Chapitre 5

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- Avez-vous déjà souffert d'un cancer M.Leroy ? questionne le professeur Krause.

- Non c'est la première fois, explique le journaliste avec honte.

Arthur se sent couvert d'opprobre comme jamais il n'a pu l'être au cours de son existence. Il a toutes les peines du monde à assumer son infamie. S'inventer une maladie aussi grave qu'un cancer afin d'enquêter ne l'enchante guère. C'est Sammy qui a eu cette idée. Idée qu'Arthur a dans un premier temps catégoriquement refusé. Mais lorsque, plus tard, Richard Sarmiento lui a demandé l'avancée de son travail, il a dû avouer son blocage, ainsi que sa réticence à utiliser de tels moyens. Ce à quoi son chef a rétorqué, entre deux quintes de toux, « On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, vous direz que vous êtes en phase terminal et désespéré ! ».

- C'est un cancer de la prostate, rajoute Arthur.


Le reporter n'a pas choisi ce cancer par hasard. Après s'être renseigner, il a appris que c'était le plus courant chez l'homme.

- Vous auriez un mot de votre médecin à mon égard ?

- Bien sûr, valide Arthur en lui fournissant un courrier.

Krause lit silencieusement le document falsifié, puis marque son étonnement.

- Vous êtes suivi par le Dr White ? Jonas White ?
- Oui.
- Quel coïncidence, nous avons fait l'internat ensemble. Nous devions nous voir il y a peu à l'occasion d'un repas d'anciens internes. Il n'a pas pu venir, mais nous avons repris contact. Que le monde est petit.

Des sueurs froides s'emparent d'Arthur. Si le docteur White est bien son médecin traitant, la lettre en revanche est un faux, confectionné par le malade bien portant...

- Bien, j'aurais besoin de tous vos examens.
- Zut ! Je les ai complètement oublié !
- Ce n'est pas grave, je vais appeler Jonas, il va mes les faire parvenir par mail.

Alors que Krause compose le numéro de son confrère, Arthur, lui, se décompose.

Pourvu qu'il ne réponde pas...

« Allô Jonas, mon vieil ami... J'ai un de tes patients, il a oublié ses examens dans le cadre d'un traitement de cancer... Oui un certain Arthur Leroy... Quoi ? » Le professeur raccroche furax son téléphone.

- Savez-vous, M.Leroy, que produire un faux est illégal ?! Et savez-vous M.Leroy, ajoute-t-il en montant d'un ton, le visage rougissant, et en s'avançant avec agressivité , que vous prenez la place d'un malade, un vrai ?
- Je suis désolé, balbutie Arthur, qui recule et prend de la distance avec son interlocuteur. À vrai dire je suis journaliste et j'enquête sur l'incendie qui a eu lieu. Je serais curieux de savoir ce qu'il y avait, de si précieux, dans votre coffre et qui a été détruit par le feu...
- Un journaliste ! s’exclame le scientifique hargneux en appuyant sur un bouton sur lequel est inscrit « sécurité ».

Aussitôt deux vigiles débarquent, et sans ménagement, mettent à la porte le reporter.

- Et vous avez de la chance que je ne porte pas plainte ! hurle au loin Krause.

Arthur tente de résister, mais un puissant coup de poing, asséné par l'un des gardes l'en dissuade définitivement. Il se retrouve devant l'hôpital, avec le nez qui saigne abondamment, quand une jeune femme l'interpelle.

- M. Leroy ?

C'est Anna. La jeune assistante est choquée par l'état d'Arthur.

- Venez avec moi, je vais vous soigner.

Alors qu'elle compresse la narine ensanglantée, la jeune femme lui demande ce qu'il s'est passé. Arthur joue carte sur table, et avoue la bassesse de sa manœuvre afin d'obtenir des informations. Il ajoute que ce qui lui est arrivé lui servira de leçon à l'avenir.

- Ne soyez pas trop sévère envers vous. Vous avez voulu faire votre job. Un job avec lequel il faut parfois prendre quelques libertés. Mon père était journaliste aussi dans le temps, et quand il me faisait part de ses aventures, les moyens pour arriver à ses fins n'étaient pas toujours très... légaux. Je n'ai pas plus d'informations que vous à propos de ce que contenait le coffre de mon chef. Je ne sais pas si ça peut vous aider mais depuis cet incident, il appelle régulièrement une certaine Sonia Drewsanlt qui enseigne à l'université McMaster dans l'Ontario.

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