Chapitre VI – Là où la mort s’incline
Elle n’a pas vieilli, elle ne peut pas.
Sa peau brune brille comme le cuivre ancien.
Des éclats dorés constellent son épiderme,
il miroitent comme une armure vivante forgée par le soleil.
Ses cheveux sont des boucles d’ombre,
ses yeux, deux fentes d’or liquéfié.
Elle sort du sarcophage.
Non pas comme une revenante.
Mais comme une véracité.
Une vérité vibrante, féline, ardente.
Le sang de Setsh a disparu.
Absorbé.
Comme les prières muettes des Enfants du Sable Noir.
Offerts pour sa renaissance.
Elle s’avance.
S’agenouille.
Effleure la tête du veilleur, aux portes de la mort, satisfait.
Pour lui, elle murmure quelques mots que seule la roche peut entendre.
Maintenant, elle se lève et dévisage le profanateur, l'assassin.
Le seigneur d’os recule.
Pour la première fois, il doute.
Autour d’elle, l’espace se tord.
S’embrase.
Chairs et flammes, sable et cendres.
Une voix métallique jaillit du fond du sanctuaire.
Dernier protocole d’une sécurité oubliée.
« Identification vocale requise. »
Elle ne reconnaît plus ce monde.
Mais elle sait.
D’une pensée, ses armes prennent forme.
Métal ancien. Griffes d’éclipse.
Puis ses multiples voix fendent la crypte :
« Sekhmet. »
Un rictus sauvage effleure sa bouche quand le masque d'or glisse de son visage.
Il fond entre ses doigts,
fusionne avec ses lames.
Alors, la danse commence.
La promesse s’accomplit.
Et les dunes, enfin,
se souviennent.
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