2.6 Cassandra Dix-huit ans

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Il y aura une petite scène lemon très courte indiquée par les **

État 34, An 3190

Cela fait deux ans que je suis Alpha. Ce poste me plaît beaucoup. Les premiers mois, j'étais un peu étouffée par les Autres Alphas et surtout par Maman. Aujourd'hui, j'ai bien pris mon travail en main et mon quotidien est assez facile. Katia, Célia et Sophie viennent tout juste d'être intronisée.

Grâce à moi qui leur ai permis de participer à pas mal d'aspects de ma nouvelle vie, leurs premiers mois seront plus faciles que les miens. En plus, j'ai bien l'intention de ne pas laisser les vieilles biques casser les pieds à mes amies.

Les trois filles ne chôment pas et installent très vite des centres d'éducation d'endoctrinées dans leurs États. Célia va également créer un institut d'espionnes dont Maman sera un des profs. On peut dire que ce projet est plus que satisfaisant. Tout le monde s'y est mis et nous aurons bientôt des troupes armées conséquentes.

Mes deux projets en partenariat sont donc en bonne voie. Maman est très heureuse et relâche un peu sa surveillance à mon égard pour se concentrer sur Célia. J'en suis bien heureuse, j'avais besoin d'air pour mon troisième espoir qui avance à grands pas. Je suis vraiment très heureuse et fière de moi.

Un cocktail relativement efficace a été inventé pour booster la fécondité des femmes. Secrètement, Sophie, Célia et moi allons recevoir le produit. J'ai parlé de vitamines à ma petite sœur pour l'aider sans lui dire la vérité. J'espère que cela fonctionnera pour moi. J'ai toujours autant de dégoût pour l'acte même si avec le temps, je le supporte mieux, attendant que cela finisse.

Rêvant à un autre futur, je laisse l'animal du soir faire sa sale besogne. Un quatrième reproducteur m'a été confié l'an dernier et demain, je vais en recevoir un dernier, provenant de l'État de Maman. Il est prometteur, ayant permis à son ex propriétaire d'avoir des jumeaux. Ainsi, cinq soirs par semaine, je serais fécondée. Avec mon cocktail, mon ventre devrait s'arrondir prochainement, m'offrant ainsi quelques mois d'abstinence qui me feront le plus grand bien.

Voici venir mon nouveau reproducteur. Plutôt grand et bien bâti, avec un visage agréable pour celles qui y sont sensibles, le jeune homme aux yeux noirs légèrement bridés dégage une aura apaisante. Si j'en crois ses documents, il est âgé de vingt ans, soit deux de plus que moi. Je le scrute des pieds à la tête, d'un air mauvais qui pourtant ne le trouble pas. Je dois lui reconnaître au moins cela, il est d'un calme olympien.

Je saisis la laisse que me donne la Zêta chargée de son transfert et aboie contre la femme qui ne disparaît pas assez vite à mon goût. Je tire sans ménagement sur le bout de cuir pour obliger la grande perche à me suivre. J'ai du boulot et je ne veux pas perdre de temps. J'accroche mon nouveau squatteur au crochet du couloir et laisse les quatre autres déchets lui expliquer le fonctionnement de la maison.

Je viens d'avoir une nouvelle idée pour asseoir la domination féminine légitime. Dans mon État et sous le prétexte de tests visant à assurer la sécurité des femmes, j'augmente le nombre maximum d'entraves à neuf. Un collier de contrôle, deux bracelets pour les poignets, deux pour les biceps, deux pour les cuisses et les deux derniers pour les chevilles. Voici le nouvel équipement qui sera bientôt obligatoire pour chaque mâle. Célia et Sophie approuvent déjà ainsi que Maman.

Dès demain, j'équiperais les saletés qui squattent mon couloir et mon lit afin de voir dans leurs yeux cette si agréable lueur de désespoir qui me ravit au plus haut point. Les suicides de reproducteurs vont sûrement augmenter, ce n'est qu'une conséquence sans importance. Bientôt, je n'aurais besoin que d'une poignée de mâles.

Du soir, je jette le pain sec au sol et apprécie de voir les quatre vieux reproducteurs se battre. Étonnamment, le nouveau les observe d'un œil curieux et ne semble pas vouloir prendre part aux hostilités. Il verra bien dans quelques jours, quand il sera affamé. Lui aussi, je le materais et détruirais tous ses espoirs. Ce n'est qu'une question de jours. Je monte me coucher, suivie par Mardi, mon reproducteur du jour.

J'ai trouvé astucieux de les surnommer en fonction du jour de la semaine où ils accomplissent leurs actes abjects. Les classifications sont longues et difficiles à retenir. Si M pour Mâle est facile, le reste ne m'est pas naturel. J'ai toujours eu du mal avec les chiffres. Mon propre code me pose des soucis.

