Chapitre 6

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lles voyagèrent ainsi pendant plusieurs heures en traversant plaines et plateaux de toutes sortes. Après un long moment de trajet, alors que le Soleil commençait à disparaître à l'horizon, elles arrivèrent au pied d'une petite colline sur laquelle se trouvait un grand et majestueux bâtiment qui surplombait la vallée. A la vue du splendide habitât qui semblait avoir été ciselé dans des rayons de l'astre du jour, Glaurithilya accéléra l'allure, sans prévenir, désarçonnant presque sa cavalière, surprise.

- Pourquoi forces-tu ainsi l'allure ? demanda Elfialys, toute étonnée par ce changement de cadence inattendu.

-La nuit tombée, démons et monstres des ténèbres naissent et envahissent toutes terres. Seul le terrible feu des dragons valeureux peut les maintenir à distance. La nuit tombée, aucune issue n'est possible. La noirceur détruit la lumière dans le cœur des rares voyageurs nocturnes. Le Mal s'abat, doucement, silencieusement, tel la nuit qui l'amène.

-La nuit n'est pas ténébreuse, déclara fermement la jeune elfe, elle est, au contraire, brillante et pure grâce à la bienveillante lumière de l'astre nocturne et de ses compagnes les enchantantes étoiles.

-C'était il y a bien longtemps, jeune ignorante. L'espoir et la paix de la nuit ont sombré dans la chaotique et ténébreuse obscurité il y a des lunes.

-Tu disais, reprit la songeuse Nyënorel, que seul le feu de valeureux dragons peut maintenir les ténèbres à distance. Cela signifie qu'aucune source de lumière ou de chaleur non magique ne peut contrer l'obscurité qui s'abat et que les dragons existent ! réalisa soudainement la cavalière.

- Tu en sauras plus maintenant que nous sommes arrivées.

Elfialys regarda autour d'elle, surprise. Elle était si profondément plongée dans ses réflexions qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elles étaient arrivées en haut de la colline qui paraissait désormais montagne, devant le somptueux portail. Un des gardes défendant l'entrée l'interpella :

- Halte là, cavalière du Soleil Couchant. Vous pénétrez sur les terres de la Dame Emyncelair. Amie, vous êtes accueillie à bras ouverts, ennemie, vous mourrez.

Elfialys descendit de sa monture et, alors qu'elle s'approchait de l'homme (enfin l'elfe masculin qui lui avait parlé) afin de répliquer une réponse réfléchie à même hauteur que lui, elle vit le trouble s'installer dans les yeux de ce dernier. Alors qu'il ouvrait la bouche pour prononcer quelques paroles, une voix douce et cristalline, bien que profonde et chargée de sagesse, se fit entendre :

- Douce enfant, c'est notre chère Glaurithilya qui vous amène. Soyez la bienvenue car depuis longtemps je vous attends.

A ces mots, les gardes se décalèrent pour laisser passer Elfialys et sa fidèle jument. Avançant à pas tremblants, Elfialys traversait les halles en pierre de larmes du Soleil suivant Glaurithilya qui semblait être une habituée des lieux. Elles arrivèrent dans un délicat salon où un flambant feu ronflait dans l'âtre d'une sculptée cheminée. Mais ce n'était pas un feu normal. Elfialys en était sûre. Premièrement, les flammes étaient bleues et violettes. Deuxièmement, des étincelles blanches semblables à de minuscules étoiles s'échappaient régulièrement de la cheminée mais lorsqu'elles touchaient le sol, elles explosaient en petits diamants reflétant la lumière de cette source de chaleur lumineuse et la rediffusant dans toutes les directions. Troisièmement, il n' y avait aucune bûche dans la cheminée mais le feu y dansait sans problèmes.

-C'est un feu de dragon, ma chère.

Cette phrase, prononcée par la même voix que celle qui lui avait permis d'entrer, ramena la jeune étrangère à la réalité. Elle se retourna brusquement et fit face à la plus splendide elfe qu'on eut su voir : ses cheveux d'or semblables à des rayons de Soleil produisaient une faible lumière dorée, son corps svelte et fin semblait immatériel. Lorsqu'elle marchait, elle glissait gracieusement sur le sol, tel un cygne sur un lac, et elle paraissait à peine toucher le sol. Ses grands yeux d'un bleu pâle, clair, translucide tel le reflet d'un ciel bleu et limpide, la regardaient avec bienveillance et sagesse. Elle inspirait confiance et autorité. Elfialys comprit que c'était une Zhìhuìlæ, une elfe descendante des astres, une elfe plus qu'immortelle, une elfe déjà adulte à la naissance des Candûnlia ! Les Zhìhuìlæ avaient tous disparut du Nyënorela mais des écrits étaient vestiges de leur existence. Selon ces textes, ils seraient des êtres "divins" descendants des astres et ayant pris une forme identique à celle des elfes. Ils étaient les plus sages d'entre tous, leur savoir provenant des astres qu'ils consultaient fréquemment. Immortels et résistants à toutes blessures, ils étaient le Bien incarné. Ainsi, ils avaient suivis les Candûnlia dans leur quête d'un nouveau monde...

