5.2.3 Bisounours

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Depuis le début de l'année scolaire, je m'autorise enfin à faire pleinement étalage de mon coté nounours en guimauve. Je couvre Maeve et Louise de démonstrations d'affection y compris en public. Je me fiche du qu'en dira t'on. Je fais étalage de tout l'amour que je leur porte et multiplie les démonstrations affectueuses.

Mes bras serrent l'une ou l'autre. Mes genoux sont leur siège désigné. Ma cape ou mon manteau couvre leurs épaules. Un grand frère collant et protecteur. Je suis si chiant que parfois Louise me fuit et va papoter avec Charline ou le reste de la bande d'Oliver.

Au contraire, Maeve se régale de ma tendresse. Plusieurs fois, elle s'endort contre moi le soir. Je sais qu'elle veut dormir seule puisqu'elle a peur de réveiller les autres avec ses cauchemars en bougeant. Maeve refuse de passer la nuit dans mon lit ou dans celui de quiconque. Rarement, je la retrouve dans le lit d'Oliver au petit matin, cependant, elle en disparaît très vite. Je ne sais pas comment mon cousin trouve le moyen de la convaincre.

Quand Maeve s'endort près de moi, j'utilise un sort de lévitation et la porte donc au lit chaque fois devant une chambrée de filles médusées. Je fais croire que je la tiens telle une princesse dans mes bras puissants. Il faut reconnaître qu'avec son corps enroulé dans ma couverture qui lui fait une jupe traînante et ses bras autour de mon cou, on se croirait dans un Disney ou une comédie romantique. Son "Bonne nuit Gargamel" ensommeillé me fait fondre le cœur à chaque fois.

C'est Louise qui la borde, me virant de la chambre des filles illico presto, mais toujours avec une bise. Plusieurs fois, Louise s'endort aussi contre moi dans la chambre des mecs pour une sieste ou la nuit. Louise, elle, accepte de rester avec moi. J'adore la voir se réveiller en s'étirant ou en se cachant sous la couette de peur d'être affreuse avant d'être coiffé. Louise est magnifique, quel que soit le moment de la journée.

À chaque fois, qu'il s'agit de ma blondinette ou de ma brunette, je suis fier comme un paon quand une de mes amies s'est blottie contre moi. Je deviens encore plus proche de Louise et Maeve. Je suis leur confident, le complice de leurs bêtises, la personne vers qui elles se tournent dès qu'elles ont besoin d'un conseil. Elles sont mes petites sœurs que je protège et qui peuvent tout me demander.

Je fais croire à Bellatrix que je drague les deux filles. Qu'elles sont toutes les deux mes petites amies. Notre proximité et nos gestes tendres aident à laisser planer le doute. Si espion il y a, il peut se méprendre. Mes potes suivent mon exemple et montrent enfin leurs sentiments aux filles et parfois entre potes. Nous ne sommes plus des petits cons arrogants et insensibles. Juste des couillons pleins de conneries.

Couillons débiles certes, cependant avec une éducation irréprochable et un parler de gentleman quand nous nous adressons à la gent féminine. Toute dérive étant sanctionnée d'une claque sur l'arrière de la tête par Maeve et Louise. Nos deux amies sont de vraies despotes. Des princesses choyées et craintes par la bande. Deux beautés parfaites, au caractère plus que bien trempée et qui nous font mourir de rire devant leurs mauvaises fois et leurs minauderies.

Ma bande de potes adore mes deux amies. Leur affection est purement amicale, ils sont fous d'elles, toutefois, ils craquent sur d'autres filles et les deux chipies leur donnent des conseils dragues et autres tentatives d'approches. Quand cela vire au relooking, c'est assez marrant.

Elles ne cessent de nous répéter qu'il ne faut pas changer pour une fille et que si la fille ne veut pas de nous tels que nous sommes, c'est qu'elle ne nous mérite pas. Pourtant, quand un de nous leur propose de refaire sa garde-robe, elles foncent tête baissée et entraînent le pauvre malheureux dans des séances d'essayages et de shopping à devenir fou.

