La vengeance est un plat qui ne se mange pas

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    Mon heure de gloire est arrivée. Ça y est des années que j'attendais de te foutre mon poing dans la gueule mais je me retenais. Tu vois je me retenais à chaque fois que tu m'appelais bouboule et je te regardai avec un petit sourire du style : "ah ah c'est si drôle, ah ah c'est toi qui est si drôle". Mais au fond je bouillais. Je préparais ma vengeance secrètement, perversement en collaboration très étroite avec mon frigo.

J'avoue que parfois c'était dur et on finissait par céder l'un à l'autre. Moi et mon frigo j'entend. Jamais il n'a été question de toi et moi. En fait, je te supportais toute ces années en attendant ce moment. Cet exact moment où toi, oui toi le beau mec qui a fait craquer toutes mes copines et qui me regardais comme le reste des céréales collés au fond du bol de lait que jamais personne ne mangerait et qui finirait à la poubelle. Ouais j'attendais ce moment où tu m'as regardé droit dans les yeux et tu l'as dit. "Je t'aime". Et tu m'as vu au bord des larmes comme si c'était le plus beau jour de ma vie et que j'attendais ça depuis ces cinq foutues années où on s'est rencontré. 

Ce n'est pas que je ne t'ai jamais aimé mais avouons quand même qu'à raison d'au moins deux fois par jour de "Bah alors ça fait cinq minutes et t'as toujours pas mangé, t'es sûr que tout va bien?" Ou de "T'arrives à te regarder entièrement dans un miroir, j'étais persuadé que tu débordais largement... tiens tiens la vie est surprenante !" ça faisait un peu beaucoup. D'ailleurs tu sais ce qui est surprenant ? C'est moi qui vais te coller mon poing pile poile sur la tangente gauche de ton nez. J'espère que ça va faire mal. 

Tu ne te rend surement pas compte mais j'ai dû rompre avec mon frigo pour cette vengeance. On ne se parlait plus qu'une fois par jour et parfois je l'ouvrais et je repartais comme une amoureuse transite qui appellerait l'homme de sa vie au téléphone et qui raccrocherait à chaque fois au dernier moment. Tu m'as brisé le cœur !

Mais j'ai gagné un corps de rêve ou plus précisément le corps de tes rêves. Maintenant c'est toi qui a faim de moi. Je ne sais même pas si c'est mon poing qui va te faire le plus mal. 

Mais tu sais quoi, c'est pas grave on reste ami ! 

Bam!

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