A celle que j'ai oubliée
Je l'ai connue pendant trois ans.
Pourquoi elle ? Pourquoi moi ? Je demandais juste du temps.
Je me suis voulue de ne l'avoir aimée qu'à la fin,
J'aurais préféré périr de ses mains.
Ses traits resteront à jamais gravés sur ma rétine,
Comme le souvenir de ses bras repliés sur sa poitrine,
La peur constante de ne jamais la revoir,
Séquelles de ce qu'au fil du temps, m'a appris le savoir.
Je l'ai aimée,
Elle est partie.
Pendant de longs mois qui auraient pu être années,
J'ai rêvé d'elle toutes les nuits.
Je l'ai aimée,
Je l'ai trahie.
Pendant de longs mois qui auraient pu être années,
J'ai préféré mon âme à sa vie.
C'était mon coeur, c'est aujourd'hui ma déchirure,
Cette trace qu'il me reste encore de sa morsure.
Une blessure mal recousue,
Encore toute dégoutante de sang et de pus.
Ma douce, mon poignard, tout sauf ma vérité,
Comment donc m'avez vous assassinée ?
Lorsque le diable a franchi la commissure de vos lèvres
Cette douce chaleur, cet amour fou, s'est mué en fièvre.
Vous m'avez abandonnée à mes malheurs, mes maladies,
Pour seul adieu, votre peine sur mes mains à jamais salies.
Le souvenir de votre dernier regard, résigné.
Vous m'avez tuée avec vous, vous m'avez empoisonnée.

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