Je dois reconnaître qu'elles sont plutôt douées. Surtout Louise qui a un vrai talent pour dénicher la fringue ou l'accessoire mode qui reste dans le style naturel tout en donnant une touche d'originalité ou d'élégance. J'ai halluciné lorsque j'ai vu revenir mon pauvre pote Blaise, avec la tête rasé en motifs géométriques. Il galéré avec ses cheveux afro, ayant testé les dreadlocks, le lissage de cheveux, les tresses sans trouver son style. Il était presque beau.

Je soupçonne les deux filles de beaucoup s'amuser avec leur troupe de crétins serviteurs. Nous faisons leur quatre volontés, supportons tous leurs caprices et bizarreries. Nous obéissons sans broncher à toutes les demandes farfelues qui leur passent par la tête. C'est d'autant plus facile que Maeve et Louise savent nous le demander si gentiment en battant des cils et nous remercie avec câlins, bisous, mots gentils et petits gâteaux que nous leur cédons immédiatement.

Notre troupe, devenant plus "éduquée" via nos deux tyrans, de plus en plus de filles nous fréquentent et passent du temps avec mes potes. Chacun de nous se fait des amis masculins et féminins dans les autres maisons. Ces nouvelles amitiés ou amours nous enrichissent tous. Niles se trouve un complice de conneries en matière de potions en la personne de Rodrigue, avec notre bienveillance à tous.

Pendant les vacances de Noël, Louise a vu une émission moldue. Un truc où on apprenait à des jeunes filles le métier de mannequin publicitaire. Louise tente d'expliquer à Maeve comment défiler sur un podium avec des talons. Les voilà donc en pleine salle commune essayant de marcher en talons aiguilles en portant un gros livre sur la tête et mimant avoir la tête tenue par un fil invisible. Leurs livres respectifs n'arrêtent pas de tomber ce qui les fait râler. Je pleure de rire en les observant. Elles finissent par me mettre au défi.

Défi que j'accepte évidemment puisqu'elles ont osé remettre en doute ma supériorité de sang pur et surtout ma virilité. Je me mets donc à danser une valse avec elles, un livre sur le sommet de mon crâne. Ces deux chipies, vexées que j'y arrive font tout ce qu'elle peuvent pour faire tomber mon livre. Croches pieds, bousculade, écrasement d'orteils, chatouilles. Je tiens bon malgré leurs assauts.

Louise croît que j'ai jeté un sort au livre, Maeve réfute l'idée, elle l'aurait détecté. Elles cherchent toutes les deux la supercherie, cependant, comme il n'y en a pas, elles ne trouvent rien et continuent à me bousculer tout en dansant. Je m'amuse comme un gosse et rit aux éclats sous les assauts de mes amies. Puis elles se liguent contre moi et m'attaquent en même temps. Je tombe par terre en les entrainant dans ma chute.

Notre fou rire dure plusieurs minutes. Les deux filles hilares m'écrasent de tout leur poids. Elles se vengent en me chatouillant et je me tortille dans tous les sens. Cela était si peu Serpentard et si peu habituel de ma part. Le genre de choses qu'un sang pur ne fait jamais. Les filles me couvrent de bisous pour m'empêcher de me relever.

Mes potes doivent venir à ma rescousse en tenant les deux chipies qui s'attaquent à eux. Une bagarre géante de chatouilles s'improvise. Cinq gars contre deux filles. Le pire, c'est qu'on réussit à perdre tant les demoiselles sont souples, rapides et résistantes à la torture. Maeve transforme le bout de ses doigts en plumes pour accroître l'effet chatouilles sur nos côtes ou tout morceau de peau qui se trouve à sa portée. Les cinq mecs sont à terre et implorent la pitié de nos deux princesses. J'ai un sourire jusqu'aux oreilles.

Jusqu'à ce que je croise le regard surpris de mon cousin et que cela me rappelle à quel point il me manque. Je revois la scène où j'ai reproché à Horace son comportement dans le même genre de situation en deuxième année. Ce souvenir douloureux est comme une flèche en plein cœur, le regard d'incompréhension d'Oliver un poignard. J'ai envie d'aller vers lui, mais toutes ces histoires de Voldemort me freinent.