FA80-34-7209-001, Femelle Alpha de potentiel 80, née dans l'État 34, en septembre 3 172 et première de sa promotion. En réalité, je suis née dans l'État 12, mais les Alphas prennent le code de leur État quand elles sont intronisées. Elles sont toujours premières de leurs promotions puisque les Alphas étaient rares et il y en avait qu'une par promotion maximum. Je ricane doucement en repensant à la promotion de cette année. Sophie a coiffé au poteau Célia et Katia en se plaçant première et en augmentant son potentiel de 86 à 87. Ma sœur est seconde et Katia troisième.

Sophie a obtenu un État assez riche, voisin du mien. C'est l'État 25, un pays avec une histoire très ancienne et un emplacement assez stratégique, pourvu également de bonnes terres à cultiver. Célia est dotée d'une très grande terre très agricole de l'autre coté de l'océan Atlantique, l'État 18. Elle ne s'en sort pas trop mal, son pays a un bon potentiel de production et un cheptel masculin conséquent. Katia, qui a fait l'erreur de protester contre la Suprême, a récolté une terre froide tout au bout du continent russe. L'État 9 possède quelques mines précieuses et de bons scientifiques dans le domaine des technologies de communication. J'espère secrètement que Clara se cassera les dents dans deux ans. Ce serait si drôle.

Mardi me suit et accomplit sa besogne en silence tandis que je rêvasse. Je vais me doucher et vomir dans les toilettes, comme tous les soirs de semaine. Vivement que mon traitement marche. J'ai l'impression de me briser de l'intérieur à petit feu à chaque acte charnel que je dois subir. Je surprends de plus en plus mes reproducteurs fermer les yeux et penser à autre chose eux-aussi durant l'acte. Je ne sais pas à quoi, mais tant qu'ils accomplissent leurs devoirs, je m'en fiche.

Viens vendredi soir et le petit nouveau. Comme tous les soirs, je m'allonge et ferme les yeux. Je n'ai pas envie de parler. Le jeune homme s'assoit sur le bord du lit. Il doit sûrement se préparer. Pourtant, je ne le sens pas bouger. Puis, à mon plus grand dégoût, il me prend la main et l'embrasse. Je le retire vivement et m'apprête à lui lancer une décharge quand il m'adresse la parole.

— Qu'est-ce que vous aimez ? Je veux dire comment voulez vous que je vous féconde ? Avez-vous des préférences ? Me demande-t-il d'une voix douce.

— Les femmes ! Je lui aboie, prête à mordre et le doigt sur mon boîtier.

— Oh. Je vois. J'ignore comment les femmes se font l'amour. Mais si vous m'expliquez, je peux essayer de faire comme une femme.

—Je ne sais pas non plus. Je dois être fécondée même si cela me dégoûte.

— Je vais tenter certaines choses. Dites moi si vous aimez ou non. C'est important de prendre du plaisir. Mon ancienne propriétaire aimait certaines caresses. Je peux essayer si vous voulez.

— Non. Plus vite cela est fini, mieux c'est. Prépare toi. Éjacule en moi et casse toi. C'est tout ce que je te demande.

Je clos la discussion en me rallongeant et en fermant les yeux. J'ai soudainement envie de pleurer en pensant aux choses que j'aimerais faire avec une fille, ou que je fantasme avec Sophie. Je ne pourrais pas faire ce que je veux tant que je ne serais pas enceinte. Cela me désespère. Je serre les dents tandis que je sens vendredi me caresser doucement. Je suis étonnée. Depuis deux ans, c'est le premier qui me demande ce que j'aime. Il ne s'est pas étonné ni offusqué quand j'ai répondu "Les femmes". Il avait même l'air triste pour moi.

Les gestes de vendredi sont doux. Il effleure ma peau en me laissant deviner où il se rend. Je bouge pour éviter le contact qui m'est désagréable. Je sens le jeune homme se placer au-dessus de moi. Ça y est, il va enfin faire comme les autres et je serais vite libérée.

Le jeune homme pose des baisers délicats le long de mon torse et descend peu à peu. Il finit par arriver au niveau de mon nombril. Je ne comprends pas ce qu'il veut faire. Je suis tétanisée, incapable d'utiliser les décharges et en même temps curieuse. Je n'ai jamais vu un reproducteur faire cela. C'est très étrange et sans être agréable, il est moins dégoûtant que les autres.

********* lemon**********

Son visage est parvenu à mon entrejambe. Avec douceur, il dépose des baisers sur mon sexe, me chatouillant un peu. Lentement, ses baisers laissent sortir sa langue qui me titille l'intérieur de mon intimité. C'est dérangeant et en même temps troublant. Je réouvre les yeux pour le regarder faire, espérant comprendre son manège.