Elfialys, stupéfaite de rencontrer un de ces êtres de légendes, resta bouche bée devant la Zhìhuìlæ. Cette dernière rit doucement à la réaction de la jeune elfe puis répéta sa phrase :

-C'est un feu de dragon, ma chère.

La jeune étrangère sortit de sa transe, l'information lui parvenant enfin au cerveau. Ainsi, elle avait raison. C'était bel et bien un feu magique. Mais pourtant, dans tous les contes du Nyënorela, les dragons crachaient un feu rouge dont les braises incandescentes réduisaient en cendre tout ce qu'elles touchaient.

La sage, qui était capable de lire les esprits, les pensées les plus profondes et de faire surgir les souvenirs les plus enfouis, lui expliqua :

- Ce sont des légendes fausses, petite. Les dragons y sont représentés comme de viles créatures, des reptiles meurtriers, serviteurs du Mal. Or, ce n'est pas le cas. Bien que certains œuvrent aux côtés des ténèbres, la plupart sont comme moi des enfants des astres, serviteurs du Bien. Munis d'une tête de cheval recouverte d'écailles, gigantesque comparée à celle des chevaux normaux mais appropriée à leur taille, d'ailes de phénix dont la couleur varie en fonction des espèces et de la personnalité de chacun, d'une queue de reptile couverte de plumes assortie aux ailes pour les dragons terrestres et d'une queue recouverte de fines nageoires pour les dragons aquatique, ils diffèrent des contes Nyënoreliens. Dans leur enfance, ils sont irreconnaissables car ils ressemblent en tous points à de jeunes chevaux sans dons particuliers. A la puberté, ils prennent une couleur étrange, souvent métallique, et développent des dons rares, uniques à chaque. Une fois adulte, ils atteignent leur forme définitive. Malgré tout, il arrive qu'un de nos dragons n'atteigne jamais son aspect adulte.

-Pourquoi cela ?

- Dans certaines familles, souvent de nobles lignée, il arrive qu'un dragon soit "attaché" à un des membres depuis la naissance. Si c'est le cas, le dragon ne peut prendre sa forme adulte seulement s'il est avec son alter-ego elfique et si celui-ci est adulte. Mais assez parlé de dragons. C'est de vous qu'il s'agit. Ainsi, une jeune Nyënorel, dotée de pouvoirs, ce qui unique, a réussi à accéder aux Alfiringâdaurial. Miracle !

- Navrée de vous interrompre Dame Emyncelair, la coupa Elfialys, mais je ne suis dotée d'aucun pouvoirs.

-Bien sûr que si, s'impatienta la Zhìhuìlæ, le bracelet à ton poignet en et la preuve.

La concernée cacha son bracelet d'ambres. Elle le possédait depuis sa naissance et ne pouvait croire qu'il soit la preuve de quelconques "pouvoirs".

-Détrompez-vous, ma chère, dit la télépathe. Votre bracelet contient vos pouvoirs. Vous êtes née avec mais votre bijou, au cours des années, les a absorbés et contenus vu que vous ne pouviez les déclencher et les utiliser dans votre monde. Chacune des 13 pierres correspond à un pouvoirs. Vous avez donc le même nombre de pouvoirs que de pierres incrustées dans l'argent de votre bracelet. Il vous faut désormais les activer et apprendre à les maîtriser. Il est tard désormais. Demain, aux premières lueurs de l'aube, nous en reparleront, finit autoritaire la domina de la demeure.

Elfialys, surpassée par les évènements, suivit machinalement une jeune elfe qui la conduit aux appartements que la jeune étrangère occupera durant son séjour.

Trouvant un habit pour la nuit dans la grande armoire en rubis, Elfialys se changea, s'affala sans grâce sur le délicat lit à baldaquin et sombra dans un profond sommeil tout à fait inhabituel.

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