À contre-jour
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Je t’en veux,
petite graine,
d’avoir voulu la lumière
devant les bouches graves des lions !
Tête dressée,
comme une fleur ivre de mai,
sans voir les crocs plantés
au fond de leurs pupilles.
Ils t’ont piétinée.
Ils m’ont piétiné.
Ce soir-là,
on avait ri trop fort.
Peut-être s’est-on embrassés ?
Je ne sais plus.
Mais leurs paluches ont parlé.
De lâcheté.
Ils nous ont griffés
comme on arrache
les mauvaises herbes
d’un jardin trop net.
Et puis —
tu as fui,
et moi j’ai dû porter la peur
et ton silence.
Tu as filé
d’entre mes bras et la honte,
me laissant seul
avec des bleus qu’aucune main n’a plus touchés.
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