Cher grand-père,

Je ne sais pas trop par où commencer.
Le temps a passé, mais dans mon cœur, rien n’a vraiment changé.
Il y a encore des jours où j’ai l’impression d’entendre ta voix,
Des jours où je t’appelle sans le dire, juste pour que tu sois là.

Je me souviens de tes mains,
Rugueuses, mais pleines de douceur.
Elles avaient ce don étrange
De réparer mes peurs sans un mot.
Tu savais me rassurer sans promesse,
Et même ton silence valait tous les discours.

Depuis que tu n’es plus là,
J’avance comme je peux.
Je souris pour faire semblant,
Mais mon rire n’a plus la même couleur.
Il me manque ce regard,
Celui qui disait “je suis fier de toi” sans parler.

Parfois, j’aimerais te raconter mes jours,
Te dire ce que je deviens, ce que j’essaie, ce que je rate.
Te demander conseil, comme avant,
Quand tu me disais : “Ne t’inquiète pas, tout finit par aller mieux.”
Mais le monde est plus froid sans toi,
Et même le ciel semble différent.

Il y a des soirs où je ferme les yeux,
Et je te revois, assis dans ton vieux fauteuil,
Ton sourire tranquille, un peu fatigué.
Alors je pleure, pas seulement de tristesse,
Mais de cette tendresse qui fait mal quand elle revient.

J’espère que tu me vois, quelque part,
Qu’un morceau de ton âme veille sur moi.
Je me dis que si je réussis,
Tu seras fier, là-haut, comme tu l’étais ici.

Je t’aime encore, tu sais.
Et cet “encore” n’a pas de fin.
Tu restes dans chaque battement, dans chaque saison.
Je parle peu de toi, parce que les mots me brûlent,
Mais dans mon silence, tu vis toujours.

Alors, si tu entends ces lignes dans le vent,
Sache que je n’ai rien oublié.
Ni ta voix, ni ton rire, ni ton odeur de terre et de café.
Je continue, pas toujours droite, pas toujours forte,
Mais toujours avec toi dans le cœur.

Pour toujours.
Ta petite-fille.