Les filles exploitent chaque jour un peu plus mon côté preux chevalier. Je suis le porteur attitré de leurs sacs. J'ai en permanence des briques de jus de fruit ou des petits gâteaux dans mes affaires pour satisfaire une soif ou une petite faim. Des tas de bonbons différents font partie de mon kit de survie, pour calmer une demoiselle qui ronchonne en la gavant de sucre. Je dois refaire le plein chaque soir.

Le dimanche, je me lève aux aurores pour aller à la première boulangerie de France sur mon balai afin de leur ramener des petits pains au chocolat pour Maeve et des croissants pour Louise. Je leur dépose sur leur oreiller avant qu'elles ne se réveillent. Parfois, je récupère aussi une brioche ou une baguette toute chaude pour moi, qui finit à moitié dévorée par l'une ou l'autre des chipies.

Mes deux amies savent me récompenser et me manipuler en me couvrant de bisous ou de compliments un brin sur-joués. Elles me manipulent totalement par le bout du nez et le pire est que j'aime cela. Leur obéir sans réfléchir me rend heureux. Mes potes sont un peu dans le même état. Mes deux amies ayant leur petit succès masculin, et les autres filles étant demandeuse du même genre d'attentions, je me retrouve à donner des cours de galanteries d'abord à mes potes puis à de nombreux mecs qui veulent draguer sans se faire jeter comme des malpropres.

Voici que l'amour courtois fait son apparition au sein de l'école pour le plus grand plaisir de toutes les filles et en particulier des deux chipies. Nous sommes tous, ma bande et celle d'Oliver compris, aux pieds des filles. Tout instinct de rébellion est anéanti par leurs papillonnages de cils.

Un seul résiste encore, mon cousin, préoccupé par d'autres soucis. Jamie et Horace excellent dans l'art de trouver les bons mots et les bons gestes envers les demoiselles. Horace par naturel, Jamie par coup de pied aux fesses de Sarah.

Nous sommes encouragés dans nos conneries par le Professeur Bordial qui décide de nous donner des cours de galanterie à la Française. Fier de son petit succès auprès des demoiselles du fait de ses origines françaises qui lui donnent un côté séduisant, notre directeur de maison ne trouve pas mieux que de nous apprendre l'art du compliment.

Le bouquin de poème de Maeve ressurgit bizarrement durant ses cours particuliers. C'est un grand n'importe quoi. Un mélange entre clubs de lectures romantiques, d'écriture de poèmes, de remise à jour de la mode féminine, avec une touche de langage des fleurs et de l'art d'offrir la bonne dose de chocolats ou de sucreries au bon moment.

Aucun de nous ne prend cet enseignement au sérieux. C'est plus un prétexte pour parler des filles avec un adulte en toute impunité. Nous pouvons poser toutes nos questions d'adolescents boutonneux, timides et maladroits sans peur des moqueries. Le professeur Bordial nous répond comme le ferait un papa, un oncle ou un rand frère, et nous déniaise sur les mystères féminins tout en nous rappelant les règles de sécurité.

Je m'aperçois vite que sous-couvert de ce cours étrange, le professeur Bordial a surtout trouvé le moyen de nous donner des cours d'éducation sexuelle et de respect des autres. Nous discutons de tout, en parlant de MST et de préservatifs, comme d'homosexualité et d'accidents nocturnes. Sur un ton léger et noyé au cours de fous rires, il nous donne de très précieux conseils.

Je sais que du côté des filles, ce cours est plus compliqué. Les femmes enseignantes étant moins douées pour se montrer complices avec les filles. À la plus grande joie de Charline, la maman d'Horace et Tata viennent à Poudlard une fois par semaine, officiellement pour des cours de cuisine. Réellement, parce qu'elles sont douées avec les jeunes filles.

Je sautille de joie à chaque fois que je voie Tata. Je ne peux pas me montrer aussi expressif et tendre que je le voudrais. Mes yeux et mon sourire, quand je la croise, parlent pour moi. Tata me rend toujours mon sourire et quand elle le peut, elle s'arrête quelques secondes pour me parler et me faire une bise. J'en profite pour lui glisser des nouvelles de mon oncle ou récupérer un courrier pour lui.

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