Il me donne maintenant de grands coups de langue et prend mes lèvres vaginales en bouche pour les suçoter. Je me tortille sur la chatouille et sans me faire mal, vendredi me tient les cuisses pour continuer son ouvrage. C'est assez agréable et je me mets à imaginer une demoiselle aux cheveux d'or entre mes cuisses.

Vendredi effleure du bout des doigts l'entrée de mon vagin et sa caresse très intime me trouble. Je le supplie d'arrêter et je me mets à pleurer sans comprendre ce qui m'arrive. Je le repousse avec force et cours m'enfermer dans la salle de bains.

***** Fin. Vendredi a tenté un cunnilingus mais Cassandra n'a pas réussi et a fui dans la salle de bains en pleurant******

Je suis assise au sol sous la douche et pleure en laissant l'eau laver mes larmes. Je ne peux pas. Je ne peux plus. Les mâles me dégoûtent tellement. Je me sens si sale. J'ai honte de ne pas y arriver. J'ai de nouveau envie de m'ouvrir les veines.

Vendredi rentre dans la salle de bains. Il porte encore son caleçon. Il vient s'asseoir à coté de moi, sous l'eau, se trempant sans raison. Il n'est pas parti. Je ne comprends pas. Il veut que je l'électrocute ou quoi ?

— Je suis désolé. Je ne voulais pas te mettre dans un tel état. J'ai voulu te donner du plaisir, pour que l'acte te soit moins difficile. Pardonne moi. Je ne voulais pas te faire pleurer.

— Je vous déteste. Je voudrais que vous soyez tous morts.

— ...

Vendredi ne bouge pas face à mes paroles méchantes. Il semble réfléchir et reste assis à côté de moi, les fesses dans l'eau et les bras autour des genoux. Je sanglote de plus belle, n'arrivant pas à stopper le flot d'eau salé qui sort de mes yeux. Je gémis doucement et continue d'injurier vendredi.

Au bout d'un moment, je me calme enfin. Il est toujours là, silencieux et immobile. Ma colère est un peu retombée. Après tout, il ne m'a pas pénétré et le début était plaisant, si cela avait été une femme et non un mâle.

— Je peux te poser une question ? Pourquoi tu te forces si les mâles te dégoûtent à ce point ? Tu es Alpha. Tu peux faire ce que tu veux.

— NON Maman veut avoir une petite fille. Je n'ai pas le choix.

— J'ai l'impression que ton aversion va au-delà d'un acte non choisi. Sache que si tu veux en parler, je suis là pour toi. Si tu veux essayer de faire venir une fille, j'accepterai si cela peut te rendre heureuse. Je sais qu'on ne se connaît pas encore, mais je ne veux que te rendre heureuse. J'espère que tu le comprendras.

Vendredi se lève enfin et arrête l'eau. Il va chercher une grosse serviette et m'enroule dedans pour m'aider à me sécher. Il a des gestes doux et protecteurs. Je repense malgré moi au géniteur de Clara qui était si gentil. Je suis sûre que lui ne m'aurait jamais violé et aurait préféré mourir que d'imposer cela à une enfant de quinze ans. Vendredi semble de cette trempe-là.

Comme on le ferait d'un bébé, vendredi me sèche puis m'enlève ma chemise de nuit trempée. Il me porte sur le lit et me fait enfiler une culotte et une nouvelle chemise. Il me démêle les cheveux, caresse ma joue puis m'allonge dans le lit. Il remonte les couvertures sur moi et me fait une bise sur le front en souriant puis se couche à mes côtés et s'endort.

Chaque vendredi soir, je dors à ses côtés sans le moindre acte sexuel. À chaque fois, il me dit que si je veux parler ou faire quelque chose, il est là. Au bout de trois mois, je finis par lui avouer la raison de mon dégoût si profond des mâles. Quand je le vois verser une larme en entendant mon récit, je fonds moi aussi et je me réveille le lendemain matin blottie dans ses bras sans souvenir de comment je me suis endormie.

Vendredi est le seul mâle qui mange à sa faim et que je ne frappe pas. Il finit par être le seul toléré dans mon lit. De toute façon, je ne parviens pas à tomber enceinte et mon cocktail me rend nauséeuse alors je vais l'arrêter un peu.

Je sais qu'il fonctionne assez bien pourtant. Sophie est déjà enceinte après quelques mois à peine. Elle m'a envoyé un message de remerciement rempli d'amour fraternel. Je suis heureuse pour elle. Je crois que le souci vient de moi. Je vais faire une pause dans mes fécondations et prendre soin de moi comme me le demande vendredi.

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