une tante, sa mère ayant encore des choses à faire.

Celle-ci se préparait pour invoquer l’anneau, le faire sortir de sa cachette, ou il ne savait quoi. De toute façon peu importe, elle pouvait fricoter ce qu’elle voulait tant qu’elle lui remettait la fichue breloque à la fin de tout ça.

Lars but une gorgée de son verre en poussant un long soupir ennuyé. Après une nouvelle séance de nettoyage dans l’horrible boîte à sardine du rez-de-chaussée, il avait réussi à trouver quelque chose de buvable dans la cuisine de Liv. Une bouteille de vin blanc (la seule encore intacte) dont le léger goût de fruit et de vanille n’était pas trop mal.

Tout en dégustant son alcool bon marché, le magicien embrassa les lieux du regard. Comme il l’avait si bien deviné, la crypte se trouvait sous la maison de Liv. Une pièce vaste et tout en longueur avec un autel en son centre : la stèle était immense et sa surface savamment gravée de runes et symboles alfiques. De même que les murs taillés à même la roche, ainsi que les piliers soutenant le plafond. La voûte formait plusieurs arcs au-dessus de leurs têtes.

Bien évidemment, l’endroit était plongée dans la pénombre, sinon ce ne serait pas drôle. La seule source d’éclairage provenait de quelques torches encastrées dans les murs. Malgré l’écrasante magie qui flottait dans l’air, les lieux étaient étonnamment banals pour une crypte alfique. C’en était presque décevant.

Nouveau soupir et Lars s’adossa contre le pilier le plus proche en reportant son attention sur Liv. La jeune femme avait troqué sa veste et son jean contre une tenue cérémonielle. Elle était désormais vêtue d’une longue robe blanche et ample, brodée des mêmes symboles que sur l’autel. Le tissu presque transparent ne laissait aucune place à l’imagination. Même dans la pénombre, Lars voyait plus qu’il ne devinait les courbes délicates de son corps. Sa peau scintillait légèrement, appelant aux caresses.

Debout devant l’autel, face à lui, elle psalmodiait dans la langue de ses ancêtres, ses deux mains tournées l’une vers l’autre. Les mots roulaient délicieusement dans sa bouche, tandis que sa aura irradiait entre ses paumes. Ses cheveux flottaient avec grâce sur ses épaules, dévoilant ses jolies oreilles pointues.

Elle était vraiment ravissante, se dit Lars en tirant distraitement sur sa cigarette.

Comment une aussi belle créature pouvait se contenter de vivre dans un pareil trou paumé, avec une bande de ploucs arriérés pour toute compagnie ? D’ailleurs, ces derniers connaissaient-ils sa véritable nature ? Son mari ? Et ce très cher révérend ?

Alors qu’il réfléchissait, les yeux de Lars se posèrent malgré lui sur sa poitrine, glissèrent le long de ses hanches, s’attardèrent sur sa chute de reins… Une douce chaleur se répandit aussitôt dans son bas-ventre et le vin n’y était clairement pour rien. Agacé, le jeune homme détourna son regard de la vision enchanteresse qu’offraient Liv et son espèce de nuisette. N’avait-elle vraiment rien d’autre à se mettre pour pratiquer ce foutu rituel ?

Lars souffla lentement des ronds de fumée dans l’air tout en pestant intérieurement contre la tenue affriolante de Liv. Il maudissait aussi sa magie qui continuait de mettre ses hormones sens dessus dessous. La preuve : il ne put s’empêcher de fixer à nouveau sa magnifique hôte pour se délecter de sa beauté et sa presque nudité.

Et comme si ce n’était pas assez, Liv rejeta la tête en arrière, une bretelle de sa robe glissa sur son épaule. Et voilà que Lars avait désormais une vue plongeante sur son décolleté ! Une nouvelle vague de chaleur revint aussitôt lui brûler les entrailles, lui arrachant une grimace consternée.

Non, non, non, l’heure n’était plus aux frivolités ! Récupérer l’anneau et rentrer chez lui, voilà ce qu’il allait faire. Retrouver sa luxueuse salle de bains, dormir, peut-être rêver d’un certain blond aux yeux verts… C’était le petit Chat qu’il voulait. Et pourtant…

Lars émit un claquement de langue contrariée en reportant son attention sur Liv. Il n’était pas stupide : bien sûr qu’elle l’attirait, bien sûr qu’il avait envie de goûter à ses lèvres, se délecter de sa peau, profiter de sa splendeur… mais pas maintenant.

Cette nuit, toutes ses pensées et ses envies sulfureuses étaient entièrement tournées vers un agaçant personnage aux magnifiques émeraudes. C’était tellement ridicule… et incompréhensible ! Comment un tel enquiquineur pouvait autant l’attirer ? Un idiot fini de surcoit, puisqu’il n’avait pas trouvé mieux que de se faire jeter dans un portail.

Un petit crétin que Lars brûlait d’envie de revoir…

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