Initiation

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Woodville, Mississipi

Samedi 20 septembre 1980

Le garçon pose son livre et me regarde avec attention. Je sens qu’il s’interroge sur le sérieux de ma proposition. Je relance la conversation.

« Comment t’appelles-tu ?

— Travis, Madame, Travis Floyd. Je suis le fils du médecin de la ville.

— Appelle-moi Jenny, comme tout le monde, quel âge as-tu Travis ? Vingt ans ?

— J’aurais dix-huit ans le mois prochain. Je suis en classe de 12e au lycée de Natchez. L’année prochaine, j’espère entrer à l’université, à Jackson ou à Bâton-Rouge. Vous allez où comme ça, si je peux me permettre ?

— Je ne sais pas trop encore, j’hésite entre Memphis et Little Rock.

— Vous êtes sérieuse ? Vous avez l’air fatiguée, vous ne devriez pas repartir tout de suite.

— Je vais faire un petit somme dans ma voiture.

— Euh, excusez-moi, demande Travis gêné, ce que vous m’avez proposé, pour payer l’essence, c’était pour rigoler ? »

Ce gamin travaille le week-end, sans doute pour se payer une voiture ou en prévision de ses études. Est-ce qu’il a déjà couché avec une femme ? Je n’ai pas pour habitude de me jeter sur le premier mâle venu et je viens de manquer de me faire violer chez Billy. Qu’est-ce qui m’a pris de balancer ça. En même temps, je n’irai pas loin avec les trente malheureux dollars que j’ai dans mon sac.

« Tu as déjà fait ça ? Je veux dire en payant.

— Non, Madame… enfin Jenny, avoue-t-il l’air penaud. Je vous l’ai dit, c’est une toute petite ville ici.

— Et ça te ferait plaisir ? Je suis peut-être un peu vieille pour toi.

— Oh non, Jenny, vous êtes une très belle femme.

— Il y a un endroit un peu plus tranquille par ici ?

— Un petit bureau derrière.

— Montre-moi ! »

Travis va à la porte et la verrouille en plaçant le panneau Fermé. Puis il se dirige vers le fond de la boutique. Une petite pièce encombrée sert tout à la fois de remise, de bureau et de lieu de repos. Il y a un vieux canapé contre un mur. Je lui commande de s’y installer pendant que j’entreprends de déboutonner ma chemise. Je vois ses yeux s’agrandir quand il découvre le soutien-gorge blanc. Je fais glisser mon pantalon et je m’approche de lui.

« Vas-y, tu peux les toucher ! »

Il reste tétanisé. Je prends sa main et la pose sur mon sein. Il s’enhardit et commence à le malaxer. Je le modère gentiment. Je fais glisser les bretelles et dévoile ma poitrine.

« Tu veux y goûter ?

— Je peux ? »

Je m’assieds à côté de lui. Il enfouit sa tête entre mes seins, comme un enfant. Je remarque la bosse dans son pantalon. J’y porte la main. Je sens son corps se tendre. J’insiste et il se laisse aller. Je lui demande d’ôter le bouton de son pantalon. Il s’exécute et je libère son membre. J’y ai à peine posé la main qu’il envoie un grand jet de sperme.

« Je suis désolé, Jenny, je ne voulais pas faire ça, pas comme ça !

— Ce n’est pas grave, mon garçon, c’était la première fois, n’est-ce pas ? »

Son visage rougit jusqu’aux oreilles. Il me fait un oui timide de la tête.

« Ne t’inquiète pas, tu trouveras une gentille fille et vous prendrez beaucoup de plaisir ensemble. Pense juste à te protéger !

— Vous êtes super cool, Jenny. Ne vous inquiétez pas pour l’essence et le café. Le patron n’y verra que du feu. J’ai rien enregistré dans la caisse. »

Je me rhabille et je sors, je récupère mon gobelet sur le comptoir. Le café est tiède, je vais m’en servir un autre avant de repartir vers la voiture. Je consulte la vieille carte. Même si j’ai changé d’état, je préfère rester à l’écart des grands axes. Depuis Woodville, il n’y a que deux routes. La 61 remonte vers Natchez et le fleuve. L’autre, la 563, part vers Wilkinson et la forêt d’Homochitto. C’est cette dernière que je choisis. Je n’ai pas l’intention de rouler toute la nuit, il va me falloir trouver un endroit pour me reposer. Je m'engage dans la forêt, sans croiser personne. Qui aurait l’idée de passer dans ce coin en pleine nuit. Wilkinson n'est qu’un point sur la carte, à la jonction de deux routes. Je continue encore un moment, je m’enfonce plus profond encore dans les bois. Je distingue à peine les étoiles entre les branches des arbres qui bordent la route. Je finis par trouver un parking, un peu à l’écart du bitume. Il n’y a pas d’autre voiture. Je ne suis pas vraiment rassurée, mais je n’ai pas trop le choix. Je verrouille les portières et je sors de la boîte à gants le Smith et Wesson de Frankie. Je le pose à la place passager et incline le dossier de mon siège. Il ne me faut pas plus de cinq minutes pour sombrer dans un sommeil lourd.

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